Le réseau social LinkedIn a annoncé, lundi 8 mai dans un communiqué signé de son PDG, Ryan Roslansky, la fermeture au mois d’août de sa dernière application disponible en Chine, InCareer. L’entreprise, propriété du groupe américain Microsoft, compte 20 000 salariés dans le monde et a fait savoir qu’elle allait licencier 716 de ses employés à l’occasion d’une réorganisation.
Le géant de l’informatique était l’une des rares sociétés américaines d’Internet à avoir réussi à imposer dans le pays un réseau social en dépit de la censure et d’une stricte réglementation locale. En 2021, elle avait rendu inaccessible son application LinkedIn en Chine continentale et l’avait remplacée par une version locale et simplifiée, nommée InCareer. « Après mûre réflexion, nous avons pris la décision de mettre fin à InCareer à compter du 9 août 2023 », a expliqué lundi le réseau social dans un communiqué.
La plupart des multinationales américaines d’Internet (Facebook, Twitter, Instagram, YouTube…) sont bloquées en Chine de longue date, à défaut de se plier à une législation locale stricte et aux contours pas toujours clairs. Les géants de la tech sont poussés à bloquer en ligne tous les contenus indésirables et sujets considérés comme politiquement sensibles au nom de la stabilité sociale. LinkedIn avait été critiqué ces dernières années pour avoir retiré des comptes de dissidents et effacé des contenus politiquement sensibles de ses pages.
Le secteur de la tech a connu de nombreuses coupes dans les effectifs ces derniers mois : 27 000 personnes chez Amazon, 21 000 chez Meta (maison mère de Facebook et Instagram), 12 000 chez Alphabet (propriétaire de Google). Microsoft, qui a acheté LinkedIn en 2016 pour 26 milliards de dollars (24 milliards d’euros), avait pour sa part annoncé en janvier le départ de 10 000 personnes.