L’influenceur masculiniste Andrew Tate et son frère, Tristan, arrêtés fin décembre en Roumanie dans une affaire de proxénétisme, doivent être « libérés immédiatement » et « assignés à résidence », a ordonné, vendredi 31 mars, la cour d’appel de Bucarest. Elle « rejette la proposition du parquet de prolonger la détention provisoire » et « remplace cette mesure préventive » par une « assignation à résidence », précise la décision des juges.
Les deux frères américano-britanniques, qui clament leur innocence, sont derrière les barreaux avec deux complices présumées. Ils ont dénoncé leur détention prolongée à plusieurs reprises et pour la dernière fois le 22 mars.
Ils sont soupçonnés d’avoir dupé « plusieurs victimes dont des mineures » à des fins « d’exploitation sexuelle », notamment pour la production de films pornographiques, selon le parquet chargé de la lutte contre le crime organisé (Diicot).
Mis en cause dans une affaire de violences sexuelles en 2017, Andrew Tate, 36 ans, avait quitté le Royaume-Uni pour s’installer en Roumanie, où il a ouvert des casinos.
En avril 2022, la police locale avait perquisitionné son manoir à la suite du signalement fait par l’ambassade des Etats-Unis et selon lequel une Américaine de 21 ans y était séquestrée. Andrew Tate était ressorti libre. La Diicot avait confirmé, le 12 avril, avoir perquisitionné deux immeubles dans le comté d’Ilfov, dans le cadre de l’affaire, qui a abouti, fin décembre, à l’interpellation de l’influenceur masculiniste et de son frère, âgé de 34 ans.
Contenus sexistes et misogynes
Andrew Tate est un ancien kickboxeur qui compte des millions d’abonnés en ligne et qui promeut des thèses masculinistes. En parallèle de sa carrière sportive, il a vu sa popularité exploser depuis 2010 grâce à ses participations à plusieurs programmes télévisés. Au casting de l’émission phare de la téléréalité « Big Brother » en 2016, il s’en était fait évincer après plusieurs tweets misogynes et la diffusion d’une vidéo où on le voit en train de frapper une jeune femme avec une ceinture. Lui affirmait qu’elle était consentante.
Ces dernières années, Andrew Tate comptait parmi les personnalités les plus recherchées sur Google, cumulant les millions d’abonnés sur les réseaux sociaux. A ses fans, il y diffusait une foule de contenus sexistes et misogynes.
Banni en 2017 de Twitter, pour avoir affirmé, en pleine affaire Harvey Weinstein, que les femmes « sont responsables » des viols qu’elles ont subis, il sera exclu en août 2022 de la plupart des autres plates-formes. TikTok, Instagram, Facebook et YouTube ont fermé ses comptes pour « contenu dangereux », « incitation à la violence » et « discours haineux ».
Son compte Twitter a été rétabli lors du rachat du réseau social par le milliardaire Elon Musk. Il y monnaie ses conseils aux hommes pour les aider à devenir riches.