Les plus gros flops dans la tech en 2025

Les plus gros flops dans la tech en 2025


L’heure des bilans ne sonne pas toujours celle des félicitations. À l’approche de 2026, un rapide regard en arrière permet de réaliser que, même dans une industrie ou les plannings sont millimétrés, tout ne se passe pas toujours comme prévu. La tech a aussi ses ratés, et chaque année les fêtes sont l’occasion de se les remémorer. Tentatives ratées, produits pas aboutis, pannes ou choix politiques désastreux… 2025 ne manque pas d’exemples qui pourraient avoir des conséquences bien au delà du 31 décembre. Voici les flops de l’année selon la rédaction de 01net.com.

Des smartphones ultra-fins mais pas ultra-convaincants

L’iPhone Air à gauche, le Samsung Galaxy S25 Edge à droite. – © 01net

En 2025, certains constructeurs ont fait le pari des smartphones ultra-fins, comme le Galaxy S25 Edge, l’iPhone Air ou encore le Motorola Edge 70. Sur le papier, l’idée était séduisante : des téléphones beaucoup plus fins que les autres, faciles à manipuler, très légers, et qui se font oublier dans la poche. Mais cela a vite été la douche froide une fois les produits passés au crible des tests, dont ceux de notre 01lab. L’autonomie s’est révélée insuffisante, la partie photo était souvent rabotée, et certains appareils chauffaient un peu trop. Le tout a un tarif relativement salé. Autant de limites qui semblent avoir refroidi vos ardeurs.

Il n’en fallait pas plus pour que cette mode s’essouffle aussi vite qu’elle a commencé. Les ventes n’ont jamais décollé, et les constructeurs chinois semblent également avoir mis de côté leurs projets de smartphones ultra-fins, jugeant que le rapport entre finesse, autonomie et qualité photo n’était pas satisfaisant pour les utilisateurs.

Les prix de la RAM et du stockage explosent

Modules Ram Ddr5
© Andrey Matveev (Unsplash)

2025 aura également été marqué par une forte augmentation des prix de la RAM et du stockage, qui aura des conséquences très importantes sur tous les produits high-tech. Une flambée qui concerne aussi bien les PC que les smartphones et les tablettes. Le principal responsable de cette flambée est l’intelligence artificielle, gros consommateur de mémoire flash NAND. La demande est telle que les prix ont déjà grimpé de 50 à 75 % chez certains fournisseurs. Le prix de la RAM a suivi le mouvement, augmentant d’environ 30 %. Cette situation est d’autant plus ironique que les fondeurs de puces comme Nvidia affichent une santé financière insolente. Néanmoins, ces bénéfices proviennent de la concentration des efforts de production sur la mémoire haut de gamme (DDR5 ou HBM) destinée aux serveurs IA, reléguant la mémoire bon marché pour le grand public au second plan et provoquant ainsi des pénuries.

L’onde de choc devrait continuer de toucher les consommateurs en 2026. Les analystes prévoient que la facture de nos produits tech grimpera, même si les fabricants tentent de limiter la casse. Cette hausse sera particulièrement sensible sur les smartphones et les ordinateurs portables. Une autre conséquence sera la réduction probable des capacités de stockage par défaut dans les nouveaux appareils. Face au coût exorbitant de la mémoire, les fabricants seront également incités à vendre des produits aussi chers, mais avec moins de stockage intégré. Concrètement, cela pourrait se traduire par des smartphones avec 128 Go de stockage au lieu de 256 Go. Une tendance déjà observée sur d’autres produits, comme la PS5 de Sony par exemple.

Le Bitcoin finit l’année dans le rouge

Porté par le retour de Donald Trump à la Maison Blanche, le Bitcoin a commencé l’année sous les chapeaux de roues. La reine des cryptomonnaies s’est même hissée au-dessus des 125 000 dollars, signant un nouveau record historique. Malheureusement, le cours du Bitcoin s’est ensuite mis à dévisser.

