les astronomes s’agacent des satellites Starlink

le Pentagone passe un contrat avec SpaceX


Il devient de plus en plus difficile d’observer les étoiles depuis la surface de la Terre. Les changements climatiques et la pollution lumineuse mettent à mal les capacités d’observation mais d’autres éléments récents compliquent encore la tâche des astronomes.

La mise en service de constellations de centaines ou même de milliers de petits satellites en orbite basse constituent une nouvelle nuisance pour les observations. La plus connue est la constellation Starlink de SpaceX dont les grappes de satellites créent des points brillants venant polluer une partie des photos prises par les observatoires terrestres.

Mais ces satellites amenés à englober la Terre dans un maillage serré causent d’autres problèmes : des interférences radio sur des fréquences réservées. Il a ainsi été observé que des satellites Starlink généraient des émissions radio sur la bande de fréquences allant de 110 à 188 MHz lors de leur passage au-dessus d’un observatoire néerlandais, le radiotélescope LOFAR (Low Frequency Array).

Du bruit électronique dans les bandes de radioastronomie

Ces émissions ne sont pas liées à leur capacité de transmission de données qui se jouent sur les fréquences entre 10,7 et 12,7 GHz. Il s’agit en fait de bruit électronique généré par les équipements des satellites.


Les astronomes ont perçu des interférences avec 47 des 68 satellites Starlink surveillés pour l’occasion, et principalement venant de satellites dans leur orbite opérationnelle plutôt que ceux en transit après leur lancement.

Le problème est que cela englobe une portion de spectre de 150 à 153 MHz normalement réservée à l’observation radioastronomique. L’observation réalisée confirme que les interférences des satellites en orbite basse sont perceptibles et mesurables depuis le sol.

Avertir en amont pour trouver des solutions

L’étude, publiée dans la revue Astronomy & Astrophysics, relève que les interférences radio ne sont sans doute pas intentionnelles et ne constituent pas en soi une infraction aux réglementations, même si cela pénalise les observations sur ces fréquences.

Elle vise surtout à anticiper la création de techniques permettant de s’en accommoder ou de les prendre en compte dans les observations réalisées dans cette partie du spectre.

Cela pourrait également conduire à des modifications de design des satellites du côté de SpaceX, l’entreprise ayant déjà montré son intention d’essayer de régler les problèmes de luminosité des satellites Starlink et en interrompant les émissions radio lors du survol des grands observatoires terrestres.

L’étude indique tout de même que les grandes constellations de satellites ont tendance à amplifier les interférences radio sur les bandes protégées, ce qui risque de poser un problème avec les constellations à venir de dizaines de milliers de satellites.

La question se pose donc de mettre en place une réglementation pour sanctuariser les fréquences dédiés à la radioastronomie et imposer aux concepteurs de satellites de prendre des mesures correctrices.



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