Selon le PDG d’Intel, la pénurie de semi-conducteurs perdurera jusqu’en 2024, la faute à une demande qui ne baisse pas et aux limites de production des scanners lithographique du néerlandais ASML qui peine à suivre. Toute l’industrie pâtira donc de cette pénurie à divers degrés. Toute ? Non, car un village d’irréductibles gau… américains pourrait tirer son épingle du jeu de cette période difficile : Intel.
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Si le géant des semi-conducteurs est bousculé depuis quelques années autant sur les performances de ses puces que ses process de gravure, la pénurie lui va à ravir grâce à deux forces : Intel a des usines et Intel est riche.
Côté usines, Intel est un ovni dans le monde des semi-conducteurs puisqu’il est le seul acteur à concevoir ET produire ses puces. Contrairement à Apple, AMD, MediaTek, Nvidia, Qualcomm, etc. qui sont tous fabless, c’est-à-dire sans usines – ils doivent faire appel à des « fondeurs » tels que TSMC ou Samsung pour produire. Voire bientôt Intel, qui est train de créer son service de fonderie pour ouvrir ses usines à la concurrence. Un Intel qui investit massivement dans son outil industriel à grands coups de dizaines de milliards de dollars. Cette maîtrise de l’outil lui a certes coûté lorsqu’il a perdu l’avantage de finesse de gravure, mais c’est aujourd’hui la garantie de pouvoir produire sans se battre pour les lignes de production.
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Et c’est ce « combat » pour accéder aux meilleures lignes de production qu’Intel est aussi en passe de remporter sur… AMD. Ultra dépendant du taïwanais TSMC qui fabrique presque toutes ses puces, AMD serait obligé de repousser la production en 3 nm de ses puces Zen 5 à 2024-2025 à cause de son rival. Car comme nous vous le disions, Intel est riche. Si de nombreux analystes du dimanche prédisent la mort du géant depuis des années, les vrais savent : quand bien même Intel a effectivement cédé du terrain à AMD et Nvidia et perdu en compétitivité, le géant n’a jamais perdu d’argent – il a même clos les plus beaux exercices fiscaux ces dernières années.
Assis sur une montagne de cash, Intel a donc réservé avec Apple l’intégralité des premières lignes de production en 3 nm – fin 2023 – pour certaines ses puces très haut de gamme. Bousculant un AMD certes en pleine progression et fort de multiples victoires technologiques, mais bien moins riche que le géant bleu.
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Si Intel navigue bien – et cela semble bien être le cas depuis l’arrivée de M. Gelsinger –, Intel ne devrait pas connaître les mêmes soucis d’approvisionnement que ses concurrents dans les deux années qui viennent. Et être le seul fournisseur disponible est un avantage énorme dans un monde qui a soif de puces.