Facebook, Twitter ou TikTok fourniront des données par pays et non plus globalement à l’occasion d’une mise à jour du code des bonnes pratiques anti-désinformation pilotée par la Commission européenne.
Les géants de la Tech vont devoir se plier à de nouvelles exigences de la Commission européenne à l’occasion du renforcement du code contre la désinformation. Le texte devrait être validé ce jeudi. Leur principale concession sera de livrer des données pays par pays et non plus au niveau mondial, d’après des informations révélées par le Financial Times. Facebook, Google, Twitter, TikTok, Microsoft ou encore Mozilla sont concernés.
Spécifier le nombre de modérateurs par pays
Le journal précise que ces acteurs sont loin de s’y résoudre de bonne grâce. Mais les régulateurs nationaux ont fait valoir qu’ils avaient besoin de ces détails pour mieux cibler les sources de manipulation et comprendre les spécificités des situations au niveau national et par langue.
Les plates-formes en ligne devront également faire la transparence sur leurs systèmes d’intelligence artificielle utilisés pour supprimer les contenus, le nombre de modérateurs mobilisés par pays, ou encore préciser le nombre de bots éliminés. Il y aurait, en plus, l’obligation de développer des outils et des partenariats avec des fact-checkers avec la possibilité de supprimer des contenus de propagande. Enfin, des indicateurs de fiabilité devraient être introduits pour valider des informations vérifiées de manière indépendante sur des sujets brûlants comme la guerre en Ukraine ou la pandémie.
Des amendes pour les réfractaires
Le code de bonnes pratiques contre la désinformation est un ensemble de normes d’autorégulation pour lutter contre la désinformation que les acteurs industriels rejoignaient au départ sur une base volontaire. Facebook, Google, Twitter et Mozilla l’ont signé en octobre 2018, Microsoft en mai 2019, TikTok en juin 2020. De nouveaux signataires devraient faire leur entrée cette semaine comme Vimeo ou Clubhouse. La nouvelle version qui sera rendue publique pourrait ainsi compter une trentaine de participants.
Lancée en 2021, elle a pris soudainement un caractère plus urgent avec le conflit ukrainien et a été adaptée pour combattre expressément les manipulations du Kremlin. Ce code va devenir un instrument de régulation puisqu’il sera appliqué dans le cadre du DSA (Digital Services Act), la loi sur les services numériques. Les acteurs qui ne respecteraient pas les règles pourraient se voir infliger des amendes se hissant jusqu’à 6% de leur chiffre d’affaires mondial, toujours d’après le Financial Times.
Source :
Financial Times