En 2023, Apple va devoir autoriser des alternatives à l’App Store sur iOS à la demande des régulateurs européens. Les utilisateurs d’iPhone vont-ils massivement se détourner de la boutique par défaut pour se rendre sur des magasins tiers, au risque de réduire les revenus d’Apple ? Une enquête réalisée par Morgan Stanley donne des éléments de réponse.
Dès l’année prochaine, Apple va bouleverser le fonctionnement d’iOS, le système d’exploitation des iPhone. La DMA (Digital Markets Act), la loi qui régule les marchés numériques en Europe, va en effet obliger le géant américain à proposer des alternatives à son App Store.
Comme c’est le cas sur Android, il sera possible d’installer des applications en dehors de la boutique par défaut. Le sideloading, la bête noire du groupe californien, sera donc une réalité une iOS. D’après les informations de Mark Gurman, Apple aurait l’intention d’incorporer ces changements de taille à la mise à jour iOS 17, dont le déploiement en version stable est prévu à l’automne 2023, après la sortie des iPhone 15.
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Un impact limité sur les revenus d’Apple
Selon les analystes de la banque d’investissement Morgan Stanley, l’arrivée de magasins tiers sur iOS ne va pas faire fondre les revenus générés par Apple. Les experts financiers estiment que le sideloading ne représente qu’un « risque limité » pour l’entreprise, dont l’App Store a généré près de 70,6 milliards de dollars en 2021. Dans le détail, les développeurs ont gagné 60 milliards de dollars, contre 10,6 milliards pour Apple.
Les analystes estiment que les utilisateurs d’iOS ne vont pas massivement se tourner vers les magasins tiers. Comme le souligne Morgan Stanley, « les changements proposés par la loi sur les marchés numériques sont motivés par les régulateurs et non par les consommateurs ». La plupart des usagers devraient continuer à se rendre sur l’App Store. Depuis sa création en 2008, la boutique est devenue incontournable auprès des utilisateurs d’iPhone. Grâce à ses atouts, l’App Store a tué dans l’œuf la demande pour des magasins concurrents.
« Du point de vue du consommateur, nous voyons très peu de demande pour des alternatives à l’App Store compte tenu de la sécurité inégalée, de la facilité d’utilisation (centralisation) et de la fiabilité fournies par l’App Store », souligne Morgan Stanley.
Moins de 30 % des utilisateurs d’iPhone
Une enquête réalisée par la banque américaine corrobore le désintérêt des utilisateurs iOS pour les alternatives à l’App Store. Moins de 30 % des propriétaires d’iPhone se disent « extrêmement susceptibles » d’acheter une application en dehors de l’App Store, directement sur le site web d’un développeur. Sur iPhone, le sideloading est loin d’être ancré dans les habitudes. On imagine que la plupart des consommateurs sont tout simplement habitués à se rendre sur l’App Store pour chaque recherche d’applications.
Dans le scénario dans lequel l’intégralité des utilisateurs européens se détourne de l’App Store, les pertes financières d’Apple s’annoncent également limitées. En tirant une croix sur les revenus générés par la boutique en Europe, Apple ne perdrait qu’1 % de son chiffre d’affaires global. Les revenus de l’App Store en Europe ne représentent que 4 % des bénéfices engrangés par les services de la marque. En conséquence, la législation européenne ne devrait pas remettre en question le business model d’Apple, d’autant que les développeurs continueront de proposer leurs apps sur l’App Store. De facto, la firme va toujours toucher une commission, de 15 à 30 %, sur tous les achats réalisés.
Même son de cloche si les alternatives à l’App Store finissent par s’imposer dans le monde entier. Privé de l’entièreté des revenus de la boutique, Apple ne perdrait que 2 % de son chiffre d’affaires, et 9 % des bénéfices liés aux services. Évidemment, il s’agit de scénarios aussi extrêmes qu’improbables. Dans les faits, l’impact des alternatives à l’App Store sur iOS devrait être aisément absorbé par Apple, qui reste l’une des entreprises les plus rentables au monde.
Source :
MacRumors