Depuis le lancement des premiers satellites Starlink, et maintenant qu’ils sont plusieurs milliers dans le ciel, SpaceX s’est attiré les foudres des astronomes du fait de la luminosité générée par ses engins placés en orbite basse.
La firme a proposé des solutions pour réduire cette gêne qui perturbe les observations mais c’est avec les satellites v2 qu’elle compte réduire sensiblement leur luminosité grâce à plusieurs techniques.
Dans les premières versions, SpaceX a testé une sorte de visière camouflant réduisant la luminosité des satellites mais qui avait le désavantage de ne pas permettre de communications laser inter-satellites, mais aussi de constituer une sorte de frein
Une autre tentative a consister à utiliser un film miroir diélectrique non réfléchissant sur certaines parties du satellite, ce qui évite de renvoyer la lumière reçue vers la Terre.
Orienter différemment les panneaux solaires pour limiter leur luminosité vue depuis la Terre (credit : SpaceX)
Les satellites V2 utiliseront plusieurs techniques autour des films diélectriques, d’une orientation spécifique des panneaux solaires (au détriment de leur efficacité, estimée à une perte de 25% mais dont le nouveau design peut s’accommoder) et d’une peinture noire (pour les éléments à géométrie complexe sur lequels il est difficile d’appliquer le film diélectrique), dont la combinaison permettront de diviser par 10 leur luminosité observée depuis la Terre tout en permettant de réaliser les communications laser.
Il manque le chauffeur
Tout ceci devrait donc rapidement donner des résultats probants…à une condition : que les lanceurs Starship soient disponibles pour les placer en orbite. Les satellites sont en effet plus lourds (1,25 tonne) et volumineux (7 mètres de long) que la génération précédente et nécessitent le lanceur lourd et les lanceurs Falcon 9 utilisés jusqu’à présent.
Or, Starship n’a toujours pas réalisé son vol inaugural. Entre les problèmes de disponibilité des moteurs Raptor et l’attente des approbations officielles, le premier vol orbital n’est pas encore d’actualité.
En juin encore, la FAA avait identifié 75 mesures à prendre avant d’espérer obtenir une autorisation de sa part. La réduction de la luminosité des satellites Starlink n’est donc pas pour tout de suite, même si les efforts pour tenter de réduire ce désagrément sont salués, qu’il s’agisse de dégrader le fonctionnement des satellites ou de proposer sa peinture noire à d’autres acteurs pour réduire l’impact lumineux des constellations de satellites en orbite basse.