Renault est entré en discussion avec le ministère de la Défense pour produire des drones en Ukraine. Une réorientation à des fins militaires, la première depuis la Seconde Guerre mondiale. En 2022, la marque au Losange envisageait déjà de se diversifier avec une conversion industrielle dans l’armement, face à un marché automobile en crise.
Dimanche soir, le 8 juin dernier, Renault a confirmé un projet qui pourrait tout changer. Pour se diversifier, la marque est entrée en discussion avec le ministère de la Défense pour produire des drones à destination de l’Ukraine, attaquée par la Russie. Le ministère des Armées serait aux commandes du projet, et Renault ne pourrait que répondre à ses demandes sans se montrer proactif, mais la demande serait bien là.
En se lançant dans la production de drones de combat, Renault marquerait son retour dans l’industrie militaire, une première depuis la Seconde Guerre mondiale. Il y a 85 ans, le constructeur automobile livrait des chars R35 pour faire face aux Panzers allemands, pendant la Bataille de France, de mai à juin 1940.
Pour produire des drones, Renault s’associerait à une PME française, dont on ne connait pas encore le nom. Le ministre Sébastien Lecornu avait annoncé la nouvelle en indiquant dans un entretien sur LCI qu’un partenariat « complètement inédit où une grande entreprise produisant des voitures françaises […] va s’allier avec une PME de la défense française pour armer des lignes de production en Ukraine pour être capables de produire des drones ».
Un article publié par Les Echos rappelait que les dirigeants de Renault partageaient déjà leur intérêt pour une diversification vers le militaire, en 2022. À ce moment, devant des analystes, ils signalaient que « les lignes se brouillaient entre les industries ». Une situation très alléchante pour la marque, qui doit trouver un moyen de compenser la fragilité du marché automobile, que ce soit sur les ventes de voitures neuves en tout genre, les difficultés réglementaires des voitures hybrides, et le manque d’intérêt des voitures électriques.
En guise de diversification encore, Renault envisage aussi la production d’un robot humanoïde, à l’instar de Tesla avec Optimus. L’objectif est purement industriel, et prend la forme d’une prise de participation minoritaire dans une startup française du nom de Wandercraft, spécialisée dans la robotique. Dans un communiqué publié le 6 juin dernier, le constructeur automobile français déclarait que « cet investissement s’accompagne d’un accord de partenariat visant à développer une famille de robots de nouvelle génération, […] destinés en premier lieu aux opérations de production de Renault Group ».
Drones : les besoins colossaux de l’armée ukrainienne
Pour en revenir à la production de drones armés, la production de Renault devrait se situer à « quelques dizaines ou centaines de kilomètres du front », détaillait ce weekend un article de Franceinfo, qui rapprochait le nom du constructeur après les déclarations de Sébastien Lecornu. La marque au Losange le confirmait dimanche soir. La production de drones devrait aussi bénéficier à l’Armée française, de quoi annoncer un projet à grande échelle, qui prendrait une part non négligeable des ressources du constructeur. En 2025, l’Armée ukrainienne envisage d’utiliser plus de 4,5 millions de drones.
Avec la récente opération « Toile d’araignée » le 1er juin, l’Armée ukrainienne s’est fait remarquer et acclamer. À la date de son exécution, elle est devenue la plus importante opération de ce type menée contre des infrastructures militaires en territoire russe. Avec la coordination de nombreux drones, l’Ukraine est arrivée à toucher plus de 40 avions militaires russes, dont 34 % des bombardiers porteurs de missiles de croisière. Le montant total des dégâts est estimé à 7 milliards de dollars.
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Source :
Franceinfo