Les tarifs Trump vont coûter 900 millions de dollars à Apple (et peut-être plus)

Tim Cook Iphone Keynote


Le moins qu’on puisse dire, c’est que Tim Cook était attendu au tournant à l’occasion des résultats d’Apple du premier trimestre. Pas tellement pour les chiffres en eux-mêmes (tout va à peu près bien pour les finances de l’entreprise, rassurez-vous), mais surtout pour sa réaction après une séquence très compliquée, entre le report des fonctions Apple Intelligence de Siri, les droits de douane de Donald Trump et la décision de justice obligeant l’App Store à revoir ses pratiques.

Apple présentait cette nuit les résultats de son deuxième trimestre fiscal, ce qui correspond aux mois de janvier, février et mars. Le constructeur ne s’est pas reposé sur ses lauriers durant cette période, en lançant plusieurs nouveautés matérielles — dont l’iPhone 16e, des MacBook Air et des Mac mini M4. Mais l’actualité de ces derniers mois a surtout été marquée par de gros soucis.

Les trois bombes qui secouent Apple

Commençons par le commencement, à savoir le report des fonctions de Siri liées à Apple Intelligence. Prévues plus ou moins pour le printemps, elles ne seront finalement disponibles… que plus tard, Apple n’ayant pas voulu donner de calendrier. S’en est suivi une crise en interne et la confirmation, s’il en était besoin, que le constructeur est très loin derrière la concurrence dans l’IA générative.

Lire Le grand bluff d’Apple : report de Siri personnalisé, Apple Intelligence en rade

À l’occasion de la réunion audio avec les analystes, Tim Cook n’a évidemment rien révélé mais il a simplement indiqué que les fonctions « personnelles » de Siri avaient besoin de davantage de temps de développement « pour atteindre nos exigences de qualité ». Il a ajouté qu’Apple faisait des « progrès »… et c’est à peu près tout pour ce dossier. Circulez, il n’y a rien à voir.

Les droits de douane sont un autre sujet extrêmement brûlant, qui représentent une menace quasiment existentielle pour Apple. Donald Trump a certes suspendu les tarifs sur les smartphones et les ordinateurs, mais ils pourraient revenir sur le tapis très rapidement.

L’impact des tarifs, annoncés début avril, a logiquement été très faible sur le trimestre fiscal (il s’est terminé fin mars). Néanmoins, il a tout de même fallu gérer l’approvisionnement dans l’attente de la douloureuse. « Nous avons pu optimiser notre chaîne d’approvisionnement et notre gestion des stocks », explique Tim Cook.

Pour le trimestre de juin, il est impossible d’estimer avec précision les conséquences de ces droits de douane, « en raison de l’incertitude concernant d’éventuelles mesures futures d’ici la fin du trimestre ». Le CEO d’Apple ajoute néanmoins que « en supposant que les taux, les politiques et l’application des droits de douane à l’échelle mondiale restent inchangés pour le reste du trimestre, et qu’aucun nouveau droit ne soit instauré, nous estimons que l’impact pourrait ajouter 900 millions de dollars à nos coûts. »

900 millions ce n’est pas rien, mais Tim Cook prévient que cette estimation « ne doit pas être utilisée pour faire des projections sur les trimestres suivants, car certains facteurs spécifiques jouent en faveur du trimestre de juin ». Le dirigeant a révélé qu’une majorité des iPhone vendus au deuxième trimestre aux États-Unis seront importés d’Inde. Le Vietnam fournira de son côté des iPad et des Mac. Dans le reste du monde, la majeure partie des produits continueront d’être fabriqués en Chine.

La diversification des lignes de production n’ira jamais assez vite pour se passer complètement des capacités chinoises. C’est pourquoi Tim Cook discute constamment avec l’administration Trump sur ce sujet brûlant. « Évidemment, nous sommes très impliqués dans les discussions sur les droits de douane (…) Nous croyons au dialogue et nous allons continuer à nous engager ».

Qui dit droits de douane implique nécessairement, à un moment donné, que la facture va être refilée aux consommateurs. Tim Cook se veut extrêmement prudent sur cette question ô combien sensible. « Concernant les prix, nous n’avons rien à annoncer aujourd’hui. Je dirais simplement que notre équipe opérationnelle a fait un travail remarquable pour optimiser la chaîne d’approvisionnement et les stocks, et nous allons évidemment continuer à faire tout ce que nous pourrons dans ce domaine ».

Le dernier sujet chaud du moment, c’est évidemment ce jugement très sévère de la justice US contre les pratiques de l’App Store. Apple doit permettre aux développeurs de communiquer à leurs utilisateurs les moyens d’acheter des objets virtuels et des abonnements dans leurs propres boutiques web.

Lire Violations, mensonges, sanctions : Apple foudroyée par la justice dans l’affaire Epic

Interrogé sur ce dossier, Tim Cook ne s’est pas étendu sur la question. « Concernant l’affaire d’hier [mercredi, NDR], nous sommes en profond désaccord avec la décision ». Selon lui, Apple s’est conformée à l’ordonnance du tribunal et « nous allons faire appel ». Malgré tout, il admet qu’il existe « un risque lié à ces procédures et l’issue reste incertaine ». Une manière de botter en touche alors que dans les coulisses, les ingénieurs d’Apple doivent turbiner pour mettre en place les lourds changements imposés par la justice.

🔴 Pour ne manquer aucune actualité de 01net, suivez-nous sur Google Actualités et WhatsApp.

Source :

SixColors



Source link

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée.