Le monde du sim racing s’enrichit avec l’arrivée du Logitech RS50, un volant à retour de force Direct Drive de 8 Nm accompagné de ses RS Pedals. Après le G Pro Racing Wheel, Logitech revient avec une proposition plus compacte et agressive sur le segment des 8 Nm. Mais cette nouvelle offre est-elle réellement le « game changer » annoncé et une alternative sérieuse aux références du marché comme le Fanatec GT DD Pro ou les bases Simagic ? Nous l’avons testé pour vous livrer notre verdict.
Construction et finitions
Dès son déballage, le Logitech RS50 impressionne par sa qualité de fabrication et ses finitions. La base est plus compacte que celle du G Pro Racing Wheel et se montre très comparable à ce que propose Fanatec avec son GT DD Pro. Les matériaux utilisés, notamment l’aluminium sur les pourtours, confèrent un aspect premium et une robustesse appréciable, bien loin des sensations plus “plastiques” des modèles G29 ou G923. Le design intègre des ailettes pour le refroidissement passif, à la fois esthétiques et efficaces, et je n’ai constaté aucune surchauffe même après des sessions de jeu prolongées.

Le volant lui-même, ici le RS Round Wheel, bénéficie d’une conception soignée. Le simili-cuir recouvrant l’arceau est très agréable au toucher, offrant une bonne accroche, mais il est encore mieux avec des gants. Les coutures fines à l’extérieur et plus apparentes à l’intérieur ajoutent une touche de style. En métal, la plaque centrale du volant, solidement fixée, assure une excellente rigidité du volant, sans aucune torsion notable lors de nos essais.
Cependant, quelques points méritent d’être relevés. Les molettes du volant, bien que fonctionnelles, ne sont pas forcément bien placées. Placées de côté, elles se manipulent difficilement pendant la conduite et l’actionnement de leur clic est encore plus délicat en pleine course. De même, on pourra pinailler sur le ressenti des boutons qui ont un toucher très “jeu vidéo”, moins réaliste que sur d’autres volants haut de gamme. Néanmoins, ils restent efficaces.

Un défaut d’ergonomie récurrent concerne les coutures épaisses au niveau de la jointure entre le plastique arrière et le simili-cuir, qui peuvent gêner le placement des pouces à 9h15, pouvant occasionner une petite irritation sur de longues sessions.

N’ayant pas de cockpit dédié, j’ai tout bêtement installé le RS50 sur mon bureau via l’attache fournie. Le système de fixation est très efficace et – c’est un plus –, il est fourni avec un adaptateur pour donner de l’angle à la base. Bien que positionné sur une traverse en métal sous le bureau, le RS50 n’a jamais bougé d’un iota, même lors des spéciales sur Dirt Rallye 2.0… contrairement à mon bureau.

Pour l’installation sur cockpit, Logitech innove avec un système de petites baguettes pour les écrous en T, facilitant leur glissement et assurant du premier coup l’écartement correct. C’est tout bête, mais drôlement astucieux, surtout pour ceux qui ont un cockpit pliant.
Atout Direct Drive de la plateforme RS50
Le Logitech RS50 inaugure un Direct Drive de 8 Nm en pic. Le Direct Drive, c’est une technologie de transmission où le moteur de la base du volant est directement relié à l’axe du volant, sans intermédiaires comme des courroies ou engrenages.
Avec ce système, la puissance et les informations du moteur électrique sont transmises sans aucune perte à travers des éléments mécaniques intermédiaires. Cela signifie que le moindre détail de la route, des vibrations et des forces exercées sur le volant virtuel est retranscrit au joueur.
Quant au 8 Nm, c’est énorme surtout quand le dernier volant que j’ai eu entre les mains durablement était un G25 sorti en 2006 avec un couple de 2,5 Nm.

