L’année 2024 a démarré avec un nouveau lancement d’une grappe de satellite pour la constellation Starlink de SpaceX, avec une astuce : six d’entre eux sont dotés d’une capacité Direct to Cell qui doit permettre une communication directe entre un satellite et un smartphone standard.
Cette fonctionnalité transforme les satellites placés en orbite basse en antennes-relais qui donneront à terme la possibilité d’échanger des messages, de relayer des appels téléphoniques ou d’accéder à Internet (à partir de 2025) même sans la couverture d’un réseau mobile terrestre.
Les satellites ayant été correctement placés en orbite, SpaceX n’a pas perdu de temps à tester la capacité d’envoi de messages texte. Aux Etats-Unis, la firme collabore avec l’opérateur T-Mobile pour faire transiter les messages, les satellites Starlink Direct to Cell devenant une extension du réseau cellulaire.
Premiers échanges de messages texte en Direct to Cell
SpaceX indique avoir réussi à envoyer et recevoir des messages texte par cet intermédiaire lors d’un essai réalisé le 8 janvier, concrétisant un énorme défi technique et une préparation des infrastructures depuis plusieurs années pour en arriver là.
Capter le signal d’un smartphone depuis un satellite en orbite basse est une opération complexe. Contrairement aux antennes-relais constituant des points fixes, les satellites se déplacent rapidement, ce qui impose de pouvoir réaliser un handoff transparent et rapide (le transfert du flux d’un satellite à un autre sans interruption) et de compenser les effets du mouvement sur le signal radio (effet Doppler).
SpaceX a également dû travailler sur un système d’antenne optimisé pour capter le faible signal émis par les smartphones standard et en retour envoyer un signal suffisamment puissant et dirigé pour être capté par des appareils mobiles qui n’ont pas été prévus pour cet usage.
La firme d’Elon Musk ne cherche pas pour le moment une performance extrême et vise une capacité équivalente à de la 4G LTE et elle a développé ses propres composants installés à bord des satellites Starlink V2 Mini Direct to Cell pour atteindre ces objectifs.
Starlink, extension spatiale du réseau cellulaire des opérateurs
SpaceX indique ainsi avoir monté un modem 4G LTE à bord de chacun des satellites qui se comporte comme une véritable antenne-relais…mais dans l’espace. La fonction Direct to Cell dépend des nouvelles technologies déployées progressivement par SpaceX sur ses satellites, comme la communication laser inter-satellites.
En fonctionnant sur le spectre de 1,6 à 2,7 GHz, le service Direct to Cell pourra être proposé par les opérateurs partenaires jusque dans les offres en itinérance, ce qui signifie que le signal pourra transiter sur le réseau mobile d’un opérateur non partenaire de SpaceX mais ayant des accords de roaming avec un opérateur utilisant les satellites Starlink comme extension de son propre réseau cellulaire.
SpaceX s’attache ainsi à travailler en collaboration avec les opérateurs télécom en constituant un prestataire technique plutôt qu’en cherchant à les concurrencer.