Meshi Gentjana, 37 ans, devait partir à Santorin vendredi 19 juillet avec ses deux enfants. Après avoir patienté trois heures sans informations, la famille apprend que son « vol Transavia, numéro T03558, a été annulé ». Seule avec ses enfants et ne parlant pas bien le français, cette habitante de Conflans-Sainte-Honorine (Yvelines) se repose alors sur eux pour tenter d’en savoir plus. « On cherche Transavia, on nous envoie partout, mais on n’arrive pas à trouver », confie sa fille de 12 ans, après s’être entretenue avec un agent de l’aéroport.
Une fois le stand de la compagnie identifié, la famille se mêle à un attroupement déjà dense. Des numéros de vol sont appelés, mais chacun peine à entendre la voix des annonceurs, sans mégaphones, tant le brouhaha est intense. « On nous dit quelque chose et puis, ensuite, on nous envoie vers des gens qui disent autre chose. » Ceux qui sont en marge de la queue s’impatientent ; « on n’entend rien », glisse une dame tandis que son voisin, irrité, s’exclame : « et du coup on fait quoi maintenant ? ». « Je suis là depuis un moment, ça ne bouge pas », prévient un passager en soufflant.
Vendredi, nombre d’aéroports à travers le monde ont été affectés par la panne informatique géante, liée à la mise à jour défectueuse d’une solution informatique du groupe américain de cybersécurité CrowdStrike. Celle-ci a notamment perturbé le fonctionnement des plates-formes et des réseaux de transports. Partout, comme celle où Meshi Gentjana s’est retrouvée bloquée, les files d’attente de passagers excédés se sont allongées, à la veille de l’un des principaux week-ends estivaux de départs en vacances.
Transavia très touchée
Si le gestionnaire des aéroports parisiens ADP a assuré que la panne épargnait ses systèmes informatiques, le groupe a reconnu des perturbations à Roissy et Orly, les deux principaux points d’entrée pour les délégations étrangères des Jeux olympiques. Très touchée, Transavia, la filiale à bas coûts d’Air France-KLM, a reconnu avoir dû « annuler dix-neuf vols aller-retour », principalement à destination de la capitale allemande.
« A part Amsterdam et Berlin, nous opérons nos vols normalement », a indiqué de son côté Air France. « Nos opérations sont revenues à la normale sur l’ensemble du réseau », a confirmé la compagnie en milieu d’après-midi.
Le matin, tous les atterrissages ont été suspendus à l’aéroport de Zurich, le plus grand de Suisse, avant de reprendre quelques heures plus tard, tout comme à Berlin. Dans les aéroports de Vienne et de Budapest, les systèmes d’enregistrement de plusieurs compagnies ne fonctionnaient que manuellement, entraînant « des retards significatifs ». Amsterdam-Schiphol et Berlin-Brandebourg étaient, en début de journée, les deux aéroports européens dont l’activité a été la plus perturbée par la panne.
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