Il n’est pas toujours simple de passer d’une plateforme à l’autre. Les habitudes ont la vie dure, mais certains changements technologiques majeurs peuvent nous faire basculer. C’est exactement ce qu’il s’est passé lors de la sortie des puces « M » sur ordinateurs portables Apple, dont le dernier représentant est le MacBook Air 15 pouces. De la puissance en passant par l’autonomie, l’absence de ventilateur sur certains modèles et un niveau de chauffe parfaitement maitrisé, les ordinateurs d’Apple ont frappé très fort ces dernières années.
Les fabricants de PC sous Windows ont mis du temps à répondre, mais semblent désormais avoir trouvé la bonne formule grâce aux puces Snapdragon X « Plus » et « Elite » de Qualcomm sous architecture ARM. Elles promettent des performances équivalentes à celles de la marque à la pomme et sont dorénavant disponibles sur les machines de nombreuses marques. Nous nous sommes intéressés à l’un des plus emblématiques de cette « nouvelle ère » : le Surface Laptop 7 de Microsoft. Une machine qui est également le fer de lance des « Copilot+ PCs », cette nouvelle gamme de PC améliorés par l’IA.
Voici notre test du Surface Laptop 7 qui, nous l’espérons, vous permettra de vous faire un avis éclairé sur les forces et les faiblesses de cette machine que l’on peut qualifier de « MacBook sous Windows ».
Prix et disponibilité du Microsoft Surface Laptop 7
Le Surface Laptop 7 est proposé en deux tailles : 13,8 pouces et 15 pouces. Le plus grand modèle est d’office (sans mauvais jeu de mots) proposé avec le Snapdragon X Elite, composé de 12 cœurs. La version 13,8 pouces peut aussi être configurée avec une version moins musclée de 10 cœurs, le Snapdragon X Plus.
La configuration la plus basse est équipée de 16 Go de RAM et d’un SSD de 256 Go pour 1199 €. Le plus grand modèle avec tous les curseurs au maximum peut quant à lui monter à 32 Go de RAM et 1 To de SSD, pour la modique somme de 2349 €. Le modèle 13,8 pouces est disponible en quatre coloris : saphir (notre version de test), dune, platine et noir. Le 15 pouces n’est disponible que dans ces deux dernières couleurs.
Un design impeccable
Tout de métal vêtu (alliage d’aluminium), le Surface Laptop de 7ᵉ génération a une qualité de fabrication irréprochable et un châssis aussi solide que bien conçu. Le coloris bleu (Saphir) que nous avons testé se démarque clairement de ce que propose la concurrence. Il ne marque pas non plus les traces de doigt, ce qui est une excellente nouvelle pour les plus soigneux d’entre nous. La charnière semble robuste et permet un niveau d’inclinaison importante, jusqu’à 135 degrés. N’espérez cependant pas la souplesse d’un Lenovo Yoga.
Le modèle 13,8 pouces que nous avons testé pèse 1,33 kg. Cette version du Surface Laptop 7 est donc plus légère qu’un MacBook Pro 14 (1,62 kg), mais plus lourde qu’un MacBook Air 13 (1,24 kg). Le PC de Microsoft n’est pas non plus le plus fin, avec jusqu’à 17,5 mm d’épaisseur à l’arrière. Il est ainsi légèrement plus encombrant qu’un MacBook Air 13. Le bloc d’alimentation de 29W fourni dans la boîte fait quant à lui 213 g.
Réparabilité et garantie
Cette fois, Microsoft a fait un effort sur la réparabilité de son ordinateur portable. En effet, la partie inférieure du châssis est désormais vissée et non collée, ce qui permet d’accéder facilement aux entrailles de la bête. Après avoir enlevé les pieds en caoutchouc, les quatre vis se retirent pour donner accès au ventilateur, à la batterie et au SSD M.2 que l’on peut remplacer. Le Wi-Fi et la RAM sont en revanche soudés.
Microsoft garantit son produit pendant un an contre les pannes mécaniques. La garantie légale de conformité de deux ans reste évidemment applicable. Vous pouvez par ailleurs souscrire à une offre « Microsoft Complete » pour une protection supplémentaire, notamment contre les dommages accidentels.
