Autorité de régulation de la communication audiovisuelle et numérique, l’Arcom publie une étude sur l’impact du blocage des sites qui diffusent des événements de sport de manière illicite. Une lutte contre ce qui est qualifié de piratage sportif.
Dans le cadre du dispositif, les titulaires de droits sportifs peuvent saisir la justice pour demander le blocage des sites illicites par les fournisseurs d’accès à Internet. Ils ont ensuite la possibilité de saisir l’Arcom afin d’actualiser les mesures de blocage pour tout site nouvellement identifié à la suite de la décision de justice.
Le dispositif est entré en vigueur depuis janvier 2022. Sur les neuf premiers mois de l’année, ce sont en tout 835 sites illicites qui ont été bloqués. Sur la période, l’Arcom a reçu 41 saisines portant sur 9 compétitions sportives et a notifié 481 noms de domaine aux FAI.
L’audience des sites de live streaming en baisse
Entre le mois de janvier et le mois de juin 2022, l’Arcom indique que l’audience sportive illicite globale a diminué de près de moitié sur les sites de live streaming. Elle représentait 1,7 million d’internautes en moyenne par mois, avec une baisse de 47 % par rapport au premier semestre 2021.
Dans son analyse, l’Arcom prend néanmoins soin de souligner que l’audience sportive illicite est particulièrement volatile. » Elle reste très dépendante de l’actualité sportive et des éventuelles recompositions sectorielles de l’offre légale. «
Au premier semestre 2022, 40 % des consommateurs de sport en live streaming ont été confrontés à au moins un blocage de site illicite (7,3 blocages rencontrés en moyenne), sachant que 21 % des internautes français déclarent avoir déjà visionné des contenus sportifs de manière illicite et 13 % sur des sites de live streaming.
Les réactions face aux blocages
Confrontés à un blocage, 15 % des internautes se sont tournés vers une offre légale et 37 % d’entre eux ont arrêté d’avoir recours à l’offre illicite. Pour autant, 46 % se sont reportés vers une autre solution illicite, tandis que 12 % ont utilisé des solutions de contournement des blocages, notamment un VPN ou en changeant simplement de DNS.
Le rapport se base sur des mesures d’audience et une étude quantitative en ligne par Médiamétrie auprès d’un échantillon de plus de 2 500 internautes.
Dans la lutte contre le pirate sportif, l’Arcom recommande des accords pour une meilleure coopération entre les FAI et les titulaires de droits sportifs, l’amélioration des solutions technologiques de blocage. Elle appelle également à une implication de » l’ensemble des intermédiaires techniques de l’écosystème d’internet. «
Sans grande surprise, les fournisseurs de DNS, les VPN et les services d’hébergement sont par exemple cités.