Pour certains investisseurs, ce n’est pas tellement une question de si mais de quand la bulle IA explosera. Et lorsque cela arrivera, quelles seront les entreprises les plus touchées ? Le patron de Google a une petite idée sur la question.
Plusieurs grands noms de Wall Street, investisseurs comme banquiers d’affaires, ont commencé ces dernières semaines à faire entendre une petite musique inquiétante. Le secteur de l’IA serait en surchauffe, les centaines et mêmes milliers de milliards de dollars annoncés par les plus grands acteurs pour construire des centres de données et développer de nouveaux modèles risquent de créer une bulle spéculative — et comme toute bulle, celle-ci a vocation à exploser.
L’« irrationalité » du boom de l’IA
Jamie Dimon, le patron de la banque JP Morgan, ne peut pas être suspecté d’être un dangereux pousse-au-crime. Et pourtant, il a annoncé le mois dernier que si certains investissements dans l’IA allaient être payants, d’autres déboucheront sur des pertes. Le CEO d’Alphabet et de Google, Sundar Pichai, a admis à la BBC qu’il y avait une certaine « irrationalité » dans le boom actuel de l’IA.
S’il qualifie la croissance des investissements dans l’intelligence artificielle de « moment extraordinaire », il convient également que Google ne sera pas épargné en cas d’explosion de la bulle. Il ajoute néanmoins que « aucune entreprise ne sera immunisée, y compris nous ». Le moteur de recherche fait partie du problème : le groupe a jeté toutes ses forces dans le développement à tout crin de l’IA pour tenter de faire obstacle à l’ascension d’OpenAI et son ChatGPT.
Le résultat est spectaculaire, à la Bourse en tout cas où la valorisation d’Alphabet a doublé en sept mois (!), pour atteindre les 3 500 milliards de dollars. C’est encore un cran en dessous de la valorisation de Nvidia, à 5 000 milliards. Les analystes se montrent surtout de plus en plus sceptiques concernant les investissements en circuit fermé de et vers OpenAI, qui représentent 1 400 milliards de dollars. Le chiffre d’affaires du créateur de ChatGPT ne représente qu’une microscopique fraction de cette somme.
Un des exemples récents d’explosions de bulle spectaculaires est celle de l’internet, au début des années 2000. Après des investissements délirants dans des start-ups sans avenir, la bulle a crevé, laissant sur le carreau de nombreux salariés. Le patron de la Réserve fédérale US de l’époque, Alan Greenspan, avait dès 1996 averti de « l’exubérance irrationnelle » de ce secteur alors en plein bouillonnement.
« Quand on regarde ce qu’il s’est passé avec internet, il y a clairement eu des investissements en excès », explique Sundar Pichai. « Mais personne n’a remis en question son caractère révolutionnaire. Je m’attends à ce qu’il aille de même pour l’IA ». Pour le patron de Google, « il y a à la fois de la rationalité et de l’irrationalité. » Paré pour l’éclatement de la bulle ?
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Source :
BBC