Le début de l’automne a été marqué par une grande douceur de la météo qui a retardé d’autant l’utilisation du chauffage et les tensions sur un réseau électrique en situation de faiblesse cette année du fait d’une puissance nucléaire anormalement basse, entre maintenance des réacteurs et surveillance des problèmes de corrosion.
La baisse des température de ces derniers jours fait progressivement monter la consommation d’électricité qui tourne autour de 75 GW en période de pic et devrait se rapprocher de 80 GW.
De fait, l’indicateur EcoWatt, resté vert jusque-là, devrait commencer à afficher quelques alertes orange ces prochains jours. RTE, gestionnaire du réseau de distribution d’électricité, prévoit ainsi un pic à 76,5 GW ce jeudi et un autre à 80 GW pour le lundi 12 décembre 2022 à 12h, même si la situation peut évoluer d’ici là.
Un peu d’EcoWatt orange pour commencer
Cela n’a rien d’exceptionnel mais cela va permettre de vérifier si les mesures prises pour protéger le réseau électrique en France cet hiver vont répondre correctement. Avec le signal orange, les mesures d’économie d’énergie sont incitées mais il n’est pas encore question de coupure d’électricité qui ne sont éventuellement décidées qu’en cas de signal EcoWatt rouge, et encore si la situation devient véritablement tendue.
Le dernier signal EcoWatt orange date du mois d’avril 2022 et les éco-gestes avaient alors permis de soulager le réseau électrique de 800 MW, soit presque l’équivalent de la puissance d’un réacteur nucléaire (900 MW), sachant que l’indicateur était beaucoup moins suivi qu’actuellement.
Le nombre de téléchargements de l’application mobile EcoWatt a explosé la semaine dernière, alors que le risque de coupure de courant hivernal a été plus mis en avant dans les médias.
Le réseau électrique français sous haute surveillance
Le parc des centrales nucléaires produit actuellement 37 GW de production électrique, bien en-deça des niveaux habituels. Le véritable défi aura lieu sur le mois de janvier. Avec seulement 40 à 45 GW d’énergie nucléaire pour affronter l’hiver proprement dit, c’est là que les alertes pourraient être suffisamment sévères pour déclencher des délestages.
Il reste également à voir si le problème rencontré l’an dernier avec les énergies renouvelables, à savoir le déficit de vent et de soleil pendant plusieurs semaines, freinant fortement la production de l’éolien et du solaire, va se manifester de nouveau cet hiver.
La baisse de consommation électrique est de l’ordre de 6 à 7% actuellement par rapport à l’an dernier et des efforts supplémentaires seront nécessaires (le gouvernement table sur 10% de baisse) pour ne pas avoir à enclencher les mesures les plus contraignantes.