L’IA, un marché à 1270 milliards de dollars d’ici 2028 ?

L’IA, un marché à 1270 milliards de dollars d’ici 2028 ?



Après l’euphorie initiée par l’IA générative, les mises en garde contre une bulle supposée de l’IA semblent se multiplier dans le monde. Le cabinet Sopra Steria Next ne se rallie toutefois pas à la tendance et publie à son tour une étude consacrée au marché de l’IA et à ses perspectives.

Revendiquant une approche du sujet “prospective” et “inédite”, l’entité du groupe français Sopra Steria estime que le marché s’élevait dans le monde à 540 milliards de dollars en 2023.

Un chiffre qui équivaut à pas moins de 6% du marché mondial de l’informatique.

Une étude et une « boussole stratégique » pour les décideurs

Selon ses estimations, les perspectives de développement sont considérables. L’entreprise table en effet sur une croissance de 19% par an sur les 5 prochaines années. Le marché se hisserait ainsi à 1.270 milliards de dollars d’ici 2028.

Grâce à un tel niveau de croissance, les revenus issus de l’IA représenteraient 10% de l’ensemble des dépenses IT à cette échéance. Une énième étude sur l’IA émanant d’un fournisseur ? L’ESN s’efforce de se démarquer en procédant à un découpage en 4 archétypes d’IA.

Une manière pour Sopra Steria d’offrir “aux décideurs une lecture stratégique claire de ce secteur en pleine effervescence.” Au travers de cette “boussole stratégique”, le cabinet ambitionne ainsi de fournir aux organisations des clés leur permettant “d’optimiser leurs investissements, et de s’assurer qu’ils n’ont pas d’angle mort dans leur exploration des différentes potentialités de l’IA.”

330 milliards de dollars pour l’AI for Machine

“Nous transformons ainsi l’IA d’une préoccupation technologique en un véritable levier de performance business”, justifie encore Fabrice Asvazadourian, CEO de Sopra Steria Next. Le marché est donc segmenté en quatre familles d’usages.

L’AI for Machine correspond à l’IA industrielle qui vise à  “faire fonctionner de plus en plus intelligemment non seulement des machines, mais aussi des usines et chaînes logistiques entières.” Pour cet archétype, l’IA est combinée aux réseaux 5G/6G et aux capteurs connectés.

“La technologie phare de l’IA industrielle sera sans conteste les jumeaux numériques et leur mise en réseau dans le métavers industrie”. Cette approche, c’est notamment celle menée par des industriels comme Renault et Saint Gobain.

Triplement attendu pour l’IA dédié aux développeurs

L’ESN estime ce segment à 330 milliards de dollars en 2028 (26% du marché mondial de l’IA) grâce à une croissance annuelle de 13%. L’AI for Process (390 milliards de dollars, +18 % par an) couvre l’automatisation des processus.

Ces usages se focalisent “sur les activités de gestion permettant une nouvelle vague d’automatisation de ces processus.” Sont en particulier concernés les services financiers, les services publics ainsi que les processus des fonctions supports (RH, finance, etc.).

L’AI for Human constituerait un archétype prometteur – et un moyen d’apaiser les peurs liées aux impacts sur l’emploi. Sopra Steria évalue ce marché à 380Md$ en 2028 ou 30% du marché total de l’IA. Derrière cette appellation, on retrouve les outils d’aide à la décision et les assistants virtuels.

Des cas d’usage prioritaires et une indispensable industrialisation

Enfin, l’ESN identifie un quatrième archétype réunissant les usages de l’IA pour le développement logiciel : AI for Software. L’entreprise table sur un triplement de ce marché à 170 milliards de dollars (+25% par an).

La concrétisation de ces estimations passera cependant par la sélection des bons cas d’usage et par un passage à l’échelle réussi. Sopra Steria Next veut dans ce domaine aussi fournir une “boussole”. A chaque secteur, il propose ainsi sa sélection d’une “dizaine de cas d’usage IA prioritaires à mettre en œuvre dès aujourd’hui.”

Bien choisir ne suffit pas néanmoins. L’entreprise estime que “seulement 1 algorithme sur 7 atteint la phase de production.” En conséquence, “le vrai enjeu est d’en réussir l’industrialisation”, note Fabrice Asvazadourian. En la matière, la formule gagnante reste à déterminer.



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