Cours Bitcoin 90k
© 01net avec Perplexity

Le marché crypto a traversé plusieurs phases de baisse brutale dans le courant de l’automne. Le Bitcoin finit ainsi l’année loin de son record historique. La cryptomonnaie évolue même sous les 90 000 dollars, augurant un nouveau marché baissier pour l’année prochaine. De l’avis général, il faut s’attendre à ce que le Bitcoin s’affiche dans le rouge pendant une longue période.

ChatControl : vers un contrôle de nos conversations en ligne ?

On croyait le sujet enterré pour de bon en 2025 : que nenni. Après trois ans de va-et-vient, les 27 pays de l’Union européenne (UE) ont finalement adopté fin novembre une position commune sur l’épineux projet de règlement contre les abus sexuels sur les mineurs en ligne (CSAM). Le texte avait déclenché un tollé au sein de la société civile et des organisations de défense des droits numériques, en raison d’une disposition appelée « ChatControl » ou contrôle des conversations par ses opposants. 

Elle aurait contraint les messageries chiffrées comme Telegram, Signal ou WhatApp, à détecter les contenus pédopornographiques. Si l’obligation controversée de détection a finalement été supprimée, faute de consensus, en raison de ses implications pour la vie privée, les défenseurs des droits n’ont pas encore crié victoire. 

À lire aussi : Pourra-t-on encore avoir des conversations privées, si la loi impose des « portes dérobées » à WhatsApp, Telegram ou Signal ? 

Concrètement, il n’y aurait plus d’obligation de détection, mais les plateformes technologiques pourraient la mettre en œuvre de manière volontaire : un danger pour notre vie privée, estiment-ils. Les organisations espèrent supprimer la disposition pendant le trilogue, la phase où les trois colégislateurs de l’UE se mettent d’accord sur le même texte. 

Pour Shein : 2025, année maudite ?

La plateforme de l’ultra-fast fashion chinoise a passé des derniers mois difficiles. Sommée pendant des années de respecter les lois européennes relatives à la sécurité, au droit du travail, à l’environnement, ou à la propriété intellectuelle, la société a d’abord fait l’objet d’un bad buzz lors de l’ouverture de sa première boutique permanente en France au BHV de Paris. 

Shein Logo App
© appshunter.io (Unsplash)

Ensuite est arrivée l’affaire de trop : des poupées pornographiques et des armes ont été trouvées sur le site, de quoi déclencher l’ire du gouvernement français qui a dégoupillé une série d’initiatives inédites : demande de blocage sous 48 heures de tout le site, demande de suspension, recours à l’Arcom pour vérifier la bonne application d’un jugement, qui n’a pas encore été rendu (le jugement prévu le vendredi 19 décembre a été reporté). Une taxe de trois euros s’ajoutera à ses colis, à compter de juillet 2026. Cette année, le groupe a déjà dû faire un chèque de 191 millions d’euros, notamment pour des promotions jugées trompeuses. 

La fin compliquée de Windows 10 et les problèmes du programme ESU

2025 aura décidément été une année assez éprouvante pour Microsoft. Car parmi tous les dossiers à traiter, la firme de Redmond en a eu un particulièrement difficile à gérer : celui de la fin de Windows 10. Mais Microsoft, qui avait pourtant prévenu de longs mois en arrière de la fin du support de son système d’exploitation le plus apprécié des utilisateurs plusieurs mois à l’avance, a dû se rendre à l’évidence. L’arrêt des mises à jour de Windows 10 allait être plus compliqué que prévu.

Pour donner un peu de temps aux usagers, la firme de Redmond a alors eu une très bonne idée. Microsoft a choisi de décliner son programme de mises à jour étendues, en principe réservé aux seules entreprises, dans une version destinée au grand public. Le programme ESU, pour Extended Security Update, devait permettre aux utilisateurs de Windows 10 d’accéder à une année de mises à jour gratuites supplémentaires. Un sursis a priori suffisant pour une transition en douceur vers Windows 11.

