Les constats s’accumulent désormais : il sera difficile sinon impossible de maintenir les températures moyennes au niveau de celles de l’ère pré-industrielle et, en l’état, le monde s’achemine vers une augmentation de 3 degrés des températures d’ici 2100 et peut-être un peu plus encore en Europe, particulièrement concernée.
Une nouvelle étude signée de 50 chercheurs souligne l’accélération rapide du changement climatique qui se joue désormais de façon plus visible. La remise en perspective des données selon les nouveaux protocoles actualisés du GIEC conduisent à la conclusion que le réchauffement climatique associé à l’activité humaine atteint « un niveau sans précédent de plus de 0,2 degré Celsius par décennie« .
L’espoir d’un maintien du climat actuel s’amenuise
Ces données permettent d’apporter un panorama actuel de la situation alors que se prépare la prochaine conférence COP28 sur le climat qui se tiendra en fin d’année à Dubaï, un lieu plus que symbolique au regard des enjeux de la transition des énergies fossiles vers les énergies renouvelables.
Selon leurs calculs, le réchauffement causés par les activités humaines a atteint 1,14 degré sur la période 2013-2022 et 1,26 degré sur la seule année 2022. Le cap d’une hausse des températures à +1,5 degré au-dessus des moyennes de référence devrait donc se jouer dans les 10 ans à venir.
Prévention ou adaptation, il n’y aura bientôt plus le choix
+1,5 degré est le seuil à ne pas dépasser pour éviter d’importantes conséquences climatiques, avec des phénomènes de très grande ampleur provoquant destructions et pertes humaines à grande échelle, perte d’habitats devenus invivables et destruction des écosystèmes avec des conséquences directes fortes pour l’humanité.
Il est encore théoriquement accessible mais la marge de manoeuvre se réduit très vite : encore quelques années d’émissions de carbone au rythme actuel et il ne sera plus accessible. Or, les efforts actuels restent insuffisants pour assurer une réduction des émissions suffisante.
Avec plus de 50 milliards de tonnes de gaz à effet de serre émis chaque année, le budget carbone résiduel (le volume restant pour espérer à 50% rester sous 1,5 degré), estimé à 250 milliards de tonnes, sera vite épuisé.
L’étude paraît au moment même où le gouvernement français annonce son plan canicule pour affronter les éventuelles vagues de chaleur estivales tout en préparant les mesures qui doivent permettre de faire face à un hausse moyenne des températures allant jusqu’à +4 degrés d’ici 2100, même si cela reste le scénario le plus pessimiste.