Présenté dans ses grandes lignes en 2021, le projet de supercalculateur Dojo est destiné à entraîner l’intelligence artificielle qui pilotera la conduite autonome des véhicules électriques Tesla et peut-être d’autres constructeurs dans les prochaines années.
Le coeur du système repose sur un système Dojo D1 conçu en interne et pouvant être interconnecté pour consituer de grands ensembles mutualisant leur puissance de traitement en réseau mesh pour créer des géants de centaines de milliers d’unités fonctionnelles travaillant de façon coordonnée.
Après la théorie et le développement, Tesla annonce avoir démarré la production du supercalculateur Dojo qui va contribuer à lui permettre de proposer des véhicules intégralement autonomes sous peu.
Les briques de la stratégie IA se mettent en place
Dans sa conférence de présentation des résultats trimestriels de Tesla, Elon Musk a indiqué que quatre piliers technologiques étaient nécessaires pour proposer la conduite autonome à grande échelle :
- un très large ensemble de données de conduite issues du monde réel (apporté par les véhicules en circulation)
- un entraînement des réseaux neuronaux
- un hardware automobile adapté
- un software automobile adapté
L’homme d’affaires a souligné que chaque pilier était développé en interne et que la mise en production du supercalculateur Dojo pour l’entraînement d’IA est donc l’un d’entre eux.
Disposer d’une telle puissance pour entraîner son IA est un gage d’efficacité pour la conduite autonome contre lequel tous les constructeurs automobiles préparant des systèmes de conduite autonome ne pourront pas rivaliser.
D’immenses besoins de puissance de traitement
Lors de la présentation de 2021, la projection pour Dojo était d’atteindre rapidement une puissance de calcul de 1 exaflop, soit quasiment la capacité des meilleurs supercalculateurs mondiaux actuels.
Selon des projections internes, Tesla verrait son système Dojo faire partie du Top 5 mondial des supercalculateurs dès début 2024. En combinant plusieurs ensembles de puces en clusters, baptisés ExaPods, la firme envisage même de pouvoir centupler la capacité de traitement d’ici la fin de l’année prochaine.
Ces calendriers sont toujours à prendre avec des pincettes avec les déclarations de l’homme pressé qu’est Elon Musk mais elles donnent une idée des attentes de la firme et de ses capacités grandissantes en matière d’entraînement d’intelligence artificielle qui pourront également être mises à profit pour son autre grand projet de long terme : les automates comme le Tesla Bot, d’abord ouvriers pour des tâches répétitives puis compagnons de l’humain au quotidien.
Ce dernier utilisera la même technique de computer vision pour interpréter et hiérarchiser ce que verront ses caméras afin de prendre les décisions adéquates grâce à son intelligence artificielle.