L’IA est-elle le nouveau bloatware ?

L'IA est-elle le nouveau bloatware ?



Il y a quelques mois, nous avons envisagé de passer de la gamme de téléphones Pixel au Nothing Phone 3. Mais Carl Pei, le patron de Nothing, a annoncé que le Nothing Phone 3 serait entièrement consacré à l’intelligence artificielle (IA) comme aucun autre téléphone ne le fait. Déçus, nous avons décidé de nous en tenir à la gamme Pixel.

Laissez-nous vous expliquer les raisons de ce revirement.

Qu’est-ce qu’un bloatware ?

Vers 2010, les fabricants de téléphones et les opérateurs ont commencé à ajouter des applications supplémentaires à Android. Presque toutes étaient redondantes et une bonne moitié étaient mal conçues (au mieux). Désignées sous le nom de bloatware, ces applications préinstallées n’étaient jamais utilisées et ne pouvaient pas être supprimées.

Les bloatwares sont des logiciels qui « gonflent » le système d’exploitation et occupent un espace précieux. C’était un problème sérieux il y a 15 ans, car de nombreux téléphones avaient très peu de mémoire interne. A cause des bloatwares, il fallait supprimer régulièrement des contenus sur son téléphone pour éviter que la mémoire locale ne sature et que l’appareil ne devienne inutilisable.

Maintenant que nos téléphones ont tendance à avoir beaucoup de stockage interne, les bloatwares ne sont plus tout à fait le problème qu’ils étaient autrefois. Mais cela ne signifie pas que les fabricants et les éditeurs ont le droit de surcharger les téléphones avec des applications inutiles.

Les configurations des téléphones vont devoir se muscler pour l’IA

Bien que l’IA n’entre pas dans cette catégorie, nous pensons qu’elle forcera les fabricants à augmenter la taille du stockage interne, à utiliser des processeurs toujours plus rapides et à ajouter plus de RAM qu’un téléphone ne devrait en nécessiter.

En d’autres termes, l’IA est l’un des principaux moteurs du besoin croissant de « toujours plus ». Les conséquences collatérales de cette situation seront que les consommateurs devront payer un prix plus élevé pour leurs téléphones, tout cela pour quelque chose que la majorité d’entre nous n’utilisera probablement pas.

Notre jugement est sans doute un peu sévère. Disons que les consommateurs utiliseront l’IA, au moins jusqu’à ce que l’effet de nouveauté s’estompe. Une fois que cela se produira, les composants IA du système d’exploitation d’un téléphone resteront là, occupant de l’espace. Bien sûr, si Google parvient à ses fins, l’IA sera si profondément intégrée au système d’exploitation qu’aucune application ne restera intacte. Pendant ce temps, les téléphones Pixel devront être encore plus puissants et plus coûteux.

Apple n’est pas trop loin derrière. Samsung non plus, ou Nothing… La liste est longue. Soyons clairs, nous ne disons pas que l’IA n’a pas sa place. Mais les utilisateurs ont-ils vraiment besoin de la puissance de l’IA sur leurs appareils mobiles ?

À l’époque où Android était uniquement axé sur l’Assistant Google, personne ne craignait que cette application ne devienne trop intégrée à nos appareils ou ne nécessite un matériel plus puissant. Et devinez quoi ? Nous nous en sortions très bien sans l’IA : nous n’en avions pas besoin pour faire les choses que nous faisions nous-mêmes depuis des années.

Cette époque est révolue. Nous assistons aujourd’hui à l’ascension de l’IA de nos téléphones et de nos tablettes, et nous ne pouvons pas y faire grand-chose. L’IA va consommer de l’espace disque et des cycles CPU, s’entraîner à nos allées et venues et à nos créations, et nous profiler pour mieux nous « servir » (ou les entreprises qui la créent).

Entendons-nous bien, nous ne sommes pas contre l’IA, tant qu’elle est utilisée à bon escient et avec une bonne raison. Occuper des tonnes d’espace et de puissance CPU sur nos appareils sans notre consentement n’est pas une bonne chose. L’IA exigeant de plus en plus de logiciels et de matériel, il est assez logique de conclure qu’elle continuera à gonfler nos téléphones comme si nous étions à nouveau en 2010, et nous aurons l’impression de payer beaucoup plus cher pour les appareils dont nous avons besoin.

Que peut-on y faire ?

Pas grand-chose, malheureusement. Mais si vous voulez vraiment éviter l’IA, vous pouvez envisager des téléphones mobiles bas ou milieu de gamme ou installer une mémoire ROM personnalisée sur votre terminal Android. Cependant, les ROM sont assez difficiles à installer, et il faudra vous débrouiller seul avec le support et les mises à jour.

Une autre option serait de garder le téléphone que vous avez. En résistant à la tentation de renouveler votre équipement trop souvent, vous pouvez vous tenir à l’écart de l’IA sur mobile pendant un certain temps (surtout si votre téléphone ne prend pas en charge Android 15).

La solution à ce problème serait que les développeurs permettent aux utilisateurs de désactiver la fonctionnalité d’IA sur les téléphones. Si vous ne voulez pas d’IA, vous devriez pouvoir appuyer sur un bouton marche/arrêt pour la désactiver.

Bien sûr, cela n’arrivera probablement pas. L’IA est La grande tendance du moment et les entreprises impliquées continueront à l’exploiter au maximum. Pendant ce temps, les consommateurs doivent faire face à des logiciels qui occupent de l’espace disque et des cycles de processeur.



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