Les autorités américaines viennent de saisir 15 milliards de dollars en bitcoins. Le butin a été confisqué à une organisation criminelle tentaculaire basée au Cambodge. C’est la plus importante saisie de l’histoire.
Les autorités américaines viennent de réaliser la plus grande saisie de bitcoins de l’histoire. Dans un communiqué, le ministère de la Justice des États-Unis révèle avoir mis la main sur 15 milliards de dollars en cryptomonnaies. Les devises numériques ont été confisquées lors d’une opération d’envergure à l’encontre de « Prince Group ».
Basée au Cambodge, l’organisation criminelle internationale s’est spécialisée dans les arnaques aux cryptomonnaies. Depuis 2015, le groupe a notamment perpétré des arnaques à l’investissement ou des escroqueries sentimentales. Dans tous les cas, ces opérations visaient à pousser les internautes à acheter des cryptomonnaies. Au lieu d’investir les fonds qui leur sont confiés, les escrocs volent l’argent en le déplaçant sur des portefeuilles crypto dont ils détiennent les clés privées.
« Les Américains ont perdu au moins 10 milliards de dollars à cause d’opérations frauduleuses basées en Asie du Sud-Est en 2024, soit une augmentation de 66 % par rapport à l’année précédente », estiment les autorités.
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Des « camps de travail forcé »
Selon les investigations menées par les autorités, ce groupe criminel opère par le biais de plus de 100 sociétés-écrans réparties dans 30 pays. L’organisation s’appuie sur des milliers de personnes recrutées de force. Obligées de travailler dans des centres d’appels « sous la menace de violences » au Cambodge, elles étaient chargées d’escroquer des personnes en ligne. Les autorités parlent de véritables « camps de travail forcé », avec des barbelés et des murs pour empêcher toute évasion.
À la tête de l’organisation criminelle, on trouve un individu du nom de Chen Zhi. Surnommé Vincent, le leader de Prince Group orchestrait le blanchiment d’argent par le biais des sociétés d’écran et graissait la patte des fonctionnaires pour échapper aux forces de l’ordre. De « grandes quantités de cryptomonnaies étaient divisées et déplacées sur des milliers de portefeuilles différents, puis converties en argent classique via des plateformes d’échange ».
Yachts et jets privés
C’est de cette manière que les escrocs parvenaient à brouiller les pistes et à blanchir les fonds. Avec l’argent récolté, Chen Zhi a acheté des yachts, des jets privés et des œuvres d’art prestigieuses. Celui-ci est toujours en liberté. Les autorités ont néanmoins gelé tous ses avoirs, ainsi que ceux de 146 de ses complices.
Cette saisie vient battre le précédent record de confiscation de bitcoins, jusqu’ici détenu par le Royaume-Uni. Fin septembre, les autorités britanniques ont en effet annoncé la saisie de 61 000 bitcoins, soit plus de 5 milliards de dollars. Il s’agissait du butin de Zhimin Qian, alias Yadi Zhang, une criminelle qui se faisait appeler la « déesse de la richesse ». Celle-ci a volé de l’argent à 128 000 victimes en Chine entre 2014 et 2017 à l’aide d’un système pyramidal sophistiqué.
Suite à cette dernière saisie, le gouvernement américain détient désormais 324 625 bitcoins, soit environ 36 milliards de dollars. L’essentiel des cryptomonnaies entre les mains des États-Unis provient de précédentes saisies judiciaires, à commencer par celle survenue dans le sillage de l’affaire Silk Road. Sauf changement de cap, les bitcoins amassés seront conservés dans le cadre de la réserve nationale de cryptomonnaies, amorcée par Donald Trump à son retour dans le bureau ovale.
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Source :
Justice.gov