L’Europe s’est fixé pour objectif de stopper les ventes de véhicules thermiques neufs d’ici 2035 et de ne laisser comme alternative que les véhicules électriques. Pour accélérer cette transition, des aides d’Etat sont proposées et permettent d’économiser de 5000 à 7000 euros sur le prix des véhicules électriques (de moins de 47 000 euros).
Toutefois, le dispositif finit par profiter surtout aux marques étrangères capables de proposer des tarifs bas. Dans un effort pour rééquilibrer le dispositif en faveur des constructeurs européens, le gouvernement français réfléchit à plusieurs mesures qui pourraient appuyer cette stratégie.
Prendre en compte le cycle complet des véhicules
Cela pourrait passer par un recalcul des barèmes d’émissions de CO2 en tenant compte aussi des émissions associées à la production des véhicules, ce qui favoriserait les constructeurs vertueux et les efforts européens pour décarboner leur activité.
Et pour pousser à produire des véhicules électriques plus légers et répondant mieux à la logique de réduction des émissions de gaz à effet de serre sur l’ensemble du cycle de vie des véhicules, une mesure explorée par le ministre de l’Economie Bruno Le Maire, consisterait à durcir le malus écologique du poids des véhicules.
Descendre à 1,6 tonne pour tous ?
De 1,8 tonne actuellement, le seuil pourrait passer à 1,6 tonne et concerner autant les véhicules thermiques que les voitures électriques et hybrides. Une façon de répondre à la logique actuelle qui pousse à lancer de lourds SUV électriques pourvus d’imposantes batteries quand les études suggèrent que l’avenir de l’automobile électrique doit passer par des voitures légères dotées de batteries aux capacités modérées pour que l’équation du passage à l’électrique reste pertinente et efficace.
Mais à 1,6 tonne, peu de véhicules électriques, forcément plus lourds avec leurs batteries, ou de véhicules hybrides, avec leur double motorisation, échapperaient au malus.
La mesure est encore en discussion mais elle constitue clairement une option envisageable. Il reste à en connaître les modalités et à voir comment le gouvernement va se débrouiller avec ce qui pourrait devenir une véritable usine à gaz, avec un bonus d’un côté dont il faudra retrancher un malus de l’autre, au risque de compliquer encore la volonté modérée des Français d’achat de véhicules électriques.