Ford réinvente l’un de ses modèles phares. Le passage à l’électrique pour l’Explorer n’est pas un simple virage technologique, c’est une révolution.
Modèle mythique de Ford, l’Explorer revient dans une nouvelle itération qui n’a pas grand-chose à voir avec les précédentes. L’énorme 4×4 qui sillonnait les chemins d’Isla Nublar dans Jurassic Park est devenu un SUV familial qui ne manque certainement pas de style, mais dont l’allure générale s’est nettement assagie. Après l’iconique Mustang Mach-e et le gigantesque F-150 Lightning, Ford revient à une proposition plus classique, mais non moins essentielle pour son avenir électrique. Et pour cause, dans ses lignes comme dans ses choix technologiques, le nouvel Explorer est pensé pour l’Europe.
Cela commence avec le design. Certes, il est toujours permis d’imaginer l’Explorer dans les grands espaces américains, mais ses courbes lisses, sa grande calandre arrondie et sa ligne de toit fuyante cochent toutes les cases du SUV « urbain ». D’ailleurs, ses dimensions (4,46 m de long, 1,87 m de large) ne disent pas autre chose. Si l’ADN du véhicule reste américain, le choix de Ford de ne commercialiser que des voitures « rebelles et dynamiques » l’a conduit à présenter un Explorer plus compact et sans doute moins musculeux.
A l’intérieur, Ford se renouvelle également. Il aurait pu reprendre et l’adapter l’habitacle du Mustang Mach-e, mais il préfère miser sur une nouvelle présentation qui met à l’honneur un grand écran 15 pouces au format portrait inclinable sur plusieurs positions. Au-dessus de l’écran, une véritable barre de son s’étend de part et d’autre sur la planche de bord. Original et innovant, l’habitacle de cet Explorer mérite le détour.
Le plus européen des SUV américains
La filiation européenne de l’Explorer, on la retrouve également dans la partie technique et pour cause, Ford a utilisé la plateforme MEB du groupe Volkswagen pour développer son nouveau SUV. Le constructeur américain ne donne pas encore de détails quant aux motorisations et aux capacités de batterie qu’il proposera, mais le choix de la plateforme MEB limitera certainement ses possibilités. En effet, il est fort probable que l’Explorer soit décliné en deux niveaux de motorisation (propulsion et transmission intégrale) et en deux niveaux de batterie (52 kWh et 77 kWh). L’autonomie dépendra évidemment des performances du véhicule et de ses capacités aérodynamiques. Celle-ci reste pour l’instant un mystère, Ford ne communiquant que sur ses temps de recharge (10 à 80% en 25 minutes).
Enfin, l’Explorer sera sans doute positionné assez haut de gamme avec un équipement de série conséquent (sièges chauffants et massants, système de climatisation bizone ou encore des systèmes d’aide à la conduite d’une autonomie de niveau 3). Le nouvel Explorer sera produit en Allemagne, dans l’usine de Cologne qui a vu naître les derniers exemplaires de la Fiesta. L’objectif annoncé du constructeur est de proposer une version d’entrée de gamme à moins de 45 000 euros, mais la réponse à cette question devra attendre quelques mois, l’ouverture des commandes n’étant pas prévu avant la mi-2023.
L’Explorer est l’incarnation du virage stratégique opéré par Ford en ce début d’année. Le constructeur américain souhaite réduire considérablement le nombre de modèles à son catalogue. Abandonnées, les Fiesta et autres Focus doivent laisser la place à des véhicules plus marquants et plus adaptés au marché. SUV urbain par excellence, le nouvel Explorer répond à cette exigence, mais saura-t-il s’imposer face aux incontournables du segment tels que le Ioniq 5, l’ID.4 et bien entendu la Tesla Model Y ?