Clavier et pavé tactile
Le clavier est excellent, avec une bonne course, sans pour autant être bruyant. Le rétroéclairage blanc est réglable sur trois niveaux, mais ne peut pas être activé automatiquement. La touche « Copilot », sur laquelle nous reviendrons, se trouve juste à côté des touches fléchées. Nous aurions apprécié retrouver une touche avec un lecteur d’empreinte digitale, ce n’est malheureusement pas le cas.
Le large pavé tactile haptique de 12 × 8 cm est très confortable et agréable à utiliser, même si nous avons toujours une légère préférence pour celui des MacBook qui propose en plus un retour de clic sur l’ensemble de la surface.
Connectique et connectivité sans fil
Le tour des différents ports est assez rapide. Sur le côté droit de l’appareil, on retrouve un connecteur mini-jack 3,5 mm, un port USB-A 3.2 Gen 1 (5 Gb/s) et deux ports USB-C 4.0 (40 Gb/s, mode DisplayPort Alt Mode). Ces derniers sont également compatibles Power Delivery pour pouvoir recharger l’appareil.
Cela n’a cependant pas empêché Microsoft de conserver son Surface Connect sur la tranche gauche. Nous aurions préféré un troisième USB-C ou un HDMI, le connecteur propriétaire de Microsoft a au moins le mérite de libérer les autres ports.
Pour ce qui est de la connectivité, la puce Snapdragon sous architecture ARM est équipée du module Wi-Fi FastConnect 7800 qui prend en charge le Wi-Fi 7 et le Bluetooth 5.4.
La webcam…
La webcam 1080p offre un bon rendu des couleurs, mais une précision variable. En intérieur, le bruit numérique reste assez visible, y compris avec plusieurs sources lumineuses. Le capteur infrarouge permet la reconnaissance faciale, ce qui est toujours appréciable, ainsi que la connexion via Windows Hello.
Un écran IPS parfaitement calibré
Contrairement à la Surface Pro, le Surface Laptop ne profite pas d’une dalle OLED, mais IPS LCD. Le format 3:2 est particulièrement confortable pour un usage professionnel, avec plus de hauteur pour afficher les pages web et les documents textes. En usage multimédia, cela se traduit évidemment par des bandes noires un peu plus larges que celles que l’on peut retrouver sur un écran 16:9. La définition de 2 304 x 1 536 pixels offre à l’écran de 13,8 pouces une très bonne densité de pixels. Pour ne rien gâcher, l’écran supporte un taux de rafraichissement de 120 Hz.
La luminosité moyenne mesurée par notre 01Lab est de 554 cd/m2, soit à peu près la même chose que le MacBook Pro 14 M3 Max de 2023. Nous sommes en revanche bien loin de ce qu’offre l’Asus ROG Zephyrus M16 et son écran miniLED. La luminosité du Surface Laptop 7 est cependant très homogène et suffisamment élevée pour pouvoir être utilisée en extérieur sans trop de difficulté. L’écran étant assez brillant, n’espérez pas non plus l’utiliser au bord de la plage.
Sans atteindre les sommets de profondeur de l’OLED, la contraste la dalle IPS du Surface Laptop de 7e génération offre un contraste de 1386:1. Un résultat dans la moyenne. La fidélité des couleurs est en revanche excellente, avec une colorimétrie très bien réglée par défaut. Nous avons mesuré un delta E 2000 de seulement 0,76.
Logiciel : Copilot+ a encore tout à prouver
Derrière l’appellation « Copilot+ » se cachent des fonctionnalités, intégrées à Windows, qui ont la particularité d’être dopées à l’intelligence artificielle. C’est une des spécificités des nouveaux « Copilot+ PCs » qui profitent du NPU présent sur les puces Snapdragon X de Qualcomm.
Concrètement, cela se traduit par quelques fonctionnalités un peu gadget. Au-delà de la touche Copilot sur le clavier qui lance l’assistant de Microsoft, vous pouvez utiliser « Cocreator » sur Paint qui permet de créer des images à partir d’un dessin à main levée ou d’un prompt. On le teste une fois ou deux pour épater la galerie et l’on ne revient généralement plus dessus.
On peut dire la même chose de la création de sous-titres en direct lors d’une conversation en visio ou de la création de filtres IA pour la webcam. Comme nous le soulignons dans notre test de l’Asus Vivobook S15, on se demande à quel moment intervient le NPU de la puce. En effet, les fonctionnalités précitées nécessitent une connexion à internet, pour un traitement dans le cloud…
Performances : entre fluidité et déceptions
Notre PC de test est équipé du Snapdragon X Elite (X1E80100) composé de 12 cœurs, avec une fréquence maximale de 3,4 GHz. Le tout, sous architecture ARM, est accompagné d’un GPU Adreno, de 16 Go de RAM LPDDR5X et de 512 Go de RAM. Une configuration largement suffisante pour faire tourner Windows de manière parfaitement fluide.
