Etre fan de foot coûte cher, surtout si on s’intéresse à la Ligue 1. DAZN s’est engagé sur un chèque de 400 millions d’euros chaque année pour diffuser le gros du championnat français jusqu’en 2029. Pour atteindre l’équilibre financier, la plateforme de streaming a mis en place une grille tarifaire qui pousse bon nombre d’amateurs vers le streaming illégal.
Le Havre – PSG, qui a ouvert la saison 2024-2025 du championnat de foot le 16 août dernier, a attiré plus de 200 000 spectateurs… sur Telegram, comme l’a rapporté Le Parisien. La messagerie n’est pourtant pas le diffuseur officiel de la Ligue 1 ! Mais les prix demandés par DAZN, la plateforme partenaire de la Ligue de Football Professionnel (LFP), sont jugés prohibitifs par bon nombre de fans qui se tournent vers des solutions alternatives (et illégales) pour regarder la compétition.
DAZN vraiment trop cher ?
Petit retour en arrière : après d’intenses négociations estivales, la Ligue 1 finit par trouver son diffuseur officiel. Ce sera la plateforme de streaming britannique DAZN, qui déboursera 400 millions d’euros par an entre 2024 et 2029 pour 8 matchs sur 9 en direct par journée. BeIN complète l’offre avec la diffusion d’un match par journée, ce qui permet à la LFP d’engranger 500 millions d’euros par an.
DAZN demande 29,99 € par mois pour un engagement annuel, ou encore 39,99 € sans engagement. Une formule à 14,99 € est aussi proposée, mais elle n’a aucun intérêt : elle permet bien de suivre une rencontre par journée… mais sans avoir le choix du match. Quant à BeIN, il faut compter 15 € par mois (qui donne accès en plus à toutes les autres compétitions diffusées par le service).
Shay Segev, le PDG de DAZN, voudrait bien proposer un prix moins élevé… mais il n’en a pas la possibilité, affirme-t-il dans L’Equipe. « Mais si vous le comparez à un billet de match, combien coûte-t-il aujourd’hui ? Entre 50 et 80 euros en moyenne pour les moins chers. Les prix ont beaucoup augmenté ces dix dernières années et l’inflation touche tout le monde », s’est-il défendu.
30 € par mois, c’est « un juste prix », poursuit-il, « le consommateur doit comprendre qu’il ne paye pas DAZN, il paye la Ligue et les clubs ». Pour atteindre l’équilibre financier, le dirigeant cherche à recruter un « minimum » d’1 million d’abonnés durant les six premiers mois, voire 1,5 million. Un sacré pari au vu des tarifs pratiqués.
Suivre l’intégralité du championnat revient donc cher : en combinant les deux abonnements, il faut régler entre 45 et 55 euros chaque mois. Beaucoup trop aux yeux de nombreux amateurs qui ont donc décidé de prendre un chemin de traverse pour suivre leur équipe préférée. VPN, IPTV, ou encore Telegram sont mis à contribution !
Les boucles spécialisées dans la diffusion pirate des matchs connaissent un énorme engouement, et malheureusement pour la LFP, la messagerie manque de répondant pour fermer les diffusions pirates. Les délais de réponse peuvent en effet aller jusqu’à 24 heures, ce qui est totalement incompatible avec la diffusion d’un match.
Telegram assure pourtant au Monde que les délais de réaction sous « tout à fait dans la norme du secteur», et qu’il existe une modération proactive des flux vidéo en direct accueillant un grand nombre de spectateurs. Mais il est très facile de créer une nouvelle boucle en cas de coupure.
La LFP n’est pas en reste, en demandant et en obtenant le blocage de sites d’IPTV illégale. Le jeu du chat et de la souris va cependant se poursuivre et probablement s’amplifier au fur et à mesure de l’avancée du championnat. DAZN envisage d’autres formules, comme un abonnement dédié pour smartphone, ou pour suivre son équipe de cœur, mais pour le moment la plateforme en reste à ses offres actuelles.
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