Le marché du smartphone s’est effondré en 2022. Après avoir résisté pendant des mois, l’iPhone a été rattrapé par la crise économique au dernier trimestre de l’année…
D’après les chiffres du cabinet IDC, les ventes d’iPhone ont fortement baissé pendant le dernier trimestre de 2022. Sur la période, Apple n’a vendu que 72,3 millions d’iPhone dans le monde, contre 85 millions d’appareils l’an dernier. D’une année à l’autre, la marque américaine a écoulé 14,9 % de smartphones en moins.
Généralement, le dernier trimestre est la période de l’année la plus lucrative d’Apple. La marque profite en effet de la sortie de ses nouveaux iPhone, autour d’octobre, et des fêtes de fin d’année. Lors des festivités hivernales, de nombreux nouveaux produits de la marque se retrouvent sous les sapins de Noël.
À lire aussi : Les iPhone 15 auraient droit à cette nouveauté, après le Mac et l’iPad
Baisse du marché et soucis de production
Comme ses concurrents Android, Apple est affecté par la baisse du marché du smartphone. Selon IDC, les expéditions mondiales de smartphones se sont effondrées de 18,3 % sur le précédent trimestre en l’espace d’un an. Il s’agit de la plus forte baisse trimestrielle jamais enregistrée par le marché de la téléphonie mobile.
L’inflation et la baisse du pouvoir d’achat dissuadent sensiblement les consommateurs d’investir dans un nouveau téléphone… d’autant que les prix des fabricants sont à nouveau à la hausse. Les ventes totales de 2022 confirment le désintérêt des acheteurs. Les fabricants n’ont vendu que 1,21 milliard de téléphones en un an. C’est la première fois depuis 2013 que les marques expédient aussi peu de smartphones en un an.
« Cette clôture difficile de l’année met sérieusement en péril la reprise de 2,8 % attendue pour 2023 », note IDC, qui estime que la reprise pourrait finalement attendre la fin de l’année.
En parallèle, Apple a rencontré d’importants problèmes de production. Foxconn, l’une des principales manufactures chinoises qui assemblent les iPhone, a été contraint de fermer ses portes pendant plusieurs jours. Les sévères confinements décrétés par Pékin se sont accompagnés de violentes émeutes à Zhengzhou, surnommée la ville de l’iPhone. Malgré une reprise rapide, Apple a enregistré une pénurie d’iPhone 14. Les modèles les plus chers et les plus populaires, les iPhone 14 Pro et Pro Max, étaient longtemps indisponibles… ce qui a contribué à la baisse des ventes.
« Même Apple, qui était jusqu’à présent apparemment à l’abri, a subi un revers », déclare Nabilla Popal, directrice de la recherche chez IDC.
Malgré la pénurie et la récession, Apple est parvenu à conserver ses parts de marché. Le géant californien détient toujours 18,8 %, contre 17,3 % en 2021. En clair, les fabricants de smartphones Android n’ont pas grignoté les parts de l’iPhone. Toutes les marques ont souffert de la récession. De facto, Apple reste le numéro 2 mondial du secteur, juste derrière l’indétrônable Samsung.
Apple est rattrapé par la crise… mais pas trop
Les chiffres de ventes d’iPhone laissent penser qu’Apple est progressivement rattrapé par la récession. D’après les observateurs financiers, le groupe de Cupertino devrait d’ailleurs présenter des résultats financiers en berne pour le quatrième trimestre de 2022. Pour préparer le terrain, Tim Cook et le directeur financier d’Apple, Lucas Maestri, ont prévenu les investisseurs en amont d’une phase de ralentissement des ventes.
Jusqu’ici, l’entreprise s’est pourtant montrée insensible à la crise économique, qui a débuté l’an dernier dans le sillage de la pandémie. Le géant de Cupertino a même annoncé des résultats trimestriels record en octobre. Fort du succès estival des iPhone 13 et de ses nouveaux Macs, Apple a engrangé 20,7 milliards de dollars de bénéfice et un chiffre d’affaires record de 90 milliards de dollars.
Grâce à des ventes qui restent solides, une réserve de cash colossale et des recrutements prudents pendant la crise sanitaire, Apple devrait éviter de passer par des licenciements massifs pour réduire ses coûts. La firme se contenterait de revoir les recrutements à la baisse dans les mois à venir. À l’opposé, des géants de la tech comme Meta, Microsoft, Amazon et Google ont fortement réduit leurs effectifs. Plus de 55 000 individus ont été licenciés ce mois-ci.
Source :
IDC