Le conflit entre la Russie et l’Ukraine a modifié le paysage du marché de l’énergie et conduit à une crise qui a fait monter les prix et rappeler l’importance de disposer d’un mix énergétique efficace.
Avec une année 2022 ayant cruellement rappelé que le réchauffement climatique doit conduire à un nouveau modèle de consommation, les projets mettant en avant les énergies renouvelables se sont multipliés, ce qui devrait renforcer leur présence dans les approvisionnements tout en permettant de réduire les émissions de gaz à effet de serre.
L’énergie solaire est porteuse d’espoir si l’on parvient à améliorer l’efficacité des cellules photovoltaïques et à en assurer une diffusion large. Elle peut être aussi un enjeu de souveraineté dans la mesure où une très grande partie des équipements provient de Chine (premier producteur mondial).
se renforcer dans le solaire, moins dépendre de la Chine
L’annonce du groupe italien Enel est donc intéressante dans la mesure où elle vise à construire une gigafactory de production de panneaux solaires qui augmentera sensiblement la capacité de l’Europe à fournir ce type d’équipement.
Le géant de l’énergie veut en effet multiplier par 15 la capacité de production en panneaux photovoltaïques de son usine de Catane (Sicile) avec une chaîne de production nationale et une volonté de créer un « mouvement stratégique pour l’Italie et l’Europe » qui l’émancipera en partie de l’emprise chinoise du secteur.
La production annuelle devrait ainsi passer de 200 MW de panneaux solaires à 3 GW à partir de 2024, au sein de ce qui deviendra « la plus grande usine de panneaux solaires d’Europe« .
Un projet d’ampleur financé en partie par l’UE
La gigafactory sicilienne nécessitera 600 millions d’euros d’investissement dont un peu moins de 200 millions d’euros apportés par l’Union européenne (via le fonds pour l’innovation) et par le gouvernement italien dans le cadre d’un plan de relance économique post-covid.
Il va générer par ailleurs 900 emplois directs et autant en emplois indirects, sans compter un projet d’extension également aux Etats-Unis.
Le groupe Enel met en avant les vertus écologiques du projet avec la réduction de 25 millions de tonnes de CO2 sur les dix premières années d’exploitation du site et l’économie de 1,2 milliard de mètres cube de gaz annuellement.