Microsoft ne pouvait pas, comme elle en a maintenant l’habitude, faire les choses simplement. La firme de Redmond, un peu trop gourmande en données personnelles, a donc eu la brillante idée d’imposer certaines conditions pour accéder au programme ESU. L’entreprise voulait obliger les utilisateurs à sauvegarder leurs données sur OneDrive, ou à échanger des points Microsoft Rewards pour obtenir l’accès gratuit à ces mises à jour.

Mais, c’était sans compter sur la réglementation européenne. Microsoft a finalement dû abandonner cette mauvaise idée, ou plutôt réduire ses ambitions. Pour accéder au programme des mises à jour étendues, les utilisateurs n’auront finalement eu qu’à connecter leur compte Microsoft à Windows 10, afin que la licence ESU soit associée avec leur compte.

Et comme si tout cela n’avait pas déjà été assez compliqué, il a fallu que Microsoft en rajoute une couche. Certains diront que cela fait partie de la tradition (ou du folklore) de Microsoft. Le programme ESU, qui devait ouvrir à l’origine en septembre, a mis du temps, beaucoup de temps à arriver. Microsoft nous avait finalement confirmé que son programme de mises à jour étendues serait déployé « courant octobre ». Ceci étant, à quatre jours de la fin du support de Windows 10, trop peu d’utilisateurs n’y avaient encore accès.

Microsoft a finalement attendu le jour J, et le dernier patch Tuesday de Windows 10, pour ouvrir officiellement les vannes de son programme de mises à jour étendues. Enfin ça, c’est ce que l’on croyait. Car sur les forums, et dans les commentaires postés ici même par des lecteurs de 01net.com, de nombreuses voix se sont élevées pour se plaindre qu’elles n’arrivaient pas à accéder au progamme ESU.

Du côté de Microsoft, que nous avions contacté à l’époque, il n’y avait visiblement rien à signaler. Pourtant fin octobre, de nombreux utilisateurs de Windows 10 continuaient d’utiliser leur PC alors même que celui-ci ne recevait plus aucune mise à jour, faute de pouvoir rejoindre le programme ESU. Il aura finalement fallu attendre le Patch Tuesday du mois de novembre pour que Microsoft confirme qu’un vilain bug empêchait certains utilisateurs de s’y inscrire.

Imposer une vérification d’âge aux sites porno : la fausse bonne idée ?

Interdit Aux Moins De 18 Ans Mineurs
© 01net.com.

C’était une mesure inédite destinée à protéger les mineurs : contraindre les sites pornographiques à vérifier l’âge de leurs visiteurs, pour barrer la route aux moins de 18 ans. La mesure, prévue par la loi SREN (2024), s’applique désormais à 17 plateformes accessibles dans l’Hexagone. Problème : les mineurs ont déjà trouvé des moyens de contourner la mesure.

Certains ont opté pour des VPN, pour modifier leurs positions géographiques, et accéder aux sites X sans avoir à montrer patte blanche. D’autres se sont tournés vers d’autres sites qui ne sont pas (encore) soumis à cette obligation de vérification, ou sur des réseaux sociaux comme Telegram ou X. Nos confrères de Next ont d’ailleurs montré qu’il était facile de contourner la mesure, via quelques clics.

Selon une étude de Médiamétrie communiquée à Politico et à l’Arcom, les moins de 18 ans passent désormais « 9 % de temps en moins sur ces plateformes par rapport à septembre 2024 ». Un chiffre qui pourrait néanmoins augmenter dans les prochains mois. Selon une autre étude commandée par le Journal du Geek, mais qui ne concerne que les plus de 18 ans, ce sont les plus jeunes (les 18 -24 ans) qui ont le plus massivement arrêté de consommer du porno (20,9 %) après la mise en place de systèmes de vérification de l’âge. Ce chiffre est quatre fois moins important chez les seniors (6 %).

Humane : la bulle IA avant la bulle IA ?