En conduite, on a droit à une belle fluidité et une réactivité salutaire sur les simulations exigentes, sans les sensations de “crantage” que je pouvais avoir sur l’excellent GTR2 couplé au G25 il y a bientôt 20 ans.
Pour peu que l’on paramètre correctement le jeu et le volant, le moteur retranscrit correctement les effets de bosse, les changements de direction et les petits détails.
Le système TrueForce, signature de Logitech, est un facteur différenciant qui ajoute un petit plus appréciable. Il intègre des effets haptiques basés sur le son du jeu, offrant des vibrations supplémentaires comme celles du moteur ou les imperfections de la route, ce qui renforce l’immersion, mais pourra aussi ne pas plaire aux puristes.

Que ces derniers se rassurent, il peut être dosé ou désactivé selon les préférences. Sur Gran Turismo 7 notamment, le TrueForce m’a paru particulièrement bien implémenté, sublimant le retour de force.
Point négatif concernant le Direct Drive, c’est le “damper”, sorte d’amortisseur qui veut simuler une résistance au mouvement. Son problème est que, même réglé au minimum, il semble toujours un peu trop présent. Le résultat, c’est une sensation de volant toujours un peu lourd, ce qui peut masquer légèrement la perte d’adhérence des roues, par exemple.
Les RS Pedals
Vendues séparément, les RS Pedals sont un complément presque incontournable de la base RS50. Presque parce que l’on peut tout à fait utiliser un autre pédalier USB avec.

Deux pédales sont présentes : accélérateur et frein. On peut y ajouter un embrayage, mais il est en option, tout comme le levier de vitesse. Pour comparaison, tout était fourni avec le G25…

Ce nouveau pédalier se distingue par l’intégration d’un capteur de force pour la pédale de frein, réglable de 1 à 75 kg via le logiciel de Logitech. C’est un bel atout pour lui qui confère au joueur une précision accrue et une bonne réactivité au freinage, sans zone morte. La dureté de la pédale de frein, quant à elle, n’est pas réglable et c’est un regret. Très dure, elle est certainement mieux à sa place sur un cockpit qu’au sol. Là, sur du parquet, le pédalier devient une savonnette quand on presse le frein, à moins de le caler contre un mur avec les butées fournies.

La pédale d’accélérateur, quant à elle, offre une résistance ni trop dure ni trop molle, bien équilibrée. Zéro zone morte aussi sur cette pédale.

Concernant leur construction, les pédales sont en grande partie en métal. L’ensemble est plutôt lourd et massif, ce qui procure une sensation premium qui matche avec le prix. Comme dit plus haut, Logitech a inclus également des extensions murales et aussi des grips pour tapis. Une petite attention qui montre le souci du détail de l’accessoiriste pour que son matériel puisse s’adapter à tous les environnements dès sa sortie de boîte.

Rendu sur PC
Sur PC, le Logitech RS50 s’exprime pleinement. Grâce au Direct Drive, la base est rapide et réactive, captant tous les détails du retour de force avec précision. Sur des titres comme Life for Speed, les sensations sont excellentes, le volant étant capable de délivrer une force importante, qu’il faut parfois calmer un peu via les paramètres rapides accessibles via son affichage intégré. Le TrueForce, bien que subjectif, ajoute une couche d’immersion appréciable, notamment sur Dirt Rally 2.0 et Forza Motorsport, en faisant vibrer la base avec les bruits du moteur et les aspérités de la piste.

Toutefois, quelques bémols sont à noter. L’amortissement qui alourdit la direction comme dit précédemment, mais aussi les réglages qu’il faut adapter à chaque jeu tant dans le G Hub que dans le jeu Mais si on persévère un peu, on découvre une superbe expérience qui fait passer le béotien à travers les portes du SimRacing.

