Les sites pornos ont perdu du terrain au Royaume-Uni, après la mise en œuvre cet été d’une loi qui les obligent à vérifier l’âge des visiteurs. Mais c’est peut-être une victoire en trompe l’œil pour le gouvernement britannique qui veut interdire aux plus jeunes la vision de contenus pornographiques.
Depuis la fin du mois de juillet, les sites web pornos doivent vérifier l’âge des internautes au Royaume-Uni. L’objectif des autorités est de s’assurer que seuls les visiteurs de 18 ans et plus peuvent accéder à ce type de contenus. L’Ofcom, le régulateur britannique des communications, a publié un premier bilan de la mesure, et il est très clair : les visites sur ces sites ont chuté de près d’un tiers.
Le porno au régime sec
Et en fonction des sites, la chute de fréquentation est bien plus importante. C’est le cas pour les sites du groupe Aylo, qui opère notamment Pornhub : le trafic a chuté de 77 % depuis les nouvelles règles ! « Nous avons honnêtement été sous le choc », affirme au Financial Times Alex Kekesi, directrice de la communauté et de la marque. Pornhub est (ou était ?) le site porno le plus populaire outre Manche.
Et cette dégringolade de la fréquentation n’est pas compensée par le trafic venant des VPN. Ces derniers ont bien connu une explosion de leur usage peu après la mise en place des systèmes de vérification d’âge, mais ça s’est tassé depuis. « Nous n’avons pas vu une île obscure soudainement afficher un trafic extrêmement élevé », plaisante la dirigeante.
L’Ofcom a relevé une hausse de l’usage des VPN après le mois de juillet, le nombre d’internautes britanniques actifs chaque jour sur les apps VPN ayant doublé à 1,5 million. Mais ce chiffre était retombé à environ 1 million fin septembre.
En surface, on pourrait penser que la mesure fonctionne. Néanmoins, Aylo veut faire passer le message auprès des autorités que ce n’est qu’une façade : il est relativement facile de se rendre sur des sites web qui ne respectent pas la règle. Et ce sont des sites susceptibles d’héberger du contenu extrême. « Nous avons perdu du trafic, mais ces personnes n’ont pas cessé de regarder du porno du jour au lendemain », indique Alex Kekesi.
« Elles vont simplement sur d’autres sites. Et le vrai problème, c’est que nous veillons scrupuleusement à ce que le contenu présent sur nos plateformes soit conforme, légal et consensuel. Ce n’est certainement pas le cas sur ces autres plateformes. » Alex Kekesi
Pour résoudre ce problème, le groupe canadien plaide pour une procédure de vérification de l’âge au niveau de l’appareil, donc réalisé par les constructeurs, et pas par les éditeurs des sites. Une position qui rejoint celle d’autres entreprises comme Meta, et qui commence à être prise en compte par les législateurs un peu partout dans le monde. Ce sera le cas au Texas l’année prochaine, au grand dam d’Apple.
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Source :
FT