Le ministère de l’Économie et Atos ont annoncé, dans des communiqués distincts, être entrés en discussions exclusives pour que l’Etat rachète une partie de l’activité Advanced Computing de l’entreprise française, dont les supercalculateurs utilisés aujourd’hui pour simuler les essais de dissuasion nucléaire.
Bercy annonce ce lundi 25 novembre avoir ouvert des discussions exclusives avec Atos pour ses activités « Advanced computing ». De son côté, l’entreprise française, en grande difficulté depuis des années, a confirmé dans un communiqué distinct qu’elle avait bien reçu « une offre non-engageante de l’État », d’une valeur comprise entre 500 et 625 millions d’euros. Les discussions pourraient durer jusqu’en mai prochain.
L’activité Advanced Computing d’Atos emploie près de 2 500 personnes : elle regroupe les divisions High-Performance Computing (HPC) & Quantum ainsi que les divisions Business Computing & Artificial intelligence. Ces dernières « conçoivent et fabriquent des serveurs de haute performance ainsi que des supercalculateurs, technologies critiques dont les applications au profit de la Défense et de l’industrie française sont essentielles pour notre souveraineté », détaille le communiqué de Bercy. C’est Atos qui assure les communications de l’armée française : ses supercalculateurs sont utilisés pour simuler les essais de dissuasion nucléaire.
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L’État doit « pérenniser les activités industrielles les plus stratégiques », selon le ministre de l’Économie
« L’ouverture des discussions exclusives entre l’État et Atos constitue une première étape cruciale, non seulement pour le redressement et la restructuration du groupe mais aussi pour la sécurisation de l’activité stratégique des supercalculateurs », a expliqué Antoine Armand, le ministre de l’Économie, cité dans le communiqué. « Il est du rôle de l’État que de garantir, comme actionnaire lorsque cela le justifie, la pérennité et le développement des activités industrielles les plus stratégiques pour notre souveraineté » a-t-il poursuivi.
L’État français avait déjà proposé une offre non-engageante à Atos qui incluait outre les supercalculateurs d’autres activités, mais cette dernière avait expiré début octobre sans que les deux parties aient trouvé le moindre accord. Dans son communiqué, Atos a précisé qu’elle lancerait un processus de vente formel pour ses autres divisions de son activité Advanced Computing non concernés par les nouvelles discussions exclusives, à savoir « Cybersecurity Products » et « Mission Critical Systems ». L’entreprise française, en pleine restructuration financière, cherche à réduire sa dette qui menace sa capacité à poursuivre ses activités. Son plan de sauvegarde avait été validé par le tribunal de commerce un mois plus tôt.
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