Les Français passent 4 heures par jour devant les écrans

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Les Français sont accros aux écrans. Deux sur trois déclarent même ne pas pouvoir se passer de son smartphone plus d’une journée ! L’édition 2025 du Baromètre du numérique, réalisé à la demande de l’Arcep, de l’Arcom, du Conseil général de l’économie et de l’Agence nationale de la cohésion des territoires (ANCT) dresse un constat implacable de notre addiction au digital.

Cette enquête, menée auprès de 4 066 personnes représentatives de la population française de 12 ans et plus, révèle même un usage accrue par rapport à l’édition précédente. En moyenne, les Français passent environ 4 heures par jour devant leurs écrans, soit un quart du temps éveillé. Pour un personne sur quatre, l’exposition aux écrans dépasse même les 5 heures.

Si les plus jeunes ont – sans surprise – un usage plus intensif du numérique que le reste de la population, ils ont aussi davantage conscience de cette surexposition. 61 % des 18-24 ans passant plus de 3 heures par jour devant les écrans estiment ce temps excessif, contre 31 % des plus de 70 ans. Cette prise de conscience est salutaire alors que le gouvernement tente de réduire l’hyperconnexion des enfants.

96 % des ados ont un smartphone

L’écran numéro un reste, bien entendu, le mobile. En 2024, 91 % de la population est équipée d’un smartphone, soit une augmentation de quatre points en un an. L’adoption est presque universelle chez les jeunes (96 % des 12-17 ans) et les adultes de moins de 60 ans (98 % des 18-39 ans et 95 % des 40-59 ans).

Fait notable, les personnes âgées comblent progressivement leur retard avec une forte progression, soit dix points en un an chez les 60-69 ans (90 %) et hui points chez les 70 ans et plus (70 %).

Le taux d’équipement en ordinateur progresse lui aussi légèrement (89 %, + 2 points), de même que celui de la tablette (54 %, + 1 point). Les enceintes connectées trouvent enfin leur public, avec un tiers de la population équipée, soit un gain de 4 points en un an. Plus largement, 40% des Français possèdent au moins un objet connecté lié à la santé, la sécurité, la domotique ou l’électroménager.

Les disparités liées aux profils socio-démographiques tendent à se réduire. Si les foyers nombreux, les cadres et les jeunes restent les plus équipés, la proportion de non-diplômés possédant un smartphone a augmenté de 6 points en 2024 pour atteindre 63 %.

L’impact environnemental sous-estimé

Cette multiplication des usages numériques conduit à des abus. En moyenne, chaque foyer dispose d’environ dix équipements avec écran, dont deux restent inutilisés et pourraient être recyclés ou vendus. Si la durée de vie des smartphones s’allonge – plus d’un quart des répondants conservent leur mobile plus de 3 ans contre 16 % en 2020 -, l’achat de téléphones neufs demeure la norme. Seuls 22 % des smartphones sont achetés d’occasion ou reconditionnés.

De même, on observe une inflation des forfaits mobiles gonflés à la data. La part de détenteurs de forfaits de plus de 100 Go a doublé en quatre ans, passant de 15 à 32 %. « Or, les deux tiers des individus ne consomment quasiment jamais la totalité des volumes disponibles », note le baromètre.

Et si la consommation moyenne de données sur les réseaux mobiles (16,5 Go par mois et par carte SIM) continue sa progression, celle-ci est moins soutenue. La croissance dépasse 10 % en 2024, contre environ 25 % par an entre 2020 et 2023.

La généralisation de la fibre optique accompagne ce mouvement. En 2024, trois-quarts des personnes sondées disposant d’une connexion fixe à internet ont recours à un abonnement à la fibre ou au câble (+ 8 points en un an), alors que le cuivre (ADSL) était encore majoritaire en 2020. La proportion d’abonnés à la fibre dans les communes de moins de 20 000 habitants, qui atteint 69 % en 2024, se rapproche du taux d’abonnés à la fibre des grandes agglomérations.

Une vie numérique en dehors des réseaux sociaux

Que font les Français de tout ce temps passé devant les écrans ? Les réseaux sociaux accaparent leur attention et concernent 75 % des internautes, soit trois points de plus en un an. Leur consultation est généralement passive. 62 % des utilisateurs lisent les contenus publiés par d’autres tous les jours, mais seuls 29 % partagent ou commentent quotidiennement, et 19 % publient du contenu personnel. Surprise : les seniors publient plus de contenus que les adolescents.

Au-delà des médias sociaux, les usages se diversifient. 75 % des Français vont sur internet pour rechercher des itinéraires, 67 % pour prendre un rendez-vous médical, 31 % y défendre des causes sous forme de pétition, et 29 % chercher un logement ou un emploi. Les démarches administratives en ligne se généralisent. Elles concernent 73 % des Français (+ 2 points), avec une hausse notable chez les plus de 70 ans (+ 7 points ).

Après un recul en 2023, les achats en ligne de biens non alimentaires progressent à nouveau en 2024 et concernent 77 % de la population (+ 4 points). L’habillement reste la catégorie la plus achetée en ligne (56% des Français), devant les livres ou la musique (40%). La seconde main connaît un succès important : 53 % des Français ont réalisé au moins un achat ou une vente sur des sites spécialisés, de type Le Bon Coin ou Vinted, au cours l’année écoulée.

Le recours à l’IA progresse, la méfiance persiste

Phénomène ChatGPT oblige, le recours à l’intelligence artificielle progresse fortement. 33 % des Français ont utilisé des outils d’IA en 2024, contre 20 % un an plus tôt. Les usages dans la vie privée dominent (26 %, +10 points en un an) et dépassent légèrement ceux liés à la vie professionnelle (22 %, également +10 points).

En dépit de cette adoption, la méfiance à l’égard de l’IA reste majoritaire au sein de la population (56 %). Les principales craintes concernent la destruction d’emplois (62 %), ses impacts négatifs sur la création artistique (53 %), l’environnement (48 %), l’éducation et la formation (47 %). Cette défiance recule avec l’usage : seules 26 % des personnes ayant déjà utilisé l’IA s’en méfient, contre 71 % de celles n’en ayant jamais fait l’expérience.

La fracture numérique se réduit

Est-ce que cette hyperconnexion est jugée positivement ? Globalement, deux tiers des Français estiment que le numérique facilite leur vie quotidienne (+ 4 points). Cependant, cette proportion s’inverse pour les non-diplômés. Près de 60 % d’entre eux considèrent que le numérique complique ou n’a pas d’effet sur leur quotidien.

Malgré l’usage massif du numérique, près de deux tiers des individus ressentent des craintes à son utilisation. Les principales préoccupations portent sur l’utilisation inappropriée des données personnelles (28 %), suivie des risques d’arnaque, d’escroquerie ou de harcèlement en ligne (19 %).

La fracture numérique tend à se réduire. La proportion de la population rencontrant des freins à une utilisation complète des outils numériques baisse significativement, passant de 48 % en 2022 à 36 % en 2024. 20 % des Français ont le sentiment de ne pas maîtriser suffisamment les outils informatiques. Près d’un sur deux (44 %) déclare rencontrer des difficultés pour effectuer des démarches administratives en ligne.

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