Annoncée au départ comme une révolution, la startup californienne Humane représente aujourd’hui l’un des flops les plus marquants de cette année. Fondée en 2018 par d’anciens employés d’Apple, l’entreprise misait tout sur l’AI Pin, un gadget censé remplacer le smartphone. Malgré plus de 230 millions de dollars levés et une valorisation espérée jusqu’à 1 milliard, ce gadget n’a pas trouvé son public.

Ai Pin Humane
© Humane

Présenté à 699 dollars, le produit jugé cher et peu pratique, n’a pas su séduire. Les ventes ont été décevantes et les critiques sévères. Face à ces difficultés, Humane a dû se résoudre à vendre ses actifs à HP pour 116 millions. L’AI Pin, quant à lui, est purement et simplement abandonné et ses fonctionnalités désactivées en février 2025

Quand on découvre qu’Internet est devenu trop centralisé

Des millions de sites Web dépendent de quelques géants du numérique : quand ces derniers toussent, c’est tout le réseau internet qui s’enrhume. C’est l’enseignement de cette année 2025 pendant laquelle des pannes ont rendu inaccessibles des heures durant des réseaux sociaux, des sites de e-commerce, de streaming ou d’entreprises comme SNCF Connect ou Decathlon. Alors que l’on imaginait le réseau internet comme étant décentralisé, voici que l’on découvre, à nos dépens, que l’infrastructure fonctionne en fait grâce à quelques acteurs aux rôles bien définis.

Cloudflare Panne
© 01Net avec Dall-E

À commencer par Google Cloud : en juin dernier, l’infrastructure tentaculaire qui soutient une grande partie des services en ligne, des sites web aux applications professionnelles, subit une panne qui durera trois heures environ. Spotify, Discord, AWS (Amazon Web Services), Snapchat, Cloudflare, et même Pokémon TCG Live (!) sont durant ce laps de temps difficilement accessibles.

En octobre, rebelote. Amazon Web Services, la branche cloud d’Amazon, subit une panne au niveau d’un de ses services, DynamoDB, mettant à l’arrêt de nombreux sites, pendant plusieurs heures. Un mois plus tard, l’histoire se répète, cette fois avec Cloudflare. Le fournisseur américain rencontre un problème technique, entraînant dans son sillon le plantage d’une montagne de sites Web comme ChatGPT, Canva, Google, Marmiton, Ikea, Feedly ou X.

Ses trois défaillances ont mis en lumière la dépendance excessive d’Internet à une poignée d’acteurs. Les entreprises et les administrations « s’appuient généralement sur des acteurs majeurs comme Cloudflare, Microsoft ou Amazon pour héberger leurs sites et opérer des services, telles que leur protection ». En cas de panne, « les conséquences sont immédiates », souligne Benoit Grunemwald, expert en cybersécurité chez ESET France

Microsoft Recall : le cauchemar de la sécurité

C’était censé être la révolution de l’IA dans Windows 11 : une « mémoire photographique » capable de retrouver n’importe quelle action passée sur votre PC. Sur le papier, la fonction Recall vendait du rêve. Dans la réalité, c’est devenu le bad buzz de l’année et le symbole d’un Microsoft qui veut absolument imposer l’intelligence artificielle à son système d’exploitation.

Dès les premières bêtas, les experts en cybersécurité ont hurlé au loup, qualifiant la fonction de « décision la plus stupide de la décennie ». Et pour cause : Recall stockait joyeusement des captures d’écran de votre vie numérique (mots de passe et données bancaires inclus) en clair, sans chiffrement sérieux. Face à la levée de boucliers mondiale, Microsoft a dû pédaler en arrière toute, rendant la fonction optionnelle et blindant l’accès via Windows Hello. Cependant, le mal est fait : la confiance est rompue (et on peut supprimer cette fonction Retrouver). En 2025, Windows 11 ne nous a pas prouvé qu’il était plus intelligent, juste plus intrusif.

À lire aussi : Windows 11 : comment utiliser Recall sur votre PC ?

