En 2022, la crise énergétique latente mais accélérée par le conflit en Ukraine et l’indisponibilité des réacteurs nucléaires du fait de la surveilllance du problème de corrosion sous contrainte sur les installations d’urgence de certaines centrales ont fait flamber les prix de l’énergie et notamment celui de l’électricité.
L’activité industrielle s’en est trouvée ralentie et de nombreux petits commerces ont subi une forte pression financière avec l’explosion de la facture d’électricité, certains n’y survivant pas.
Les particuliers ont été un peu moins touchés du fait de l’instauration d’un bouclier tarifaire qui a limité temporairement la hausse des prix afin d’éviter un doublement de la facture.
Néanmoins, la moindre disponibilité des réacteurs nucléaires a obligé la France à se préparer à un scénario envisageant de coupures d’électricité ponctuelles pour préserver le réseau de distribution et éviter un black-out total.
La météo très clémente mais aussi les efforts de sobriété énergétique, dans les entreprises comme chez les particuliers, ont permis d’éviter ces situations extrêmes.
Nouvelles fissures de fatigue thermique
EDF, qui a lancé un grand programme de réparation des soudures défectueuses tout au long de 2022, pensait être globalement sortie d’affaire en ce début 2023 mais de nouveaux rapports d’incidents ont révélé l’existence de nouvelles fissures sur certaines installations (les réacteurs Penly 1 et 2 et Cattenom 3).
Ces dernières sont plutôt liées cette fois à un problème de fatigue thermique et certains des problèmes sont liés au réalignement initial des tuyauteries qui a pu forcer sur les tuyaux et les fragiliser dans le temps.
Ces nouveaux dégâts constatés vont imposer l’arrêt des réacteurs concernés pour faire les réparations tandis que les autres centrales vont devoir faire l’objet d’inspections complémentaires.
Autrement dit, la production d’électricité d’origine nucléaire risque de nouveau d’être affaiblie par ces nouveaux chantiers. Pour le journal Le Parisien, ce contexte pourrait conduire à une situation similaire à fin 2021 et 2022 avec une nouvelle flambée des prix de l’électricité.
Nouvelle flambée des prix de l’électricité ?
Dès l’annonce de l’existence de nouvelles fissures, les prix de gros ont connu une poussée de fièvre de 9%. La peur de manquer d’énergie pourrait en effet pousser de nouveaux industriels et fournisseurs à acheter très cher l’électricité, jusqu’à des comportements irrationnels.
Pour le moment, EDF poursuit son programme d’arrêt des réacteurs pour le contrôle des soudures sans le modifier et n’a pas modifié sa prévision de production d’électricité.
L’entreprise est déjà fortement endettée avec la problématique de corrosion sous contraintes et se plaçait jusqu’à présent sur une relance de la production d’électricité cette année, après une année 2022 particulièrement faible.
Ces nouvelles difficultés pourraient modifier négativement la perspective, alors que d’autres soucis, comme la sécheresse qui va affecter la production hydroélectrique, pourraient encore fragiliser un peu plus les capacités de production électrique.