les réacteurs nucléaires ne sont pas à l’abri du manque d’eau

Nouvelles fissures dans les tuyaux d'un réacteur nucléaire à Penly : quelles conséquences ?


La sécheresse de l’été dernier a sonné comme un coup de semonce pour la gestion de l’eau dans le contexte du réchauffement climatique et de la hausse des températures moyennes et le maintien d’une sécheresse anormale durant l’hiver n’augure rien de bon pour la prochaine saison estivale.

Dès à présent, certaines communes prennent des mesures pour limiter la consommation d’eau et certaines vont jusqu’à interdire la construction de nouvelles piscines ces prochaines années, tandis que d’autres se préparent à devoir de nouveau restreindre la disponibilité de la ressource.

Le gouvernement lui-même prépare un plan de gestion de l’eau en plusieurs volets, de la réduction des fuites du réseau de distribution aux restrictions d’utilisation en amont de l’été.

Ce problème de l’eau, le secteur du nucléaire va devoir aussi s’en préoccuper. Un rapport de la Cour des comptes appelle dès à présent les acteurs à prendre en considération cette nouvelle donne qui va impacter le refroidissement des centrales.

S’adapter au défi de l’eau raréfiée

Outre la question financière, c’est surtout la nécessaire « adaptation des réacteurs nucléaires au changement climatique » qui doit être anticipée, et ce d’autant plus que le secteur a reçu de nouvelles marques d’intérêt de la part du gouvernement dans le contexte de décarbonation de l’industrie énergétique.

Toutefois, la construction des nouveaux réacteurs de type EPR2 ne devrait pas connaître de changement fondamental dans leur système de refroidissement et donc de la consommation d’eau nécessaire.


Le rapport relève que le changement climatique va affecter les installations et les conditions de travail mais aussi « l’environnement proche en lien avec l’exploitation« , à savoir le débit, la température de l’eau en sortie ainsi que la hausse du niveau des mers.

Si EDF estime les travaux d’adaptation à 600 millions d’euros sur les 15 ans à venir, l’inconnue reste la disponibilité de l’eau douce et les variations de débits des cours d’eau sous l’effet du changement climatique.

Nucléaire et environnement feront-ils bon ménage ?

32 réacteurs nucléaires (sur 56) sont directement en bordure de fleuve ou en estuaire et dépendent du niveau d’eau présent dans les cours d’eau, ce qui risque d’amener rapidement à des conflits d’usage avec d’autres activités (tourisme, agriculture…) lorsque la ressource sera plus rare.

Il y aussi le problème d’atteinte plus rapide des limites imposées pour limiter l’impact sur l’environnement (prélèvement d’eau, température de l’eau en sortie des installations…), ce qui conduit EDF à stopper les réacteurs lorsqu’elles sont atteintes…et donc à ne plus produire d’électricité.

Cette contrainte, qui peut concerner plusieurs TWh non produits chaque année, pourrait devenir plus forte à l’avenir, hors dérogations délivrées par l’Autorité de Sûreté Nucléaire (ASN) mais qui se feront au détriment de l’environnement.



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