Xbox : l’année du « Red Ring of Death » stratégique

Xbox Portable
© Windows Central

Si vous cherchez un fan Xbox en 2025, bon courage : ils sont partis chez la concurrence. L’année a été brutale pour la division gaming de Microsoft, qui semble avoir définitivement perdu la guerre des consoles face aux PS5 et PS5 Pro. Les chiffres font mal : on parle de ratios de vente de 1 pour 3, voire pire sur certains marchés européens.

Toutefois, le vrai drame, c’est l’hémorragie interne. Après avoir fermé des studios historiques et licencié à tour de bras (plus de 9 000 postes supprimés sont évoqués et la filiale française est aussi touchée), Microsoft a fini par sacrifier ses propres exclusivités sur l’autel de la rentabilité. Voir Forza, Gears of War et bientôt Halo débarquer sur PlayStation a sonné le glas de l’identité Xbox. Ajoutons à cela l’annulation pure et simple de projets attendus comme le reboot de Perfect Dark ou les déboires d’Everwild, et on obtient une marque qui ne sait plus si elle vend des consoles ou juste des abonnements Game Pass hors de prix.

SpaceX Starship : toujours pas de Lune à l’horizon

On voulait y croire, à ce retour sur la Lune, mais le programme Starship a passé plus de temps à exploser qu’à explorer en 2025. Alors que la NASA attend impatiemment son atterrisseur pour la mission Artemis III, SpaceX enchaîne les déconvenues.

Les tests de début d’année (vols 7 et 8) se sont soldés par des boules de feu spectaculaires, rappelant que la physique est une maîtresse cruelle. Entre les soucis récurrents sur les moteurs Raptor et une infrastructure au sol au Texas qui peine à suivre la cadence, le calendrier a pris une claque. L’objectif d’un alunissage humain s’éloigne dangereusement, et 2025 restera comme l’année où l’on a compris que Mars, ce n’est vraiment pas pour demain. L’année 2026 s’annonce décisive pour Starship et son ambitieux patron, Elon Musk, le sait plus que jamais.

Coup d’arrêt pour la voiture électrique

C’est tout sauf une surprise pour quiconque suit l’actualité de l’industrie automobile, mais ça n’en demeure pas moins une décision majeure : l’Europe a décidé de suspendre l’obligation de passer à la voiture électrique en 2035. Cette règle édictée il y a deux ans (le 14 février 2023) n’aura pas résisté à la pression de plusieurs pays européens, Allemagne en tête, craignant pour leur industrie automobile et pour les emplois concernés.

Commission Européenne Drapeau Ue
© Thijs ter Haar / Unsplash.

Les défenseurs du thermique argueront qu’il ne s’agit pas d’un renoncement complet mais d’un assouplissement du texte. Dans les faits, les constructeurs ne sont plus interdits de vendre des moteurs thermiques après 2035. Ils pourront continuer à vendre une part limitée de voitures neuves équipées de moteurs thermiques ou hybrides, à condition de compenser les émissions de CO₂ générées par ces véhicules.

À l’opposé, les partisans de la transition énergétique ne se contenteront pas de dénoncer un renoncement : ils pourront aussi avancer que pendant ce temps-là la Chine ne ralentit pas sur le terrain de la voiture électrique. Là-bas, le nombre de véhicules électriques vendus chaque mois dépasse celui des voitures thermiques, régulièrement depuis près d’un an.

Apple CarPlay Ultra : pas de révolution pour la voiture

Le projet de voiture Apple était-il complètement maudit ? On sait que Cupertino a abandonné l’idée de produire sa propre voiture électrique connectée. On sait aussi que chez Apple, on a largement tenté de recycler une partie du travail qui avait été accompli sur le projet Titan et qui aurait dû aboutir à une Apple Car.

