Les fintechs françaises de la morosité à un “vent nouveau”

Les fintechs françaises de la morosité à un “vent nouveau”


2021, en plein Covid, les fintechs faisaient le plein de capitaux auprès des investisseurs. Depuis, la tendance était à la morosité, particulièrement en 2023. Sur la période, l’écosystème fintech français affichait une chute du financement de plus de 50%.

2024 est l’année de la reprise d’après la dernière édition du Baromètre de la Fintech.

Depuis le début de l’année, les startups du secteur ont levé 1,3 milliard d’euros, soit 20% de plus qu’un an auparavant. Une hausse certes, mais loin d’être suffisante pour remettre le marché dans les rails de “l’effervescence post-covid.”

2 méga-deals (Alan et Akur8) qui brouillent les cartes ?

Parler de reprise est sans doute prématuré. Si les levées de fonds repartent, c’est seulement depuis septembre et sous “l’impulsion de 2 méga-deals, Alan et Akur8” avec respectivement 173M€ et 108M€. Au total, 92 levées (-34%) ont été réalisées en 2024

Les auteurs veulent néanmoins croire au “retour en activité en France des investisseurs internationaux qui s’étaient mis en retrait depuis début 2022.” Les apporteurs de capitaux se montrent néanmoins sélectifs.

Assurtech, Finance embarquée, ESG et cybersécurité, “les investisseurs ont accordé une attention privilégiée cette année aux métiers BtB.”  Les fintechs du B2B captent 84% des levées. Une sélectivité justifiée par une “monétisation plus rapide et des perspectives de rentabilité à plus court terme” que dans le B2C.

33% des fonds pour les startups de l’assurance

Autre tendance observée : le rebond des startups de l’assurance. L’assurtech représente 33% des fonds levés à 440 millions d’euros. Pour le créneau du paiement, en revanche, le changement est “radical”. Ainsi, “nettement moins prisé”, il pèse moins de 25M€ de fonds levés.

Dans l’ensemble, le secteur de la fintech en France “montre des signes de maturité”, juge Mikaël Ptachek, le président de l’Observatoire. Des signes, mais des difficultés qui s’accroissent en parallèle. Procédures de sauvegarde, mises en redressement judiciaire et cessations d’activité ont progressé cette année encore.

Le baromètre recense en 2024 pas moins de 19 cas de défaillance concernant des sociétés cumulant 125 millions d’euros de fonds levés. Les auteurs nuancent néanmoins en rappelant que les défaillances atteignent le total de 100 depuis 2016 pour 500 millions d’euros de capitaux cumulés.

20% des défaillances des 9 dernières années sur un 1 an

“Cela ne représente à ce stade que 4% du total des fonds levés dans la Fintech, soit un montant très faible, et cela fait partie du risque de l’investissement dans l’innovation”, tempèrent-ils. Malgré tout, 2024 est bien marquée par une accélération.

L’année représente à elle seule 20% des défaillances (en nombre) et 30% en valeur. De même, si le total des capitaux levés augmente en 2024, le nombre d’opérations recule fortement sur un an (-34%). D’ailleurs, les chiffres de l’emploi traduisent la prudence.

“Sur l’année 2024, les effectifs de la Fintech en France s’établissent à environ 36.000 personnes. Suite à une forte progression en 2022 (+ 37%), l’augmentation du rythme des embauches a ralenti en 2023 (+ 11%) et conserve une dynamique similaire sur l’année 2024 avec une augmentation de 10%”.



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