Après des premiers jours aux sensations contrariées, la souris Lift, de Logitech, avec sa drôle d’inclinaison à 57°, s’avère non seulement agréable à utiliser, mais elle soulage vraiment les tensions accumulées dans le poignet et l’épaule.
Avec sa souris Lift, Logitech s’adresse à vous, hordes de travailleurs du tertiaire aux poignets usés par l’ouvrage, aux tendons inflammés par les glisser/déposer, et aux épaules qui grincent à chaque détourage. Nouvelle née de sa gamme ergonomique, la Lift est une souris sans-fil aux matériaux étudiés mais surtout à l’inclinaison adaptée à la réalité de notre anatomie. Et cela afin de transformer nos longues sessions informatiques, si ce n’est en périodes de joies, au moins en périodes sans douleur. Cette souris à l’allure étrange a, en sus, le bon goût de proposer des couleurs et une version pour gaucher.
La question étant de savoir si son action est aussi efficace que Logitech ne le prétend.
De sceptique à convaincu
Tester un produit ergonomique destiné à soulager une douleur a comme limite que, dans la plupart des cas, le testeur n’est pas (encore) confronté à cette douleur. On ne peut dès lors qu’imaginer ou évaluer une partie du soulagement. Or, le timing d’arrivée de cette souris fut excellent : votre serviteur a effectivement des tensions dans les avants bras depuis quelques mois. Tensions qui entraînent une gêne voire une faible douleur persistante lors des longues sessions devant le PC – et ça tombe mal : à 01net.com, on parle de tout ce qui touche aux PC en passant l’essentiel de la journée devant un… PC.
Et si nous sommes prompts à partir à la chasse au bullshit ou aux limites des promesses constructeurs (pour rester polis), Lift a un sacré avantage pour elle : le soulagement est réel. Au début, la position est un peu gênante pour quelqu’un qui a passé la totalité de sa vie à utiliser des souris à positionnement horizontal classique, il ne faut pas se mentir. Et soyons clair : quand on joue à Doom Eternal ou à Deep Rock Galactic, on branche toujours notre MX518 (oui, on est du genre à aimer les vieilles souris filaires des années 2010). En revanche, dès qu’on passe en mode bureautique, la souris gamer retourne dans ses pénates. Et la Lift et son inclinaison à 57° reprend le contrôle de notre machine.
Cet angle n’a pas été déterminé au hasard. Quand nous avons interrogé des designers de Logitech à ce sujet, ils nous ont confié que « si placer le poignet à 90° serait biomécaniquement meilleur, cet angle de 57° est le meilleur compromis que nous avons trouvé entre les habitudes des utilisateurs (avec la souris à l’horizontale, ndlr) et la position idéale ».
Sur le moyen terme (cela fait plusieurs semaines que nous l’utilisons), il faut cependant noter que la position implique une moindre force et rapidité – c’est justement ce retrait de pression qui soulage les nerfs, tendons et articulations. Les professions impliquant une exécution rapide à la souris doivent donc prendre cela en compte lors de la transition : le soulagement entraîne, au moins pendant un temps, moins d’actions à la minute. Mais c’est pour votre bien.
Notez que les équipes de Logitech ont insisté sur le fait que si la souris apporte un vrai soulagement, le choix du clavier que vous allez prendre peut, lui aussi, être décisif. Et contrairement à ce que nous pensions de prime abord, ils ne nous ont pas parlé de leur clavier ergonomique, mais des claviers sans pavé numérique. « Les versions réduites des claviers permettent de limiter les écarts du bras droit qui doit, le plus possible, rester dans l’axe des épaules ». Une remarque qui est valable pour les droitiers, les gauchers n’ayant jamais de gêne puisque ces touches sont toujours placées à droite. Si les utilisateurs du clavier français que nous sommes sont ainsi réduits à utiliser la touche « Shift » pour taper les nombres (ou acheter un pavé numérique USB externe), le fait de pouvoir réduire, voire éliminer les douleurs en vaut la chandelle. Côté clavier compact, nous vous recommandons le MX Keys dans sa version “Mini“, qui est sans doute le meilleur partenaire de cette Lift.
Extra silencieuse, mais pas de molette à défilement infini
Le développement de la Lift a sûrement profité des contraintes imposées par le confinement. Le premier étant celui du bruit : si les clic-clics des appareils de vos collègues se mélangent au bruit ambiant de votre austère et froid open-space au bureau, dans la cuisine ou le salon, ils sont intolérables… au moins pour votre conjoint(e). Pour éviter d’avoir la mort de millions de partenaires sur la conscience, les ingénieurs de Logitech ont intégré des composants incroyablement silencieux. Seul les partenaires les plus psychopathes – ce qui vous donne un bon argument pour divorcer – y trouveront quelque chose à redire tant les clics des cinq boutons et de la molette sont doux et contenus.
