Le marché de l’intelligence artificielle (IA) représente aujourd’hui un marché d’environ 9 000 milliards de dollars. Et les entreprises commencent à peine à en explorer le potentiel. Le fabricant de puces Nvidia et le concepteur de modèles OpenAI sont les chefs de file de cette course à l’intelligence artificielle.
Les dernières analyses du State of AI Report, co-rédigées par l’investisseur en IA Nathan Benaich et Alex Chalmers, responsable de la plateforme chez Air Street Capital, détaillent certaines observations et prédictions concernant l’état actuel de l’IA. Et ce que l’avenir pourrait réserver à cette technologie émergente.
Leurs prédictions pour l’IA au cours de l’année à venir sont les suivantes :
- Une application ou un site web créé uniquement par une personne n’ayant aucune compétence en matière de codage deviendra viral (par exemple dans le Top 100 de l’App Store).
- Les « Frontier Labs » apporteront des changements significatifs aux pratiques de collecte de données.
- Une alternative libre à OpenAI o1 va la surpasser sur toute une série de critères de raisonnement.
- Les concurrents ne parviendront pas à entamer de manière significative la position de NVIDIA sur le marché.
- Les bons résultats d’Apple sur la recherche IA en mode local va accélérer l’élan autour de l’IA personnelle sur les appareils.
L’IA arrive dans le RPA
Il faut noter que les prédictions de M. Benaich dans ses rapports précédents se sont en grande partie avérées conformes à la réalité. Parmi les ratés, on peut citer néanmoins la prédiction selon laquelle « l’engouement pour la croissance de l’IA Gen verra un groupe dépenser plus d’un milliard de dollars pour former un seul LLM ». Cela ne s’est pas encore produit.
Ils ont également prédit que « lorsque les charges de travail et les coûts d’inférence augmenteront de manière significative, une grande entreprise d’IA (par exemple OpenAI) acquerra ou construira une entreprise de puces d’IA axée sur l’inférence ». Ils notent que « Sam Altman serait en train de lever d’énormes sommes d’argent pour ce faire. Tandis que Google, Amazon, Meta et Microsoft continuent de construire et d’améliorer leur propre silicium d’IA ».
Les coauteurs ont également examiné l’état de l’adoption de l’IA dans les entreprises. « L’automatisation des entreprises est prête à recevoir une mise à niveau de l’IA », observent-ils. Cela inclut l’automatisation des processus robotiques (RPA) alimentée par l’IA.
Nvidia va continuer à croitre avec Blackwell
« L’automatisation traditionnelle des processus robotiques, incarnée par UiPath, s’est heurtée à des coûts d’installation élevés, à une exécution fragile et à une maintenance fastidieuse », ont-ils déclaré. « Deux nouvelles approches, FlowMind (JP Morgan) et ECLAIR (Stanford), utilisent des modèles de fondation pour remédier à ces limitations.
Par exemple, ils expliquent que « FlowMind atteint une précision de 99,5 % dans la compréhension du flux de travail ». Parallèlement, « ECLAIR adopte une approche plus large, en utilisant des modèles multimodaux pour apprendre à partir de démonstrations et interagir directement avec des interfaces utilisateur graphiques dans divers contextes d’entreprise. Pour les tâches de navigation sur le web, ECLAIR a amélioré les taux d’achèvement de 0 % à 40 % ».
Benaich et Chalmers ont consacré aussi beaucoup d’attention à Nvidia. Le principal producteur de puces d’IA « reste l’entreprise la plus puissante du monde », observent-ils. « NVIDIA a déjà enregistré d’importantes préventes pour sa nouvelle famille de GPU Blackwell. »
OpenAI améliore le raisonnement de l’IA
L’autre éléphant du monde de l’IA, OpenAI, est aussi beaucoup commenté dans le rapport. « OpenAI maintient son avance après le lancement de o1, alors que la planification et le raisonnement émergent comme une frontière majeure » disent-ils.
En déplaçant le calcul de l’IA « du pré- et post-entraînement à l’inférence, o1 raisonne à travers des prompts complexes étape par étape avec la méthode COT (chain-of-thought) », ont-ils ajouté. « Cela ouvre la possibilité de résoudre des problèmes de mathématiques, de sciences et de codage à plusieurs niveaux, pour lesquels les LLM ont toujours eu des difficultés ».
Le marché de l’IA est énorme. Les auteurs estiment la valeur des entreprises d’IA à 9 000 milliards de dollars. Enfin, ils assurent que les startups commencent à travailler « dans des secteurs tels que la génération vidéo et audio ».