En plein vol au-dessus des États-Unis, un Boeing 737 MAX 8 de United Airlines a été percuté par un objet non identifié. Le pare-brise du cockpit s’est fissuré, blessant un pilote. L’avion a été obligé de se poser d’urgence. Depuis l’incident, les hypothèses se multiplient sur la toile.
Un mystérieux incident est survenu dans le ciel américain. Le 16 octobre 2025, un Boeing 737 MAX 8 de la compagnie United Airlines se dirigeait vers Los Angeles après un départ de Denver. Alors qu’il survolait Salt Lake City à environ 10 000 mètres d’altitude, l’avion a été percuté par un objet non identifié.
Cet objet a fissuré le pare-brise du cockpit. Des éclats de verre ont été projetés dans la cabine. Un des pilotes a été blessé au bras. Dos au mur, les deux pilotes ont été obligés de poser l’avion de toute urgence à Salt Lake City. Comme l’explique United dans un communiqué, le vol United 1093 a atterri en toute sécurité à Salt Lake City pour réparer les dommages causés à son pare-brise multicouche. La compagnie aérienne indique avoir dépêché « un autre avion pour transporter des clients à Los Angeles plus tard dans la journée ».
Une équipe de maintenance a ensuite été chargée de remettre l’avion accidenté en état. Sur les réseaux sociaux, l’incident a provoqué une foule de spéculations. Ces derniers jours, plusieurs champs d’expertise sont venus avancer des théories sur le mystérieux objet qui a pu toucher l’avion.
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Un oiseau ?
À 10 000 mètres d’altitude, il semble peu probable qu’il s’agisse d’un drone ou d’un oiseau, car l’air y est très froid et pauvre en oxygène. Néanmoins, plusieurs espèces sont connues pour évoluer à une altitude élevée, comme l’oie à tête barrée ou encore le vautour de Rüppell. En Amérique du Nord, on s’attendrait plutôt à croiser une oie des neiges ou des grues du Canada, même si l’avion évoluait un peu haut pour elles. La piste de l’oiseau a cependant été écartée pour une autre raison.
Information on this claiming space debris is far from confirmed, I expect the NTSB will get a look at the damage and see what FOD traces are left.
There is a reddish brown material at the top of the frame which could conceivably be left over from the impact.
AIUI 737 cockpit… pic.twitter.com/dPBwqpz6M2— Scott Manley (@DJSnM) October 19, 2025
Il n’y avait pas la moindre trace de résidus organiques, comme du sang, sur le cockpit fissuré. Sur X, l’astronome Scott Manley explique « qu’il n’est pas rare que des oiseaux volent aussi haut, mais l’impact laisse du sang ». L’expert a pris le temps d’analyser les images du cockpit pour tenter de déterminer ce qu’il s’est passé. Pour exemple, voici la quantité de sang laissée par un oiseau entré en collision avec un avion lors d’un incident survenu il y a quelques années.
#Ongoing Past Tuesday (15/11), American Airlines Flight 1855, a B-737, was involved in a bird strike incident in Kansas (US). No injuries reported. On approach, jet struck a flock of geese damaging nose, wing and engine. Updates when possible. pic.twitter.com/HIz9btmbF5
— Air Safety #OTD by Francisco Cunha (@OnDisasters) November 18, 2022
De la grêle ou une météorite ?
L’astronome a évoqué la possibilité que le Boeing 737 ait été touché par de la grêle. La théorie lui parait peu probable, car « les dégâts causés par la grêle font généralement beaucoup plus de dégâts ». La grêle n’aurait pas simplement fissuré le pare-brise du cockpit.
Une théorie massivement partagée sur les réseaux sociaux évoque une météorite. L’astronome souligne qu’aucune « boule de feu n’a été vue dans la zone à ce moment-là ». Là encore, les dégâts auraient probablement été plus spectaculaires si l’objet avait été une météorite. Enfin, un objet comme un petit météore aurait été difficile à voir en plein vol, à 750 km/h. Or, le pilote de l’avion affirme avoir vu l’objet qui a frappé le pare-brise juste avant l’impact. La probabilité qu’il s’agisse d’une météorite, même de faible calibre, est extrêmement faible.
Un ballon-sonde ?
Scott Manley n’est pas non plus convaincu par la piste du ballon-sonde. Cependant, l’expert admet qu’il est possible qu’un ballon stratosphérique utilisé pour étudier l’atmosphère se soit retrouvé à cette altitude. Les ballons météorologiques peuvent effectivement atteindre des altitudes voisines de 11 km. Les variations de température la nuit peuvent faire descendre un ballon à des altitudes plus basses, rendant plausible une collision avec un avion commercial.
Par ailleurs, un ballon-sonde emporte souvent des instruments de mesure et des capteurs qui auraient pu fissurer le cockpit en cas de collision. L’astronome s’attendrait néanmoins à ce que l’équipe, dont le pilote qui a vu l’objet non identifié, puisse reconnaitre un ballon météo. De plus, aucun élément retrouvé sur l’avion ne laisse penser qu’il s’agissait d’un ballon-sonde.
La piste des débris spatiaux
La piste la plus crédible du moment est celle des débris spatiaux. La NASA recense en effet plus de 25 000 débris spatiaux, mesurant plus de 10 cm, en orbite autour de la Terre. Il s’agit généralement de fragments issus de vieux satellites ou d’étages de fusées. Ceux-ci se désintègrent normalement lorsqu’ils entrent dans l’atmosphère.
Encore une fois, Scott Manley n’est pas totalement convaincu par l’hypothèse. Jusqu’à présent, « aucune trace de satellite ne correspond à une désorbitation, et rien n’a été observé au sol », explique l’astronome. Par ailleurs, il s’étonne que le pilote aurait pu apercevoir un débris spatial qui s’apprêtait à finir sa course sur son pare-brise. Pour la Federal Aviation Administration (FAA), le risque pour un avion commercial d’être gravement touché par un débris spatial est estimé à 1 sur 1 000 milliards.
Une étude de l’Université de la Colombie-Britannique estime néanmoins que les rentrées incontrôlées d’objets spatiaux créent un risque, bien que faible, de collision avec les avions commerciaux. Plus de 2 300 étages de fusée sont actuellement en orbite et finiront par retomber, mettent en garde les chercheurs, persuadés que le risque d’une collision augmente d’année en année.
Une enquête officielle est ouverte
Pour le moment, il est impossible de déterminer avec certitude ce qui a touché le cockpit du Boeing. L’administration fédérale de l’aviation civile des États-Unis, accompagné du National Transportation Safety Board (NTSB), chargé des investigations approfondies sur les accidents et incidents graves de l’aviation, ont décidé d’ouvrir une enquête. Les investigations chercheront à déterminer ce qui a pu entrer en collision avec l’avion.
The NTSB is investigating a cracked windscreen on a Boeing 737-8 during cruise flight near Moab, Utah, Thursday. Operating as United flight 1093 from DEN to LAX, airplane diverted safely to SLC. NTSB gathering radar, weather, flight recorder data. Windscreen being sent to NTSB…
— NTSB Newsroom (@NTSB_Newsroom) October 19, 2025
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