La molette parlons-en justement. Basée sur la technologie SmartWheel, c’est un modèle de silence et de confort. Elle est précise et peut alterner défilement précis et défilement rapide. Cependant, elle n’offre pas l’inertie débrayable (ni la précision) de la molette électromagnétique MagSpeed de la MX Master 3/3s. Si vous y avez goûté, il vous faudra (là encore !) un petit temps d’adaptation. Mais à moins d’avoir des usages très spécifique (en clair : passer son temps à faire défiler des documents de centaines de pages), la perte est minime et le comportement de la SmartWheel reste très agréable.
Le choix de la pile
Selon Logitech, la pile AA livrée (Duracell) dans la boîte assurerait une autonomie de deux ans – donc désolé, nous n’avons pas eu assez de temps pour tester ces dires ! Sur le papier, nous aurions préféré une batterie intégrée qui se recharge en USB-C comme la MX Master 3. Si la pile a l’avantage de l’endurance (les souris à batterie intégrées doivent être rechargées tous les deux mois en gros), la batterie évite de se retrouver bloqué par manque de jus. Non seulement une souris à batterie peut fonctionner dès qu’on la rebranche pour la charger, mais en plus cette charge ne dure que 3h (pour repartir 60 à 70 jours).
Toutefois, le choix de Logitech semble pertinent. Une batterie comme celle intégrée dans la MX Master 3 (450 mAh li-po) aurait ajouté au prix de l’appareil – qui est déjà à 80 euros – et certains usagers préfèrent limiter au maximum les opérations de maintenance sur leurs appareils. Ici, changer la pile tous les deux ans plutôt que de recharger l’appareil environ douze fois pendant cette période. Le ressenti de chacun peut jouer dans l’appréciation de la solution retenue. Mais tenez-le-vous pour dit : prévoyez une pile LR06/AA de sécurité pour ne jamais tomber en rade.
Des couleurs pour élargir le public
Les appareils ergonomiques classiques – tel que le clavier Ergo K860 de Logitech – sont généralement noirs. Ou gris. Ou noir et gris (quelle audace !). Si Lift est disponible dans ces tons, la souris est aussi proposée en blanc et rose (uniquement en version droitier, les gauchers se contenteront du noir…). Ce détail de la couleur n’en est pas un : quand bien même il ne n’agisse pas des tons les plus originaux de l’univers – on n’est pas dans l’univers des accessoires « Pop » de la marque – l’entreprise a fait l’effort de parer son produit de tons plus compatibles avec un nouveau public qu’elle essaie de toucher : les femmes.
De l’aveux même des équipes que nous avons pu rencontrer lors de la journée de présentation à la presse, « les femmes commencent à s’équiper de produits plus techniques ». Mais ce phénomène, qui a été « amplifié par les différents confinements », n’a pas balayé les « plus grandes exigences esthétiques du public féminin ». Volumes et donc rentabilité obligent, Logitech ne peut pas proposer cinquante couleurs comme un imaginaire fushia-de-l’espace ou un vert-aigue-marine. Cependant, la marque se doit de faire plus d’effort pour séduire la gent féminine. Un public plus sensible aux lignes et aux couleurs que le traditionnel public masculin. Autant vous dire qu’on a bien compris à l’issu de cette discussion que nous (les hommes) sommes quand même des balourds austères. Ce qui est, quand on y pense, souvent vrai.
Bluetooth/Bolt et une suite logicielle sérieuse
Logitech commence à abandonner petit à petit son module (ou dongle) USB à technologie Unifying pour basculer sur un autre protocole propriétaire : Bolt. Plus sécurisé, ce protocole rend ses produits sans-fil plus adaptés à l’environnement professionnel qui demande plus de garantie (surtout pour les claviers). Mais la Lift fonctionne aussi parfaitement en Bluetooth Low Energy et les écarts de durée de vie de la batterie Bolt/Bluetooth « ne devraient pas être significatifs », dixit les équipes de Logitech. Si la sécurité est un impératif, sachez que vous pouvez ranger le dongle en ouvrant la trappe d’accès à la pile afin de la déplacer de votre lieu de travail à votre logement sans risque de perte.
Côté logiciel, l’arrivée de cette souris a été l’occasion pour Logitech de lancer l’évolution de son logiciel « Option » en le renommant en… Options+. Ce qui est discutable d’un point de vue de l’utilisateur (et du journaliste tech…) qui ne comprend pas forcément bien les différences entre ces deux versions. Actuellement toujours en version transitoire (0.92.555, dernière mise à jour disponible), Logi Options+ conserve, selon le site officiel, « bon nombre des super fonctionnalités d’Options, mais les présente avec une nouvelle interface conçue pour en faciliter l’utilisation. Au fil du temps, Options+ s’enrichira de nouvelles fonctionnalités qui sont impossibles à obtenir avec Options. ».
Après ces critiques de « naming », il faut admettre que Logi Options+ est tout à la fois beau, bien fait et très clair. Il offre ainsi une interface unique (vérifiez les modèles compatibles sur la page du logiciel) pour paramétrer tous vos claviers/souris pris en charge. Mais il apporte aussi une fonction assez pratique appelée Flow. Intégré dans Options+, elle permet de réaliser des copier/coller ou un glisser/déposer entre deux machines reliées au même réseau. Pratique pour se passer de clé USB ou de passage par un NAS.