Le conflit entre la Russie et l’Ukraine perturbe le marché de l’énergie et une crise énergétique se manifeste depuis l’an dernier, fragilisant les secteurs industriels et artisanaux.
On pouvait craindre que le énergies fossiles soient massivement utilisées face aux problématiques d’approvisionnement mais l’Europe s’en est finalement plutôt bien sortie, selon un rapport du think tank Ember.
Et c’est à tel point que, pour la première fois, les énergies renouvelables, éolien et solaire, ont produit plus d’électricité que le gaz naturel. Elles ont compté pour 22% de la production d’électicité en 2022 en Europe, plus que le charbon (16%) et le gaz fossile (20%).
Des efforts en Europe…mais moins en France
Ce même groupe de réflexion signalait déjà l’été dernier la montée de la production d’électricité d’origine solaire dans l’Union européenne face aux problématiques de la crise énergétique.
De son côté, un rapport de l’Agence internationale de l’Energie (AIE) publié en décembre dernier soulignait que la crise de l’énergie mais aussi les problématiques du réchauffement climatique, particulièrement visibles en 2022, sont en train de doper les investissements consacrés aux énergies renouvelables, ce qui devrait permettre d’accroître sensiblement leur présence dans les mix énergétiques.
C’est déjà le cas dans certains pays européens mais la situation est différente en France où la domination du nucléaire conduit à une stratégie énergétique différente. Dans son baromètre Observ’ER, l’Ademe, agence de la transition écologique, observe que l’Hexagone est loin de la trajectoire de déploiement des énergies renouvelables prévue et n’atteindra pas son engagement d’un mix énergétique comprenant 40% d’énergies vertes d’ici 2030.
La crise énergétique amortie par les énergies vertes
Malgré tout, « l’Europe a évité le pire de la crise énergétique« , a indiqué Dave Jones, analyste de données chez Ember, confirmant que la situation a surtout été un déclencheur favorable pour l’essor des énergies renouvelables.
Sans le solaire et l’éolien, il aurait fallu beaucoup plus s’appuyer sur le charbon et rallumer des centrales thermiques pour compenser l’arrêt d’approvisionnement en gaz russe.
Pour le cabinet Ember, « toute crainte d’un rebond du charbon est révolue » avec la montée en puissance des énergies renouvelables, d’autant plus qu’une baisse de consommation d’électricité (-7,9%) a été observée en Europe grâce aux mesures de sobriété énergétique et aux freins dans l’industrie du fait d’une énergie devenue très chère.
Pour autant, la production d’électricité issue des énergies vertes reste encore très insuffisante pour répondre aux besoins de l’Europe, au moins à court et moyen terme.