Dès que sonne le coup d’envoi, on court, on se poursuit, on esquive, on saute en l’air, on essaie de se toucher ou on roule au sol pour s’échapper. Le principe du World Chase Tag, ou championnat du monde de jeu de « chat », est le même que celui pratiqué dans les cours d’école : attraper et ne pas se faire attraper.
Mais le jeu favori des écoliers montre un visage très physique au premier tournoi français de qualification pour le World Chase Tag, qui se déroule les 8 et 9 juillet à Paris Expo Porte de Versailles. Il se pratique sur une scène carrée dont chaque côté fait douze mètres. Une structure faite de tubes de métal (600 mètres en tout) et de planches en bois offre refuges ou obstacles aux deux participants qui s’affrontent dans l’arène, érigée pour l’occasion à la TwitchCon, un événement organisé par la plate-forme de diffusion de vidéo en direct Twitch, à Paris.
Un des athlètes sur scène est le chat (ou « chaser », poursuivant, dans le jargon du sport créé en Angleterre) et doit toucher la souris (« invader », envahisseur) qui en retour doit l’éviter. Chaque manche dure vingt secondes et donne lieu à un ballet aussi puissant qu’élégant entre les athlètes. Le gagnant marque un point pour son équipe constituée de six personnes. Il reste en piste tandis qu’un autre membre de l’équipe adverse monte sur le terrain l’affronter. L’équipe gagnante est celle qui s’impose au score sur seize manches.
Parkour toujours
« Ce qui est bien avec ce sport, c’est qu’on accroche tout de suite. On comprend très vite les règles. Les images et les gestes sont immédiatement impressionnants », nous explique en coulisses Yasmine, 24 ans, qui concourt avec le maillot noir et vert de l’équipe toulousaine Urban Corp. « C’est la créativité au service de l’efficacité. Il faut mettre en œuvre toute sa technique pour toucher le plus vite possible », ajoute sa partenaire Roxane, 23 ans.
Comme beaucoup de pratiquants, la jeune femme à la chevelure rousse est une adepte du parkour, un art acrobatique du déplacement urbain développé dans la banlieue parisienne à la fin des années 1980. Sébastien Foucan, pionnier du parkour que l’on a ensuite vu avec Madonna ou affronter James Bond dans Casino Royale (2006), a d’ailleurs fait le déplacement avec son équipe Blacklist. Beaucoup d’équipes s’entraînent aussi au sein de structures dévolues au parkour, comme les Roubaisiens Parkour 59, vice-champions du monde en titre.
« Mais maintenant être bon en parkour ne suffit plus pour s’imposer en tournoi », constate le Lyonnais Loïc Ascarino, responsable du World Chase Tag pour l’Europe, l’Afrique et le Moyen-Orient. « Il y a des mouvements ou des positions qui s’anticipent et qui peuvent être contrés avec d’autres mouvements bien connus. Il y a beaucoup plus de stratégie et de possibilités que ce qu’on avait imaginé au début », ajoute le Britannique Damien Devaux, cofondateur du World Chase Tag avec son frère Christian.
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