Les opérateurs européens montrent les dents pour contrer l’offens …

Les opérateurs européens montrent les dents pour contrer l’offens ...



Starlink ne veut pas se contenter de proposer un accès à internet à haut débit par satellite un peu partout sur le planète, sur terre, en montage ou au milieu de l’océan. La filiale de SpaceX, propriété d’Elon Musk, entend également concurrencer les opérateurs télécoms sur le terrain de la téléphonie mobile. Il y a un an, elle dévoilait un nouveau service, baptisé « Starlink Direct to Cell » permettant d’envoyer, dans un premier temps, des SMS, puis, à partir de 2025, de passer des appels téléphoniques et de naviguer sur internet depuis un smartphone lambda.

Connaissant le volontarisme d’Elon Musk, cette annonce avait de quoi faire trembler les acteurs historiques de la téléphonie mobile. Fin septembre, sept opérateurs européens, dont Orange, Telefónica et Vodafone, prenaient la plume pour s’adresser à la FCC, le gendarme américain du secteur des télécoms. Ils se disent préoccupés par l’éventuel le feu vert qui pourrait être accordée à SpaceX via un assouplissement de la régulation.

La téléphonie mobile par satellite, telle qu’envisagée par SpaceX, fausserait la concurrence, les opérateurs mobiles terrestres ayant chèrement acquis leurs fréquences pour émettre. Par ailleurs, elle pourrait créer des interférences à même de perturber leurs réseaux.

« Tout assouplissement qui dégraderait l’utilité du spectre que les opérateurs mobiles ont obtenu sous licence de leurs autorités nationales respectives, et qui porterait atteinte à la qualité du service et augmenterait les coûts de déploiement, constituerait un motif juridique de demande de dommages et intérêts », menacent les signataires.

AST SpaceMobile en embuscade

Les opérateurs européens reprennent les arguments déjà avancés par leurs homologues américains. Cet été, AT&T et Verizon demandaient à la FCC de rejeter la demande de Starlink. Juges et parties, ces derniers ont annoncé leur intention de lancer un service bêta de connectivité par satellite de type « sat-to-phone » en s’associant au fabricant de satellites AST SpaceMobile.

Mi-septembre, AST SpaceMobile lançait un réseau de cinq satellites en orbite terrestre. Concurrent de Starlink, ce réseau, baptisé BlueBird, vise à fournir la même qualité de voix et de données aux smartphones du marché que les communications radio. Le retard avec SpaceX sera toutefois difficile à combler. La constellation Starlink comprendrait près de 6 000 satellites opérationnels et quelque 12 000 satellites à terme.

Dans son offensive dans la téléphonie mobile, SpaceX s’est associé avec le principal concurrent d’AT&T et Verizon, T-Mobile US. Les deux sociétés entend lancer une offre commerciale au plus tôt. Et Elon Musk n’entend pas différer plus longtemps ce lancement. Dans un document déposé auprès de la FCC, SpaceX a accusé les opérateurs signataires d’intimidation en faisant pression sur la FCC pour qu’elle résiste à la tentation d’assouplir les mesures de protection qui protègent actuellement les réseaux mobiles traditionnels.

« Apparemment non content de nuire à la concurrence aux États-Unis, AST SpaceMobile mène maintenant sa campagne de désinformation à l’étranger en recrutant ses investisseurs et partenaires européens pour répéter ses arguments et nuire à la concurrence sur un autre continent », peut-on lire sur ce document obtenu par le site Telecoms.com.

Opération com d’Elon Musk

Pour faire pencher la FCC de son côté, Elon Musk multiplie les attentions. Pour amadouer le régulateur, il promet un accès universel et gratuit aux appels d’urgence. Dans un tweet, SpaceX et T-Mobile annonçaient, le 6 octobre, avoir reçu une autorisation temporaire spéciale de la FCC pour fournir une couverture mobile aux personnes touchées par l’ouragan Hélène. Les satellites de Starlink ont diffusé des alertes d’urgence sur les smartphone et la fonction SMS a été activée.

Selon Telecoms.com, l’enjeu pour SpaceX est clé. Pour rentabiliser l’investissement massif consenti dans la fabrication et le déploiement de satellites, la société d’Elon Musk se doit de monétiser ses services au-delà de l’accès à haut débit dans les zones blanches.

Pour cela, SpaceX se devra de nouer des partenariats avec d’autres opérateurs que T-Mobile. Vu la passe d’armes actuelle, ce n’est pas gagné.

Visuel généré par IA, Microsoft Designer



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