Rendu sur PS5
Mon expérience sur PlayStation 5 a été plus mitigée. Le RS50 semble y souffrir d’un manque de maturité logicielle au lancement. Bien que la base soit largement compatible avec de nombreux jeux grâce à l’émulation du G Pro Racing Wheel (et du G923 en mode PS4), les sensations ne sont pas toujours à la hauteur.
Sur Gran Turismo 7, le RS50 est reconnu, mais les sensations m’ont semblé moins bonnes en mode RS50 direct, me poussant à utiliser le mode de compatibilité G Pro Racing Wheel. Un effet de “spring” (rappel au centre) excessif est particulièrement critiquable, rendant le volant difficile à contrôler dans les virages et nuisant à la précision. Cet effet, non réglable, est d’autant plus frustrant qu’il semble ne pas exister sur le G Pro Racing Wheel et qu’il est réglable chez Fanatec. Le TrueForce est en revanche un vrai plus et bien implémenté sur GT7, ajoutant de l’ambiance et des sensations supplémentaires.

Une sensation globale que l’on retrouve sur Assetto Corsa Competizione (PS5), où on peut ressentir le même effet de retour forcé. Ça dessine une problématique générale sur console qui suggère que le RS50 a encore besoin de mises à jour de firmware pour atteindre son plein potentiel et rivaliser avec des offres plus établies comme le Fanatec GT DD Pro, qui domine jusqu’alors sur la plateforme de Sony.
Paramétrage et Logitech G Hub
Le paramétrage du Logitech RS50 peut s’effectuer de deux manières : via le logiciel G Hub sur PC ou directement via l’écran intégré à la base. Ce petit affichage s’avère très pratique, offrant un accès rapide et clair à la quasi totalité des réglages (force, TrueForce, filtre, amortisseur, luminosité des LED RPM) et pouvant même afficher le couple en temps réel. La navigation est simple grâce à la molette gauche.
Le logiciel Logitech G Hub, bien que puissant, souffre d’une réputation de stabilité parfois aléatoire. Pourtant dans notre cas, bonne surprise, pas de souci particulier. L’interface de réglage est simple et accessible, mais parfois incomplète comparée à celles de concurrents comme Moza ou Simagic, qui offrent plus d’options de personnalisation avancées.
Logitech semble avoir fait le choix de la simplicité pour une audience plus grand public, ce qui pourra frustrer les simracers les plus exigeants. Néanmoins, il permet de créer et gérer des profils de jeu, d’ajuster la sensibilité, l’angle de rotation, la force du retour de force, l’amortissement et le volume du TrueForce. Les effets lumineux des LED RPM peuvent également être personnalisés via le G Hub.

Comparaison avec les concurrents
Le Logitech RS50 se positionne de manière très agressive sur le marché du Direct Drive de milieu de gamme. Sur PC, la base seule est proposée à un tarif de 299 €, ce qui est significativement moins cher que ses concurrents directs : le Fanatec CSL DD (8 Nm) à 449 € ou le Simagic Alpha Mini (9 Nm) à 479 €.
Ce positionnement tarifaire rend le RS50 extrêmement compétitif pour les joueurs PC cherchant un Direct Drive performant sans casser leur tirelire.

