C’est un nom qui vient s’ajouter à la longue liste des victimes françaises du logiciel Pegasus. Des traces d’infection par ce puissant logiciel espion ont été retrouvées sur le téléphone de Florence Parly et remontent à une période où elle était ministre de la défense, révèle Mediapart mardi 16 mai.
Florence Parly, qui n’a pas souhaité réagir auprès du site d’information, rejoint cinq ministres dont le ciblage a été confirmé par les analyses des autorités françaises, en l’occurrence Jean-Michel Blanquer, Jacqueline Gourault, Julien Denormandie, Emmanuelle Wargon et Sébastien Lecornu.
Les traces dans le téléphone de Florence Parly – qui a été avisée de cette trouvaille le 11 mai –ont été retrouvées dans le cadre de l’information judiciaire confiée au juge d’instruction Serge Tournaire. Mediapart ne précise pas la date exacte de l’infection ni si les traces retrouvées peuvent permettre de remonter jusqu’au pays responsable de l’attaque.
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Vingt-trois victimes confirmées
Comme l’avait révélé Le Monde, Radio France, et un consortium de médias pilotés par Forbidden Stories, une partie du gouvernement français ainsi que le premier ministre Edouard Philippe et Emmanuel Macron s’étaient retrouvés dans le viseur du Maroc, un des clients de NSO Group, le fabricant israélien de Pegasus.
Deux enquêtes, une judiciaire, une administrative, ont été diligentées pour savoir si des traces d’infection pouvaient effectivement être retrouvées sur les téléphones des politiques concernés. Outre le gouvernement, de nombreuses personnalités de la société civile ont été infectées par Pegasus en France.
Vingt-trois victimes ont été confirmées par le biais de l’enquête judiciaire, selon Mediapart, dont deux journalistes du site d’information, Edwy Plenel et Lenaïg Bredoux, mais aussi Claude Mangin, la femme d’un militant pour l’indépendance du Sahara occidental ou des jounalistes détracteurs du régime marocain. L’information judiciaire a été ouverte en juillet pour piratage informatique, « atteinte à l’intimité de la vie privée », « association de malfaiteurs » et « interception, détournement, utilisation et divulgation des correspondances ».