Essai Apple Carplay Ultra Aston Martin 8
© Au volant de la DBX avec Apple CarPlay Ultra

La partie la plus visible de ce développement, ou du moins celle qui a survécu, c’est Apple CarPlay Ultra, un OS complet pour la voiture, équivalent de Google Automotive, mais surtout capable de transformer un carrosse quelconque en iPhone sur quatre roues. Voilà pour la promesse. Sauf que depuis la présentation officielle de CarPlay Ultra le 14 mai 2025 (l’interface avait déjà été dévoilée plus tôt), Apple peine à convaincre les constructeurs de l’adopter.

Pour être plus précis, il n’y a qu’une marque de voiture qui a succombé aux charmes d’Apple CarPlay Ultra, Aston Martin. Essayer l’OS d’Apple pour les voitures n’est donc pas à la portée de toutes les bourses. Nous avons pourtant eu cette chance et même si ça a été l’occasion d’apprécier le travail logiciel de Cupertino, il n’en demeure pas moins que la proposition d’Apple n’a rien d’une révolution.

Elon Musk, le bouffon du DOGE

Elon Musk, fervent soutien de Donald Trump durant la campagne présidentielle américaine, a obtenu ce qu’il voulait suite à la réélection de son poulain : la direction du Department of Government Efficiency (DOGE). Le patron de Tesla, désormais à la tête de l’officine chargée de tailler dans les dépenses du gouvernement américain, s’était engagé sur « au moins 2 000 milliards de dollars » d’économies, en réduisant la taille de l’État, en coupant dans les dépenses et en injectant de l’IA au chausse-pied dans les administrations publiques.

Elon Musk Tronçonneuse
© Gage Skidmore, CC BY-SA 2.0

Ces 2 000 milliards ont rapidement été divisés par deux, puis en avril dernier, au moment de son départ, Elon Musk évoquait plus prudemment 150 milliards en luttant contre la fraude et le gaspillage d’ici 2026. Une goutte d’eau dans un budget annuel de 6 750 milliards de dollars…

À partir de données publiques, la BBC établissait fin avril que les économies revendiquées par DOGE — 160 milliards de dollars à cette date — reposaient en grande partie sur des calculs pour le moins contestables. Moins de 40 % de ce montant était détaillé, et à peine une fraction accompagnée de documents permettant d’en vérifier la réalité. Dans plusieurs dossiers importants, les « économies » mises en avant correspondent non pas à des dépenses réellement évitées, mais à des plafonds contractuels jamais atteints, voire à des montants tout simplement erronés.

DOGE a surtout servi de levier à Elon Musk et à son entourage pour prendre la main sur les rouages administratifs, multiplier les audits internes et centraliser l’accès aux données budgétaires et contractuelles des agences fédérales. Un dispositif présenté comme un outil de rationalisation, mais qui accompagne aussi une reprise en main politique de l’appareil d’État, notamment sur les dossiers sensibles liés à l’immigration, bête noire et bouc émissaire de l’administration Trump.

DOGE a licencié plusieurs centaines de milliers de fonctionnaires, contribuant à déstabiliser profondément les infrastructures du gouvernement US et de ses capacités d’agir. Plus grave encore, la fermeture de USAID et l’arrêt des aides au Programme alimentaire mondial pourraient provoquer la mort de 12 millions d’enfants d’ici 2045, selon une étude de la Gates Foundation.

Parader sur scène avec une tronçonneuse à la main est une chose, mais réaliser les promesses en est une autre. L’épilogue de cette histoire, c’est qu’Elon Musk et Donald Trump, jadis meilleurs amis du monde, sont maintenant en froid après que le premier a reproché au second d’avoir accentué le déficit fédéral.

La danse du ventre des patrons de la tech devant Donald Trump

Le raout organisé à la Maison-Blanche le 4 septembre dernier avait des faux airs de remake du Dîner de cons, avec dans le rôle de l’hôte Donald Trump, et dans ceux des invités la fine fleur du gratin de la tech US. C’est bien simple, tout le monde avait trouvé place autour de la table, à l’exception notable d’Elon Musk en froid avec le président américain.

