L’influenceuse Kenza Benchrif, plus connue sous le pseudonyme de Poupette Kenza, a été mise en examen des chefs de tentative d’extorsion en bande organisée et association de malfaiteurs, et incarcérée « dans l’attente du débat sur son placement en détention provisoire », a appris Le Monde lundi 8 juillet du parquet de Rouen, confirmant des révélations du Parisien et les informations de France Bleu.
Selon le quotidien, l’influenceuse rouennaise de 24 ans, devenue célèbre en ligne en racontant son quotidien dans les moindres détails, est mise en cause dans une enquête portant sur une tentative d’extorsion ayant visé, en février 2024, un couple vivant en France. Ces derniers auraient été approchés par un homme se faisant passer comme un exécutant d’un cartel de drogue mexicain, et qui aurait tenté de leur soutirer 200 000 euros en les menaçant de violentes représailles s’ils ne payaient pas.
Devant le couple, ce soi-disant membre d’un cartel racontait une histoire lunaire, affirmant que son fils avait été assassiné sur ordre du père de Poupette Kenza, qu’un accord financier avait été trouvé avec l’influenceuse et qu’il correspondait justement au montant de la dette qu’une des victimes, une ancienne associée de Mme Benchrif, avait contracté auprès de la star de Snapchat
En revanche, lorsqu’il a été entendu par les enquêteurs, le suspect – « porteur d’une grenade » au moment de son interpellation – a tenu un tout autre discours, selon le communiqué du procureur de Rouen. Il aurait alors expliqué qu’il avait joué le rôle de simple intermédiaire pour « régler un contentieux financier » entre les victimes et une « influenceuse actuellement en résidence à Dubaï », qu’il ne nomme pas. Il a par ailleurs été découvert que le couple ciblé par cette tentative d’extorsion avait été espionné au moyen d’une balise GPS et de caméras.
Un litige avec une ancienne associée
Selon Le Parisien, ce faux membre de cartel serait en réalité un homme connu pour jouer – contre rémunération – le rôle de négociateur musclé « dans le milieu des célébrités. » Il a lui aussi été mise en examen pour tentative d’extorsion en bande organisée et association de malfaiteurs, ainsi que pour détention d’explosif, et placé en détention provisoire.
Si le suspect n’a pas donné le nom de celle qu’il présente comme la donneuse d’ordre, les enquêteurs ont cependant été amenés à soupçonner Poupette Kenza, influenceuse star installée à Dubaï (Emirats Arabes unis). Le Parisien raconte notamment que cette dernière aurait fait mention sur les réseaux sociaux, le jour-même de la tentative d’extorsion, du litige financier l’opposant à son ancienne associée. Les enquêteurs ont profité d’un passage en France pour l’interpeller, le 4 juillet, dans l’agglomération rouennaise.
Outre ce dossier, l’influenceuse a également été interrogée sur des soupçons de pratiques commerciales trompeuses, dans une autre procédure la concernant. Son placement en détention provisoire, demandé par le parquet de Rouen, devrait être débattu le 11 juillet.