Côté compatibilité logicielle, vous pourriez rencontrer quelques problèmes avec des périphériques plus anciens qui nécessitent leurs propres pilotes, comme les imprimantes, scanners, etc. Pour ce qui est des applications, Windows compte sur « Prism », son traducteur capable de transformer des apps X86 afin qu’elles tournent sur ARM.
Le tout se fait de manière très fluide et nous n’avons rencontré que très peu de problèmes de compatibilité lors de notre test. Cela ne veut pas dire qu’ils n’existent pas, mais Microsoft et Qualcomm ont frappé fort pour assurer une compatibilité avec une grande partie des milliers d’applications qui tournent sur Windows.
Sur Geekbench 6, la puce ARM de Qualcomm tient tête à la puce M3 d’Apple, en Single-Core comme en Multi-Core, mais reste un cran en dessous d’un M2 Pro et loin derrière un M3 Max. On note cependant que Microsoft a joué la carte du silence plutôt que de la puissance dans la mesure où le Surface Laptop 7 fait moins bien dans les benchmarks que l’Asus Vivobook S15 qui propose une configuration équivalente.
Un stockage SSD en retrait
La vitesse en lecture et en écriture du stockage SSD 512 Go en PCIe 4.0 est assez décevante. Rien de problématique au quotidien, mais sur notre logiciel de test AJA, nous avons mesuré seulement 1835 Mb/s en écriture et 1876 Mb/s en lecture avec un fichier vidéo en 1080p. C’est un des plus mauvais scores enregistrés ses derniers mois par notre outil parmi nos différents tests de PC sous Windows et macOS.
Un PC qui n’est pas taillé pour le jeu
Enfin, la partie GPU, avec l’Adreno Adreno X1-85 dans sa version la plus lente à 1,2 GHz, est clairement le parent pauvre du SoC Snapdragon X Elite. S’il se montre parfaitement à l’aise dans la lecture de fichiers vidéos volumineux, le Surface Laptop 7 ne s’adresse vraiment pas aux gamers. Bien que les performances sont stables lorsque l’ordinateur est branché et débranché, n’espérez pas pour autant jouer dans des conditions confortables.
Ainsi, Rise of the Tomb Raider tourne à 27,55 i/s en 1080p et The Division à seulement 22,7 i/s dans les mêmes conditions. Vous obtiendrez évidemment de meilleurs résultats en faisant plus de concessions sur la qualité graphique et/ou la définition, mais cela vous donne déjà un bon aperçu des performances à attendre. Là encore, le Vivobook S15 d’Asus s’en sort un peu mieux sur ce point.
Bruit et chauffe : du très bon
La contrepartie de ses performances quelque peu décevantes est que le Surface Laptop utilise peu ses ventilateurs et que le PC ne fait presque pas bruit. Un confort appréciable pour les professionnels qui passent beaucoup de temps devant leur ordinateur, sans forcément avoir un casque à réduction de bruit sur les oreilles.
Ainsi, notre 01Lab a mesuré un bruit de fonctionnement de seulement 30 dB au repos et de 34 dB lorsqu’il est poussé dans ses retranchements. La chauffe reste également maitrisée, avec une température maximum mesurée à 44,7°C.
Autonomie : un nouveau champion sous Windows
Une à deux journées d’autonomie complète selon vos usages, voilà à quoi vous pouvez vous attendre avec le Surface Laptop 7. Une prouesse qui était jusqu’à présent presque impossible à attendre sur un PC Windows avec une architecture non ARM. Les utilisateurs de l’OS de Microsoft n’ont enfin plus à envier les MacBook sur ce point. Cela permet en vrai confort de travail en déplacement, et une vraie sérénité lorsque vous êtes loin de votre chargeur.
Techniquement parlant, le Surface Laptop 7 a tenu la distance pendant 17h19 minutes lors de notre test d’autonomie polyvalente. C’est 45 minutes de plus que l’Asus Vivobook S15, mais presque cinq heures de moins que le champion en titre, le MacBook Pro 16 pouces M2 Pro de 2023.
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