Les Emirats arabes unis ont annoncé, mardi 27 août, avoir demandé à la France un accès consulaire pour Pavel Durov, fondateur de Telegram établi à Dubaï, après son arrestation en France pour douze infractions présumées relevant de la criminalité organisée.
« Les Emirats arabes unis suivent de près le cas de leur citoyen Pavel Durov, fondateur de Telegram, qui a été arrêté par les autorités françaises à l’aéroport de Paris-Le Bourget », a déclaré le ministère des affaires étrangères de l’Etat du Golfe dans un communiqué. Le pays a « demandé au gouvernement de la République française que tous les services consulaires nécessaires lui soient fournis d’urgence », a-t-il ajouté.
M. Durov, le fondateur milliardaire de la plate-forme de messagerie, âgé de 39 ans, a été arrêté à l’aéroport de Paris dimanche en fin de journée. Il est accusé de ne pas agir contre la diffusion de contenus délictueux sur Telegram, qui compte plus de 900 millions d’utilisateurs. Son entreprise a rejeté ces accusations.
Le président français, Emmanuel Macron, a récusé lundi toute « décision politique » dans l’arrestation du magnat de l’Internet, dont la garde à vue a été prolongée jusqu’à mercredi.
« Pavel Durov n’a rien à cacher »
M. Durov, qui a créé Telegram après avoir quitté la Russie il y a dix ans, est selon le magazine Forbes à la tête d’une fortune estimée à 15,5 milliards de dollars. Selon Telegram, son fondateur a « la double nationalité des Emirats arabes unis et de la France », en plus de la nationalité russe.
Mardi, le Kremlin, qui a également demandé un accès consulaire pour le milliardaire, a estimé mardi : « Les accusations avancées sont très graves et elles demandent des preuves solides. » « Sinon, il sera évident qu’il s’agit d’une tentative de restriction de la liberté de communication (…), et même d’intimidation directe à l’encontre du patron d’une grande entreprise », a estimé le porte-parole de la présidence russe, Dmitri Peskov.
« Pavel Durov n’a rien à cacher et il voyage fréquemment en Europe », avait assuré dimanche soir Telegram sur son propre canal. « Il est absurde de dire qu’une plate-forme ou son patron sont responsables des abus » relevés sur ladite plate-forme, a ajouté l’entreprise.