Cela fait des années que les climatologues alertent des dangers et effets du réchauffement climatique. Cette année, on a pu voir la multiplication d’un phénomène jusqu’ici peu observé en France : de la neige rouge sur certains glaciers.
C’est dans les Alpes que l’on a constaté une augmentation de ce phénomène baptisé « neige rouge« , » sang des glaciers » ou encore « neige melon« . Ce phénomène amène la neige des glacier à se teinter de rouge, et contrairement à ce que l’on peut penser, il ne s’agit pas de particules de poussières se déposant à la surface de la glace, mais de la conjugaison d’un phénomène météo et biologique.
Car le rouge provient en réalité du développement d’algues microscopiques. Il s’agit de Chlamydomonas nivalis ainsi que d‘Ancylonema nordenskioeldii, deux algues qui apprécient les températures glaciales et qui sont remplies de caroténoïde qui leur donne cette couleur rouge.
Ces algues sont présentes sur les glaciers tout au long de l’année. Néanmoins, l’hiver correspond habituellement à sa période de repos et elle n’est en théorie pas visible. C’est lorsque le printemps arrive que les algues se déplacent avec l’eau des glaciers. Reste que leur pigment rouge s’active généralement pour protéger l’algue de la brûlure des rayons UV du soleil.
Le réchauffement climatique entraine un dérèglement des saisons et des températures, qui d’une part fait fondre la glace en surface qui recouvre les algues, mais les réactive également, puis les UV entrainent l’activation de caroténoïde. L’algue trouve alors un environnement propice à son développement et elle se propage…
En quoi c’est une mauvaise nouvelle ?
On pourrait se dire que, finalement, la situation ne fait que déranger l’algue en question… Néanmoins, en proliférant l’algue occupe une place importante à la surface des glaciers. Qui plus est, sa couleur rouge tend à réduire l’albédo des glaciers, soit la capacité de la neige à réfléchir le soleil, ce qui augmente la température en surface et donc la fonte de ces derniers. On assiste donc à un phénomène pervers qui accélère de façon exponentielle la fonte des glaciers, permettant à l’algue de se propager encore plus et à accélérer encore un peu la fonte…