Autoroute A79, dans l’Allier. Les véhicules circulent sans ralentir aux barrières de péage. Et pour cause : il n’y en a pas. L’A79 est payante, mais les conducteurs sont identifiés par leur plaque d’immatriculation et règlent la note en ligne, avant ou après le trajet. Une première en France, inaugurée en novembre 2022, et pilotée par BNP Paribas pour la partie paiement.
Voilà, encore, un nouvel usage de la carte bancaire, moyen de paiement préféré des Français – ils l’ont utilisée en 2020 pour 61 % de leurs règlements scripturaux (les paiements sans espèces), d’après l’Observatoire de la sécurité des moyens de paiement.
Et « d’autres vont continuer à se développer », anticipe Nicolas Miart, directeur de l’activité de conseil du spécialiste des paiements Galitt. Il y a, bien sûr, le paiement mobile, possible depuis 2016 en France mais qui tarde à décoller. Le principe : vous « embarquez » votre carte bancaire dans votre smartphone et n’avez plus besoin de la sortir pour payer, approcher son téléphone du terminal de paiement suffit.
Selon la Banque de France, le paiement sans contact par mobile est certes resté « limité à 3 % des opérations en magasin » en 2021 mais a « vu ses flux tripler [par rapport à 2020], laissant présager une forte hausse » à l’avenir. Selon les estimations du groupe BPCE (baromètre Digital & Payments de janvier 2023), le nombre de transactions par ce biais aurait été multiplié par 2,3 en 2022 sur un an.
QR code pour l’addition
« Dans cinq ou dix ans, il sera courant de régler ses achats en magasin par carte sans contact, non pas à la caisse mais directement auprès d’un vendeur équipé d’un smartphone ou d’une tablette », indique encore M. Miart. Plus besoin de faire la queue aux caisses… « Pour les montants supérieurs à 50 euros, on tapera son code sur le smartphone ou la tablette du vendeur », précise Loÿs Moulin, directeur du développement du groupement des cartes bancaires CB, qui anticipe un développement de cet usage dans les festivals, chez les artisans en mobilité, mais aussi dans la distribution classique. Le groupe Idkids (marques Catimini, Okaïdi, etc.) va d’ailleurs tester ces caisses mobiles dans les mois à venir.
Dans certains cas, on peut aussi, déjà, utiliser son smartphone pour scanner ses achats puis les régler. L’application de paiement Lyf propose ainsi le « Scan & Go » depuis 2020 dans près de trois cents magasins (Brico Dépôt, Carrefour Market, La Grande Epicerie, TotalEnergies, etc.). « L’appli génère une preuve d’achat, que le client peut présenter au vigile à la sortie du magasin », signale Christophe Dolique, président de Lyf.
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