Le patron de SpaceX a réagi à l’annonce du report d’un lancement d’Axiom-4, qui devait décoller en direction de la Station spatiale internationale. La mission habitée, la première avec un astronaute indien à bord, est suspendue suite à un soupçon de fuite dans le module russe. Mais ce n’est pas tout.
La NASA et la société Axiom Space ont suspendu le lancement de la mission Axiom-4, qui devait permettre au premier astronaute indien de rejoindre la Station spatiale internationale (ISS) à bord d’un vaisseau Dragon de SpaceX. En cause, une nouvelle perte de pressurisation, constatée dans le module russe. Les fuites sont de plus en plus nombreuses et inquiètent, au point que le patron de SpaceX Elon Musk évoquait l’arrêt de l’ISS plus tôt que prévu, dès 2027.
Sur sa plateforme X, l’homme déclarait : « même si SpaceX gagne des milliards de dollars grâce au transport d’astronautes et de marchandises vers l’ISS, je recommande quand même qu’elle soit désorbitée d’ici deux ans ». Il ajoutait que « la sécurité à long terme de l’ISS suscite de sérieuses inquiétudes. Certaines de ses composantes sont tout simplement trop anciennes et, de toute évidence, ce risque augmente avec le temps. »
Elon Musk cherche-t-il à protéger SpaceX ?
Mais les soucis de l’ISS en cachent d’autres, chez SpaceX. Quelques heures avant le lancement prétendu de la mission Axiom-4, la société d’Elon Musk reportait déjà le décollage de la fusée Falcon 9 à cause d’une fuite d’oxygène liquide dans l’un des propulseurs. Mardi 10 juin, SpaceX annonçait ainsi le report pour donner du temps à ses équipes de travailler sur le problème.
William Gerstenmaier, vice-président de SpaceX chargé de la construction et de la fiabilité des vols, déclarait lundi 9 juin que la fuite correspondait à un problème remontant à une précédente mission de la fusée pour le déploiement de satellites Starlink. SpaceX, qui réutilise ses lanceurs, a déjà réussi à faire décoller une seule et même fusée plus de vingt fois, et inscrivait, en mars dernier, un autre record avec deux lancements d’une même fusée en moins de 10 jours d’intervalle.
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La fuite à bord de l’ISS est tout de même une aubaine pour faire oublier le sujet de ce dysfonctionnement d’un propulseur de la Falcon 9. Mercredi 11 juin, quand la NASA et Roscosmos ouvraient une enquête sur une perte de pressurisation dans le module russe, Elon Musk ne perdait pas de temps pour partager son inquiétude. Il en profitait ainsi pour citer un post sur X du Docteur Casey Handmer, critiquant l’intégrité structurelle précaire de l’ISS.
Rappelons qu’avant même ce dysfonctionnement, un projet de désorbitation de la Station spatiale internationale par les cinq agences spatiales qui l’occupent converge déjà vers une date à la fin de la décennie. La Russie table sur 2028, quand les États-Unis, l’Europe, le Canada et le Japon visent 2030.
Sans ISS, les cartes seront redistribuées pour relancer des projets de stations spatiales en orbite. De quoi donner d’autant plus de contrats à SpaceX, qui devrait déjà s’occuper de la manœuvre pour désorbiter les modules du satellite habité. En attendant que l’ISS ne soit bel et bien abandonnée, Russes et Américains continueront de travailler ensemble, pendant au moins deux ans.
Un report qui freine l’ambition spatiale indienne
L’Inde est le grand perdant du report de la mission Axiom-4. Son agence spatiale, l’ISRO, compte sur ce décollage pour envoyer son premier astronaute dans l’ISS. À 39 ans, Shubhanshu Shukla doit devenir le deuxième Indien à partir dans l’Espace, 41 ans après Rakesh Sharma. Il ne sera pas le dernier, alors que la quatrième puissance mondiale prépare planifie sa première mission avec propre vaisseau Gaganyaan et son propre lanceur d’ici 2 ans.
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