Sur PlayStation, la base est vendue 399 €, soit 100 € de plus en raison de la “taxe PlayStation” commune à tous les volants compatibles. Comparé au Fanatec GT DD Pro (8 Nm), vendu 599 €, le RS50 reste plus abordable, bien que l’écart de performance sur console soit plus discutable, le GT DD Pro ayant une réputation très bien installée.
Les RS Pedals sont quant à elles proposées à 149 €. Elles offrent un excellent rapport qualité-prix dans leur catégorie, surpassant même certains concurrents en termes de réactivité et de précision sur la même base tarifaire.
Problématiques de tarifs avec les packs Xbox et PC
La stratégie tarifaire de Logitech, notamment concernant les packs, est un assez bancal. Alors que la base seule du RS50 pour PC est tarifée de manière extrêmement compétitive (299 €), les bundles comprenant la base et le volant (649 €) sont peu avantageux, voire arnaqueurs.
Il faut avant tout comprendre l’organisation des compatibilités entre PC, PS5 et Xbox.
- Sur PC, on ne nécessite pas de composant particulier.
- Sur PS5, il faut absolument la base PS/PC qui contient la puce PlayStation.
- Sur Xbox, la puce est dans le hub que l’on attache à la base.
C’est déjà un peu le bazar, mais passons. En analysant le coût des composants séparément (base PlayStation à 399 €, hub PS/PC à 139 €, volant à 79 €, pince de montage à 29 €), le bundle PlayStation se retrouve à un prix quasi équivalent à l’achat individuel, rendant l’offre peu attrayante.
| PC | PS5 | Xbox | |
| Base RS50 | 299,99 € | 399,99 € | 299,99 € |
| RS Round Wheel | 79,99 € | 79,99 € | 79,99 € |
| RS Wheel Hub | 139,99 € | 139,99 € | 159,99 € |
| Pince RS50 | 29,99 € | 29,99 € | 29,99 € |
| Total | 549,96 € | 649,96 € | 569,96 € |
| Bundle | 649,99 € | 649,99 € | 649,99 € |
Pour le bundle Xbox, l’écart est flagrant : la somme des composants individuels est bien inférieure au prix du pack : 569 € contre 649 € ! Oui, 80 euros de plus pour rien. C’est du vol.
Et si vous jouez sur PC, foncez sur des composants à l’unité directement, c’est encore moins cher que sur Xbox.
Cette approche va à l’encontre de l’idée d’un bundle censé offrir un avantage économique, poussant les utilisateurs à acheter les composants séparément pour optimiser leur budget.
En bref, à moins de jouer sur PlayStation, il faut à tout prix éviter les bundles et acheter les éléments au détail. Cela vous permettra aussi de choisir votre volant.
Verdict
Le Logitech RS50 se présente comme une proposition solide grâce à un prix extrêmement compétitif sur toutes les plateformes.
Sa qualité de fabrication est irréprochable, offrant une sensation premium et une robustesse digne des produits Logitech.
Le Direct Drive de 8 Nm est performant, réactif et précis, capable de procurer d’excellentes sensations de conduite, notamment grâce au système TrueForce qui ajoute une dimension immersive unique sur les jeux compatibles. Et il faut ajouter les RS Pedals à cellule de charge qui sont du même acabit et offrent une précision de freinage remarquable pour leur prix.
Cependant, le RS50 n’est pas sans défauts. Il sera bien plus à l’aise dans un cockpit que sur un bureau, surtout pour son pédalier qui glisse sur sol dur. L’ergonomie du volant présente quelques imperfections, notamment au niveau des molettes et des coutures pour les pouces et le logiciel G Hub, bien que fonctionnel, manque d’options de personnalisation avancées pour les plus experts.
Mais le principal bémol concerne l’expérience sur PlayStation 5, où un effet de rappel au centre excessif et non réglable altère la précision et le ressenti sur certains jeux comme Gran Turismo 7. Un manque de maturité logicielle qui pourrait être corrigé par de futures mises à jour.
Malgré tout, le Logitech RS50 reste un excellent choix qui offre un rapport qualité-prix quasiment imbattable pour un Direct Drive de 8 Nm, capable de rivaliser avec des bases plus chères. Concernant les RS Pedals, c’est selon le portefeuille de chacun. Elles sont de bonne facture, mais incomplète. L’avantage est qu’on peut utiliser n’importe quel autre pédalier (même celui de mon vieux G25 !).
Les points positifs
- Construction et finitions premium très robustes
- Retour de force 8 Nm puissant et réactif
- Pédalier très précis et réactif
- Prix compétitif
- Système TrueForce immersif
- Quick Release solide, stable et sans jeu
- Montage cockpit de la base simple et astucieux
Les points négatifs
👉🏻 Suivez l’actualité tech en temps réel : ajoutez 01net à vos sources sur Google Actualités, abonnez-vous à notre canal WhatsApp ou suivez-nous en vidéo sur TikTok.