Le dîner s’est transformé en festival de flagorneries digne du Don Sallustre de Louis de Funès. Chacun y est allé de son petit mot ridicule de remerciements envers la puissance invitante : « Vous et vos politiques aidez vraiment énormément », a affirmé Satya Nadella, le président de Microsoft. Safra Catz, la directrice générale d’Oracle, s’est réjouie des trémolos dans la voix du simple fait que « vous soyez notre président».

« Merci d’être un président aussi favorable aux entreprises et à l’innovation », a loué le patron d’OpenAI, Sam Altman. Le pire étant possiblement Tim Cook, qui n’a rien trouvé de plus banal à dire que « C’est incroyable d’être parmi toutes les personnes présentes ici, en particulier vous et la Première dame » et « J’ai toujours apprécié dîner avec vous et échanger. »

Des paroles fortes et puissantes donc, qui confirment surtout que toutes les entreprises représentées durant ce fameux dîner veulent arracher quelque chose à Donald Trump. Que ce soit une exemption de tarifs douaniers, un meilleur accès aux réseaux électriques du pays, un petit coup de pouce face à la justice ou un coup de pression contre l’Europe.

Cet exercice en hypocrisie restera probablement dans les mémoires, tout comme les chèques à 1 million de dollars versés par ces mêmes patrons pour financer la cérémonie d’investiture du 47e président US, ou encore le trophée en or et en verre offert à Donald Trump par Tim Cook durant une cérémonie grotesque dans le bureau ovale. En tout cas, il montre surtout que tout-puissants soient-ils, ces grands patrons restent inféodés au politique — ce qui est en soi une bonne nouvelle, dommage que la politique en cours aux États-Unis soit si abrasive.

La fausse bonne idée des robots humanoïdes

Qui veut vraiment d’un robot humanoïde chez lui ? Probablement pas grand monde, sauf évidemment les promoteurs de ces appareils. Elon Musk, jamais avare en prédictions faisandées, avait ainsi estimé en septembre dernier que les besoins des particuliers et des entreprises se monteront à plus de 20 milliards d’unités sur le long terme. Avant de promettre que la production des premiers Optimus de série débutera en 2026. Chiche !

En attendant, les démonstrations ne sont guère convaincantes, que ce soit pour l’Optimus ou le NEO qui a besoin d’une assistance humaine pour faire les gestes du quotidien. Bien sûr, on peut aussi se réjouir de ce robot qui met une trempe à son boss, mais ce n’est pas la principale fonction attendue d’un tel appareil (quoique).

Tesla Optimus
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Un robot humanoïde a-t-il un intérêt pour la maison ? Les modèles actuels sont trop lents et trop idiots pour se montrer véritablement utiles. Ce n’est pas demain la veille qu’ils sauront faire la vaisselle sans tout casser, ou plier le linge (pas uniquement un t-shirt toutes les 20 minutes). Et puis si la littérature et le cinéma de ces dernières décennies nous ont prévenu de quelque chose, c’est bien des dangers de ces robots !

Blague à part, il y a bien un secteur dans lequel ces appareils pourraient trouver une place, c’est celui de l’aide à la personne. Il faudra bien trouver des solutions pour épauler les systèmes de santé et les services sociaux face au vieillissement de la population. Aide à la mobilité, surveillance des chutes, rappels de prise de médicaments, assistance pour des gestes simples du quotidien : sur le papier, un robot humanoïde pourrait jouer un rôle d’appoint, sans prétendre remplacer les soignants. Les contraintes techniques restent toutefois considérables…

Il y a aussi un malentendu persistant autour de la forme même de ces robots. L’humanoïde rassure les investisseurs et frappe l’imaginaire, mais il n’est pas forcément la meilleure solution. Dans la vraie vie, un bras articulé, un exosquelette ou un robot roulant spécialisé se montrent souvent plus efficaces, moins coûteux et plus sûrs. D’ailleurs, l’industrie s’en sert depuis des années, comme chez Amazon. Vouloir absolument donner des jambes et des bras à un robot relève davantage du symbole que de l’ingénierie pragmatique.

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