La colère gronde parmi les salariés de la filiale française de l’éditeur Zendesk. Le spécialiste du service client en mode cloud procéderait depuis 24 mois à de “nombreuses vagues” de licenciements dans le monde.
C’est donc au tour de Zendesk France d’être touché par un plan de sauvegarde de l’emploi, un PSE.
Celui-ci prévoit la suppression de 40 postes dans le pays, soit environ 30% des effectifs, annonce le CSE dans un communiqué.
Des fonds voraces accusés d’être à la manœuvre
Très remonté, le Comité Social et Économique (CSE) s’oppose au PSE et conteste les justifications de la direction pour le mettre en œuvre. Selon l’instance de représentation du personnel, cette réorganisation dissimulerait en réalité “une stratégie de réduction massive des coûts.”
Et pour le CSE, les artisans de cette politique sont les fonds Hellman & Friedman et Permira, les propriétaires de Zendesk depuis le rachat en juin 2022 pour 10,2 milliards de dollars.
En quête de plus de rentabilité, les deux sociétés américaines de capital-investissement mèneraient donc une stratégie de réduction drastique des coûts au sein des différentes filiales de l’éditeur cloud, dont la France.
Un plan de confort sans justification économique
Pour les représentants du personnel de Zendesk France, “ce sont les équipes d’ingénierie qui paient le prix fort.” Surtout, ce “plan n’est ni inévitable, ni économiquement justifié”, dénoncent-ils. Pour étayer leur argument, une analyse économique a été réalisée à leur demande.
“Il s’agit d’un plan de confort, qui vise uniquement à augmenter la rentabilité immédiate du groupe, au prix de décisions humaines lourdes et socialement injustes”, écrit le CSE dans son communiqué transmis à ZDNet France.
L’instance du personnel critique en outre les mesures proposées aux salariés, jugées “insuffisantes” et “indignes de ce que devrait être un véritable accompagnement social”. Et ce d’autant que Zendesk disposerait de “moyens financiers considérables.”
Danger pour l’expertise technologique en France
Le CSE voit dans la mise en œuvre du PSE un danger pour l’emploi, ainsi que pour “l’expertise et l’innovation technologique bâties en France depuis près de dix ans.” L’éditeur dispose d’une expertise en ingénierie en France depuis le rachat en 2015 de la startup montpelliéraine BIME Analytics.
Critiquant l’absence de “réalité et de consistance” des engagements et discours en matière de RSE de la direction, le Comité Social et Économique de Zendesk France appelle les dirigeants à prendre leurs responsabilités.
Le CSE demande l’ouverture d’un “véritable dialogue social loyal envers les élus.” Il rappelle en outre ses priorités dans ce dialogue : “la préservation de l’emploi, l’accompagnement des salariés et une juste considération de leurs efforts.”