l’Europe face au risque d’être déclassée

l'Europe face au risque d'être déclassée


Alors que l’américain SpaceX accumule les succès et que plusieurs nations émergentes affichent leurs ambitions en matière de missions spatiales, l’Europe semble avoir de plus en plus de mal à tenir son rang dans la conquête spatiale.

Le sommet de Séville ces 6 et 7 novembre doit réunir les acteurs du secteur spatial pour discuter des problématiques et des freins qui font perdre du terrain à l’Europe en matière de missions spatiales.

Comme d’autres secteurs économiques, l’industrie spatiale européenne souffre de la hausse des prix des matières premières et de l’énergie mais il faut aussi compter avec le retard de la mise en service de différents lanceurs, entre Ariane 6 reportée à 2024 alors qu’Ariane 5 n’est plus disponible, et l’échec du premier tir de la petite fusée italienne Vega C durant l’été 2023 nécessitant une révision technique et des correctifs.

Pendant que SpaceX lance à tour de bras des fusées Falcon 9 réutilisables, le projet européen Themis d’étage réutilisable et ses moteurs Prometheus ne verront pas le jour avant 2027 ou 2028 au mieux.

De son côté, la Chine pourrait disposer d’un premier lanceur réutilisable dès 2025 et se trouver en capacité de multiplier les missions spatiales.

Une question de souveraineté mais pas seulement

L’Europe est en train de perdre son accès direct à l’espace et le transfert de la dernière mission de lancement de satellites Galileo à SpaceX est symptomatique des difficultés rencontrées.


Ariane 6 et Vega C, des espoirs pour le moment douchés

Pendant ce temps, la NASA reste incontournable, la Chine prépare de multiples missions lunaires et martiennes et l’Inde démontre qu’elle peut réaliser des lancements obtenir des résultats pour une fraction du prix des missions des grandes agences spatiales internationales.

Cette crise des lanceurs menace la souveraineté spatiale européenne et freine les initiatives de missions ambitieuses. Il reste difficile de s’accorder sur les financements et les priorités : faut-il aller sur la Lune, développer une station orbitale européenne, viser Mars ?

Un ciel bouché

L’Europe peine à s’accorder sur ces sujets et à avancer dans une même direction, au risque de n’aller nulle part, craignent les observateurs, alors que le marché mondial est en effervescence. Pourtant, le sujet est reconnu comme étant de première importance stratégique.

Il façonnera même sans doute les prochains équilibres de pouvoir, l’espace devenant une nouvelle frontière de conquête territoriale comme de ressource minière.

Faut-il également revoir le rôle de l’ESA, l’agence spatiale européenne, en ne lui laissant plus qu’une supervision générale et non un rôle dans la conception des lanceurs afin de gagner en souplesse décisionnelle et accélérer les projets ? Ce seront des pistes à explorer durant le sommet de Séville.



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