Deux acteurs majeurs du secteur du jeu vidéo, les japonais Sony et Nintendo, ont dévoilé leurs résultats financiers annuels, mardi 10 mai. Principal enseignement : après la période exceptionnelle de la pandémie de Covid-19, durant laquelle les résultats de l’industrie vidéoludique se sont envolés, ceux-ci se maintiennent à un niveau très élevé.
Pour le fabricant de la PlayStation, les ventes ont même légèrement progressé (+ 3 % en valeur), à 2 740 milliards de yens (20 milliards d’euros). Quant à son concurrent nippon, s’il n’égale pas ses performances records de l’exercice 2020-2021, il n’a vu ses ventes s’affaisser que de 3 %, à 1 692 milliards de yens, pour un bénéfice net quasiment intact, à 477,7 milliards de yens (− 0,6 %).
Ces résultats sont d’autant plus remarquables que le secteur est handicapé par la pénurie de semi-conducteurs. Malgré cela, Sony a pu écouler 11,5 millions de consoles, profitant de l’effet nouveauté de sa PlayStation 5. De son côté, la Switch, pourtant vieille de plus de cinq ans, s’est encore écoulée à 23 millions d’unités. Depuis 2017, Nintendo en a déjà vendu plus de 100 millions, ce qui en fait le produit le plus populaire de son histoire. Pour continuer à surfer sur ce succès, Nintendo a sorti en octobre une nouvelle version, dotée d’un écran plasma.
Rivalité sur les catalogues
Si les résultats du jour sont satisfaisants, les perspectives sont plus incertaines, du fait en particulier de la pénurie de semi-conducteurs, qui se prolonge, et des perturbations dans la chaîne de production, liées aux mesures de confinement à répétition en Chine. Ainsi, malgré une demande largement supérieure, Sony n’a pu vendre que 2 millions de PlayStation 5 lors du dernier trimestre, soit son plus bas niveau depuis son lancement en novembre 2020.
De son côté, Nintendo anticipe un recul des ventes de la Switch à 21 millions d’unités. Dans ce contexte, la rivalité entre les trois leaders du marché va se jouer sur le terrain des catalogues de jeux. Avec plusieurs titres très attendus, tels que Splatoon 3 ou deux nouveaux jeux de la franchise Pokemon, Nintendo affiche un riche programme pour les prochains mois.
Sony, de son côté, continue à guetter les opportunités pour acquérir de nouveaux studios de production. Dans un secteur en pleine concentration, le japonais n’entend pas se laisser distancer. Il l’a démontré en début d’année. Quelques jours à peine après le rachat d’Activision Blizzard par Microsoft pour 69 milliards de dollars en janvier, il avait répliqué en se portant acquéreur du studio Bungie (Halo, Destiny) pour 3,6 milliards de dollars.