Intersport termine l’année 2025 en beauté avec le renouvellement de son best-seller. Successeur désigné de l’E-Summit 940, ce nouvel E-Summit 960 débarque avec une fiche technique qui a de quoi faire rougir la concurrence : moteur de 100 Nm, batterie généreuse et équipements de marque, le tout pour un tarif contenu de 2 099 euros.
C’est une stratégie désormais bien rodée pour Intersport : proposer des vélos assemblés en France, à la Manufacture française du cycle, avec un rapport équipement/prix agressif pour taquiner les géants du secteur. Le Nakamura E-Summit 960 ne déroge pas à la règle. Positionné comme le modèle haut de gamme des semi-rigides de l’enseigne, il a la lourde tâche de chapeauter une gamme à succès.
Disponible depuis peu en boutique, nous avions pu mettre la main dessus pour un essai complet en avant-première et en exclusivité au tout début de l’été 2025. Au premier regard, l’ambition est claire : offrir une machine capable d’emmener les vététistes amateurs exigeants sur des terrains difficiles sans les ruiner. Mais à 2 100 euros, Intersport a-t-il dû faire des concessions fatales ou tenons-nous là la nouvelle référence du segment ?
Un look racé qui ne laisse pas indifférent
Dès la sortie du carton, le Nakamura E-Summit 960 impose son style. Intersport a soigné la copie esthétique de son poulain. On découvre un VTTAE à l’allure résolument racée. La ligne est dynamique, marquée par un tube horizontal sloppy qui se prolonge parfaitement dans l’alignement des haubans arrière. Cette géométrie n’est pas seulement esthétique, elle dégage l’entrejambe pour faciliter les mouvements du pilote, un bon point pour un vélo destiné à bouger.

La robe est également une réussite. La peinture bleue choisie pour ce millésime, rehaussée par des logos irisés qui jouent avec la lumière, est du plus bel effet. Cela donne au vélo un aspect premium qui dépasse ce que l’on trouve habituellement à ce niveau de prix. Côté fabrication, les finitions sont très correctes. Si les soudures du cadre en aluminium restent visibles, elles sont proprement exécutées et régulières. Clairement, c’est un vélo qui a de l’allure.

L’intégration de la batterie dans le tube diagonal est propre et le moteur pédalier, bien que volumineux comme souvent sur les VAE puissants, s’insère harmonieusement dans le design global. On notera toutefois un renfort situé au bas du tube de selle, nécessaire pour la rigidité, qui manque un peu de finesse esthétique, mais dont nous verrons plus tard qu’il a son utilité mécanique.
Équipement : Intersport sort l’artillerie lourde
C’est sur ce chapitre que le Nakamura E-Summit 960 entend assommer la concurrence. Pour chapeauter sa gamme, Intersport n’a pas fait les choses à moitié. La pièce maîtresse est évidemment la motorisation. On retrouve le moteur central maison, le Naka E-Power Max, qui affiche un couple titanesque de 100 Nm. Pour donner un ordre d’idée, la plupart des VTT électriques de grandes marques (Bosch, Shimano) dans cette gamme de prix plafonnent souvent à 75 Nm. Offrir 100 Nm à 2 000 euros est une promesse de puissance brute rare.

Pour alimenter ce bloc, le vélo embarque une grosse batterie de 520 Wh. Si on est loin des 750 Wh des modèles à 5 000 euros, c’est une capacité très honnête pour un semi-rigide, censé être moins énergivore qu’un tout-suspendu.
La partie cycle n’est pas en reste et s’appuie sur des composants reconnus, rassurants pour l’entretien et la durabilité :
Petit plus qui change tout : Intersport a eu la bonne idée d’intégrer une tige de selle télescopique de série. C’est un accessoire indispensable dès que l’on attaque du dénivelé négatif pour abaisser le centre de gravité ; c’est encore trop rare dans cette gamme de prix. Le revers de la médaille de cet équipement riche ? Le poids. La bête affiche tout de même 25 kg sur la balance. C’est lourd pour un semi-rigide, mais voyons comment cela se traduit sur le terrain.

Un moteur sacrément volontaire
Pour jauger les capacités de cet E-Summit 960, nous l’avons emmené sur une sortie test de 25 kilomètres en forêt francilienne, mêlant sentiers roulants, côtes raides et passages techniques. Le poids élevé de 25 kg, qui pourrait grever la vivacité du vélo à l’arrêt, se fait rapidement oublier grâce à l’excellent moteur. Avec ses 100 Nm, la motorisation fait preuve de puissance. Elle n’hésite pas à délivrer tout son potentiel, même dans les côtes ultra raides rencontrées lors de notre sortie.

Nous avons particulièrement apprécié le mode d’assistance « Smart ». Ce mode automatique adapte le couple délivré en fonction de l’effort que vous mettez sur les pédales. C’est une réussite : il permet d’économiser la batterie sur le plat tout en donnant un coup de rein immédiat pour franchir un obstacle. Pour les moments où l’on veut juste se faire plaisir ou monter aux arbres, le mode ultime « Boost » permet d’être au taquet en permanence.
À l’inverse, les deux niveaux d’assistance inférieurs nous ont semblé anecdotiques en usage tout-terrain : ils ne pallient pas suffisamment le poids de l’engin pendant l’effort et seront à réserver aux liaisons sur route bitumée pour rejoindre votre spot préféré. Toutes ces informations se contrôlent via un écran TFT couleur, classique chez Nakamura, qui reste parfaitement lisible même en plein soleil.
Cadre et pilotage : rigide mais sécurisant
Le cadre aluminium fait preuve d’une belle rigidité. Le fameux renfort au bas du tube de selle, peu gracieux, s’avère ici diablement efficace pour verrouiller le triangle arrière.
Cependant, qui dit rigidité et absence de suspension arrière, dit confort relatif. Tant que les obstacles restent raisonnables, la fourche RockShox Judy et ses 120 mm de débattement font un travail largement suffisant. Mais quand le terrain devient cassant ou que les marches sont trop hautes, on regrette l’absence d’amortisseur arrière. C’est la limite physique du semi-rigide : ça secoue plus.

Heureusement, le vélo compense par une adhérence impériale. Sur notre terrain de test gravillonneux et sablonneux, les pneus Schwalbe Smart Sam de 2,35 pouces ont assuré une adhérence excellente. Couplés aux freins Shimano de 180 mm, mordants et puissants, on se sent en sécurité. Ces freins sont d’ailleurs indispensables pour stopper l’inertie des 25 kg lancés en descente. La tige de selle télescopique apporte ce supplément de confiance nécessaire dans le pentu, confirmant que ce vélo est capable d’aller jouer sur des terrains techniques si le pilote accepte d’être un peu brassé.
Autonomie : promesse tenue
L’autonomie est souvent le point critique des VAE abordables. Avec sa batterie amovible de 520 Wh, Intersport annonce théoriquement 80 km. Dans la réalité de notre test, qui est par nature plus exigeant que les normes constructeurs (dénivelé, sol mou, relances), le résultat est très honnête. En incluant notre boucle VTT intensive de 25 km (très gourmande) et en complétant par des trajets urbains et chemins, nous avons pu atteindre une soixantaine de kilomètres au total.

Le point important est que cette distance a été réalisée majoritairement en mode « Smart ». Cela signifie que la promesse des 80 km d’Intersport (généralement mesurée avec le mode d’assistance le plus faible) est tout à fait réalisable pour un usage randonnée plus tranquille. Pour la recharge, le vélo est fourni avec un chargeur rapide de 4 A. Il faut compter environ 3 h 30 pour une charge complète de 0 à 100 %.
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