Washington va-t-il encore durcir ses règles pour davantage couper la Chine des semi-conducteurs ? Ses règles relatives aux exportations des équipements de fabrication des semi-conducteurs vers la Chine devraient être mises à jour dans un mois. Mais elles ne s’appliqueraient pas à tous les fabricants de puces et d’équipements.
Nouvel épisode dans la guerre technologique entre la Chine et les États-Unis. Le mois prochain, Washington devrait mettre à jour ses lois de contrôle aux exportations. Le pays compterait élargir le blocage actuel des exportations d’équipements de fabrication de semi-conducteurs vers les fabricants de puces chinoises, selon deux sources de Reuters.
Concrètement, les nouvelles règles viseraient une demi-douzaine d’usines chinoises qui n’auraient plus la possibilité de recevoir des exportations de machines en provenance d’Israël, Taïwan, Singapour et la Malaisie. Mais le durcissement de ces règles du jeu serait tout relatif, puisqu’il ne s’appliquerait pas aux pays qui abritent les principaux fabricants de machines de fabrication de semi-conducteurs, à savoir le Japon, les Pays-Bas et la Corée du Sud. Environ 30 pays en seraient exemptés.
Résultat, les grands fabricants d’équipements pour puces comme ASML et Tokyo Electron échapperaient aux nouvelles règles. Interrogé par nos confrères, le porte-parole du ministère américain du Commerce n’a pas souhaité commenter cette information. Ce futur changement – qui n’a donc pas été confirmé officiellement, et qui demeure à l’état de projet – montre que les États-Unis cherchent toujours à maintenir la pression sur la Chine, tout en ménageant leurs alliés.
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Un seul semi-conducteur américain utilisé dans telle machine entraînerait l’application de ces restrictions aux exportations
Depuis 2022, l’administration américaine, en pleine compétition technologique avec la Chine, œuvre pour couper le pays des semi-conducteurs, ces composants indispensables à la fabrication de nos smartphones et au développement des agents conversationnels d’intelligence artificielle. Si la livraison de puces électroniques a d’abord été visée, Washington s’est ensuite attelée à mettre fin à la livraison des machines permettant de fabriquer ces composants, en utilisant leurs lois de contrôle aux exportations – et précisément, leur « règle des produits étrangers directs ».
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À partir du moment où le processus de fabrication incorpore une technologie américaine (comme un composant ou le procédé d’une machine), le contrôle des exportations s’applique, même pour les produits fabriqués à l’étranger, même si le composant américain, ou l’outil américain, représente une partie secondaire ou peu importante du processus de fabrication. Ce qui signifie qu’en théorie, tous les semi-conducteurs dans le monde entier sont désormais soumis à ce contrôle aux exportations.
Et selon Reuters, la mise à jour des règles américaines qui aura lieu dans un mois abaisserait justement le seuil d’utilisation des technologies américaines : un seul semi-conducteur américain incorporé dans telle machine suffirait à déclencher l’application de la règle des produits étrangers directs.
120 nouvelles sociétés chinoises concernées par ces restrictions aux exportations
Pour rappel, pour que l’impact de ce blocage soit déterminant, l’administration de Joe Biden avait aussi conclu des accords avec d’autres alliés comme Taïwan et les Pays-Bas, des pays qui abritent des entreprises clés dans la chaîne de fabrication de puces électroniques. Fin janvier 2023, Amsterdam avait accepté, à la demande de Washington, de mettre en place un système d’autorisation pour toute exportation de semi-conducteurs ou d’équipements de fabrication de puces à destination de la Chine.
Selon nos confrères, les États-Unis prévoient aussi d’ajouter 120 sociétés chinoises à leur « liste de commerce restreint », un document qui énumère les pays et les produits concernés par les restrictions aux exportations. Elle comprendrait désormais des usines de fabrication de puces, des fabricants d’outils, des fournisseurs de logiciels d’automatisation et des entreprises connexes chinoises.
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Source :
Reuters